A partir de la fin des années 1960, le portrait
de la R7 est dans toutes les têtes, le détail de ses différentes versions
restent malheureusement encore inconnues. Pour la presse, il y a les "lance-Spoutnik",
les "lance-Vostok", les "lance-Soyouz", appelés ainsi d'après leur charge utile.
Pendant près de 30 ans, la R7 aura 2 désignations, venant du pentagone et d'un
analyste de la bibliothèque du congrès. Ainsi la R7 est appelé par le Pentagone
SS-6 dans les années 1950, avec un surnom "Sapwood" (Aubier). Les versions
spatiales sont nommées SL1 pour le lanceur de Spoutnik 1, SL2 celui de Spoutnik
3, SL3 pour les premières sondes lunaires et le Vostok, SL4 celui du Voskhod et
des Soyouz et SL6 pour les Nolnya. Pour les autres lanceurs de l'URSS, on trouve
SL7 et 8 pour les Kosmos, SL9, 12 et 13 pour les Proton et SL 11 et 14 pour les
Tsyclon. Pour Charles Sheldon, du congrès, chaque lettre de l'alphabet
correspond à une famille de lanceur. Les R7 sont ainsi baptisés"A". Les lettres
"B" et "C" sont données aux lanceurs Kosmos, "D" pour le Proton et "F" pour le
Tsyclon. Un chiffre ajouté à coté permet de différencier les lanceurs dans la
même famille. A partir de 1990, après la Glasnost, les différentes versions de
la R7 sont mis au grand jour et les nomenclatures des années 1960-80 tomberont
en désuétude. La même politique de désinformation sera menée avec le lanceur
Proton qui ne sera révélé au grand public qu'en 1984.
Quelques années avant l'effondrement du bloc de
l'est, Mikhail Gorbatchev tente de mettre en place un pseudo libéralisme sur la
société soviétique., la "Perestroika". En 1985 est crée Glavkosmos, une agence
interministérielle chargée d'administrer le programme spatial civil. Cette
agence signe en 1986 un contrat pour lancer le satellite d'observation indien
IRS 1 avec un lance-Vostok. Suit IRS 1B en 1991. Deux autres satellites devaient
être lancé par les soviétiques mais les contrats sont perdus et basculent vers
le lanceur indien PSLV et Arianespace.
Le marché des lancements est alors dominé par Arianespace, même si la
catastrophe de Challenger a relancer les chaînes de montage des lanceurs
"classique" Atlas Centaur, Delta et Titan 3. A partir de 1987, l'URSS propose
ses services de lanceurs à l'occident, mais sans grand succès, même en bradant
les prix. A partir de 1990, les principales entreprises spatiales soviétiques
décident de se passer des services de Glaskosmos et négocient directement avec
leurs partenaires occidentaux. Août 1991, le bloc de l'Est s'effondre, les
républiques proclament leur indépendance, le chaos commence. Pour les
industriels spatiaux commencent une reconquête des marchés dans le désordre le
plus complet au mépris des règles les plus élémentaires du marché.
Lockheed est le premier groupe américain a
s'associer avec les russe en décembre 1992 en créant LKI (Lockheed Krunitchev
International) proposant la commercialisation du Proton. Un premier contrat est
signé avec Immarsat. L'embargo interdisant le transfert de technologie est levé
par le Vice Président Al Gore qui limite à 8 contrat de lancement sur une
période de 8 ans jusqu'en fin 2000.
L'éclosion du marché des constellations,
satellites lancés en grappes permettant de relayer les appels téléphonique au 4
coins du monde grâce à un téléphone portable va ouvrir le marché des lanceurs de
moyenne capacité aussi bien du coté de la Russie que du coté américain. Iridium
et Globastar vont ouvrir la danse lancés par des Proton proposés par LKI, des
Delta 2 de la NASA et des CZ chinoise. Le marché échappe totalement à
Arianespace qui depuis le début ne vise que l'orbite GEO avec Ariane 4. Ariane 5
est en plein développement, mais apparaît trop puissante pour ce type de
mission. Même si l'Europe spatiale a toujours eu dans ses cartons des projets de
lanceurs complémentaires à Ariane, dérivé des boosters PAL d'Ariane 4 ou des EAP
d'Ariane 5, rien ne s'est finalement concrétisé par manque d'argent et surtout
de ligne de conduite unique avec les autres membres de l'ESA.
Avec la mise en
chantier d'Ariane 5 à partir de 1988, toutes les énergies,
le savoir faire et le budget de l'ESA se focalise sur ce
nouveau lanceur, successeur d'Ariane 4. Le lancement double,
cher à Ariane 4 est repris sur Ariane 5 avec une capacité
supérieure, 8 tonnes en GTO. Pour le marché des satellites
d'observation civils ou militaire de 2 tonnes, Ariane 5 est
trop surdimensionnée. Tant que Ariane 4 reste sur le marché,
ces satellites trouveront un véhicule pour les lancer
(Ariane 40 avec 2300 kg en SSO). Sa mise en retraite après
la qualification d'Ariane 5 va causer un trou. En 1993, a
l'issue du premier tir d'un booster EAP d'Ariane 5 au banc
de Kourou, Aérospatiale ve soit confier l'étude d'un lanceur
complémentaire à Ariane 5, basée sur l'EAP, les DLA, Dérivés
Légers Ariane.
Deux modèles sont proposés, le DLA P pour les petits
satellites de 1000 kg et le DLA S pour les satellites de
4000 kg en SSO. Chacun reprend l'étage EAP auquel on adjoint
deux autres moteurs à poudre, le P85 et le P30 et un étage
supérieur L5. Le DLA P associerait un P85 et P 30 et un L5,
pour une hauteur totale de 27 m et une masse de 140 tonnes.
Le DLA P associerait un P85 et le DLA P pour une hauteur de
56 m et une masse de 420 tonnes. |
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Le marché des
héliosynchrone restant très limité, le projet est abandonné.
Fin 1994, un nouveau concept apparaît, ESL European Small
Launcher situé entre le Vega
étudié par l'Italie et les LCA. ESL se compose de deux
étages P50 associé à un P7 et un étage supérieur à
hydrazine. La capacité est de 1000 kg en SSO. Si les études
démarrent en 1997 après la qualification d'Ariane, le
lanceur pourra être opérationnel en 2000, juste après
l'arrêt des Ariane 4. De plus, le P50 pourra être ensuite
remplacé par l'EAP d'Ariane 5 et constitué un lanceur moyen
pour les futurs satellites d'observation. |
Finalement ce sera vers la Russie que l'Europe
par l'intermédiaire d'Aérospatial viendra solliciter le savoir faire des russes.
Tour à tour le missile SS 24 Scalpel, les lanceurs Rokot (SS 19) et Start (SS
25) sont proposés pour être lancer depuis le CSG, le centre spatial Guyanais.
Le lanceur Soyouz est approché en 1993, alors que dans le même temps ses
concepteurs ont en étude une version "Rus" ou Soyouz 2 capable de placer 600 à
800 kg de plus en orbite basse, soit 7900 kg grâce a de nouveaux moteurs. Cette
version doit être lancé depuis le cosmodrome de Svobodny, non loin de la
frontière chinoise en remplacement de Baikonour dont le renouvellement de bail
est en (difficile) discutions avec les Kazakh, nouveau maître des lieux. Ce
Soyouz 2, Aérospatial veut en développer le nouvel étage supérieur, qu'il
baptise "Irène". Avec 3200 kg de capacité depuis Baikonour, le Soyouz 2 sera
capable de lancer 6 satellites Globalstar. Le projet vise aussi de lancer le
Soyouz depuis la Guyane, augmentant ainsi la charge utile et le mettant à l'abri
des tensions entre les russes et les Kazakhs.
Le Soyouz associé à un étage supérieur Irène
En février 1994, le projet est présenté au CNES
et à Arianespace, mais il tombe à plat, le premier est en plein développement
d'Ariane 5, le second essuie un échec avec Ariane 4. Ne s'avouant pas encore
vaincu, les ingénieurs d'Aérospatiale se penche sur l'étage Fregat qui a
propulsé les sondes Fobos vers Mars. En attendant sa qualification et sa
disponibilité, il est proposé aux français un étage multifonction rallumable en
vol, dérivé de celui qui a propulsé les satellites espions Yantar depuis 1974,
l'étage Ikar. L'usine de Samara le produira en série pour de nouveaux satellites
d'observation de la terre. Ikar est propulsé par un moteur 17D61 de 2 tonnes
capable de se rallumer 50 fois associé à 16 moteurs verniers pour les
manoeuvres. Placé sur le Soyouz, il permettra de placer 3300 kg en orbite à 1400
km, l'orbite des Globalstar. A défaut de donner de l'activité à l'Aérospatiale
en Aquitaine, les ingénieurs seront chargés de fabriquer les indispensables
adaptateurs pour charges utiles.
Mars 1995, Globalstar signe avec Mc Donnel Douglas pour 4 satellites lancés sur
un Delta 2 et avec le NPO Youjnoe pour 36 satellites lancés par le Zenith 2. La
Chine emporte 12 autres satellites avec ces CZ. Le Soyouz Ikar perd le
marché des Globalstar après celui des Iridium. Pour terminer le bal, Boeing
s'associe avec NPO Youjnoe, le RKK Energya et crée SeaLAunch chargé de
commercialiser le Zenith 3 depuis une plateforme de lancement au milieu du
Pacifique sur l'équateur. Au salon du Bourget, ILS est crée par Lockheed Martin
et LKEI pour commercialiser les Atlas et les Proton. Leur but, 50% du marché
mondial et ravir à Arianespace sa position de leader.
1996, le projet Soyouz Ikar est au point mort. Il
n'a l'approbation ni d'Arianespace ni du CNES. Aérospatiale tente un dernier
effort pour sauver le projet. Un accord est signé en juillet avec la création de
la société Starsem pour commercialiser le lanceur. "Space Technology Alliance
based on R7 SEmiorka launch vehicles" ou "Société de Transport spatial ARiane
SEMiorka" est basé à Suresnes à Paris. Ses actionnaires sont RKA (25%), le
centre de Samara (25%), Aerospatiale (35%), Arianespace (15%). A sa tête,
François Calaque, directeur de l'Aérospatiale et le russe Viktor Kouznetsov, un
ancien de NPO Lavotchkine. En 1998, Jean Yves Legall prendra la tête de Starsem
suite au décès de Calaque. L'échec de deux lancements de CZ Chinois en février
et en août permet à Starsem de signer son premier contrat, les 12 Globalstar
promis aux Chinois.
Starsem commercialise la R7 sur tous les
lancements de Soyouz et Molnya pour des clients extérieurs à l'ex URSS. Les tirs
gouvernementaux restent sous la responsabilité de la RKA et des forces armées.
Starsem a aussi un droit exclusif sur le développement de nouvelles versions du
lanceur. La société s'installe à Baikonour en apportant 35 millions de dollars
pour moderniser les infrastructures sur place. Un premier lanceur est commandé à
Samara fin 1996 avec les éléments pour 4 autres. Les équipes qui arrivent dans
le Kazakhstan vont introduire une gestion de contrôle de qualité à l'européenne
afin d'éviter les déboires du proton ou du Zenith. La capital de la société est
augmenté en 1999 avec 377 millions de francs. A Baikonour, une annexe du MIK
112, du programme Bourane est modernisée pour servir de salles blanches aux
satellites et aux étages supérieurs. Ainsi est crée le Starsem Paylaod
Processing Facility regroupant sur 1150 m2 une salle blanche charges utiles PPF,
une salle pour le remplissage en ergols HPH et une salle pour l'encapsulation
UCIF. Starsem construit dans la ville de Leninsk un hôtel 4 étoiles au standard
européen avec 120 chambres, piscine, salle de sport, sauna, TV, centre médical,
l'hôtel Spoutnik.
Après le premier contrat Globalstar, Starsem se
met en quête de nouveaux clients. Tour a tour, les projets Constellation Odyssey,
Sativod, Teledesic tombent à l'eau. Le second client sera européen avec le
lancement des 4 satellites Cluster 2 de l'ESA perdu avec l'échec d'Ariane 5. Le
contrat de 69 millions de dollars est signé pour deux lancements en 2000 avec un
étage supérieur Fregat qui devra être qualifié avant par le NPO Lavotchkine.
Starsem offre ainsi dans son catalogue le Soyouz Fregat et le Soyouz 2
"Soyouz/ST" avec une avionique améliorée permettant de voler avec une coiffe de
plus grand diamètre (4mètres). En attendant d'autres contrats, Starsem loue ses
installations de Baikonour au NPO Youjnoe pour la préparation des 12 Globalstar
sur le Zenith. Le lancement en septembre 1998 est un échec suite à la
défaillance du moteur du second étage. Starsem se voit donc confier le lancement
de 24 satellites Globalstar à la place du Zenith. Le premier prend la route de
l'espace le 9 février 1999 à 3h 53 mn 59 s TU. L'étage Ikar déploie ses 4
satellites sur les orbites visées à 1400 km. Les 20 autres satellites sont
lancés avec 5 Soyouz dans l'année avec la précision d'une horloge. En juin,
Starsem signe son 3eme contrat avec l'ESA pour lancer la sonde Mars Express en
juin 2003. Il est assujettit à la qualification de l'étage Fregat qui achève ses
essais au sol. Un vol de démonstration est alors prévu début 2000 suivit d'un
vol simulant la mission des Clusters de l'ESA.
Le 8 février 2000, le premier Soyouz U Fregat
quitte Baikonour et place l'étage Fregat sur orbite. Une série d'allumage permet
de tester sa manoeuvrabilité. A 600 km d'altitude, une masse de 1000 kg est
éjectée simulant un satellite. Un dernier allumage oriente l'étage vers la terre
pour une rentrée dans l'atmosphère. Une charge technologique est alors éjectée,
un bouclier thermique gonflable de 8 m de diamètre qui se pose sur terre 8
heures plus tard.
Le 20 mars, le second vol du Soyouz Fregat permet de qualifier l'étage en
plaçant un "dummy" de 2384 kg sur orbite. Le lancement des 2 Clusters "Samba" et
"Salsa" intervient le 16 juillet suivit de "Rumba" et "tango" le 9 août. En 2
ans, Starsem aura lancé 10 Soyouz.
Fin 1999, le contrat pour lancer les 80 satellites de la constellation Skybridge
est donné à Boeing avec son lanceur Delta 3 et Delta 4. Arianespace approché par
Skybridge laisse le contrat à Starsem pour le lancement de 32 satellites en 11
tirs en 2002 en échange d'une entrée dans le capital de la société.
Malheureusement la bulle Internet explose mettant la moitié des société
technologiques cotées au NASDAQ sur la paille. Le projet Skybridge est abandonné
en novembre 2000. Décembre, Starsem signe avec l'ESA le lancement du satellite
Metop avec un Soyouz ST.
Pendant 30 mois, Starsem ne va signer
aucun contrat de lancement. En Europe, l'industrie spatiale se modifie
se réorganise. Aérospatial a fusionné avec Matra Hautes Technologies
pour former Aerospatiale-Matra Marconi Space. En juillet 200, elle
fusionne avec DASA l'allemand et l'espagnol CASA pour former EADS,
European Aeronautic Defense & Space Cie. Désormais tout ce petit monde
soutient Starsem. Arianespace et Starsem mettent en place une politique
commerciale cohérente, son PDG d'alors Jean Yves Legall est nommé
président d'Arianespace, Jean Marie Luton celui de Starsem. le siège
déménage de Surennes à Evry, en face les bureaux d'Arianespace.
A Baikonour, les lancements de Soyouz
civils continuent vers la station ISS. Le 12 mai 2001, le toit du MIK
112 s'effondre sous le poids du matériel déposé pour le restaurer. 7
ouvriers sont tués et la navette Bourane monté sur son lanceur Energia
juste au dessous est complètement détruite. Les locaux de Starsem sont
intacts, la préparation de la sonde Mars Express peut commencer dès
2003.
le 2 juin 2003, Mars Express est lancé
par la 11eme Soyouz de Starsem, la première en version FG. Les contrats
afflut, Venus Express pour l'ESA, Amos 2 pour Arianespace. Ce lancement
le 27 décembre 2003 permet au lanceur Soyouz de gagner pour la première
fois l'orbite GEO.
Eté 2003 commence à 11500 km de là le défrichage du site de Malmanoury
où sera implanté le nouvel ensemble de lancement Soyouz qui vient d'être
approuve par le conseil de l'ESA. Ainsi, tous les moyens de lancements
seront à portée de main pour Arianespace sur un même site avec Ariane 5 (lanceur lourd), Vega (lanceur léger européen bientôt mis en service) et Soyouz
(lanceur moyen).
Avril 2005, Arianespace commande à
Roskosmos la mise en chantier du Soyouz 2.1b dont le premier vol mettra
en orbite le 27 d"cembre 2006 le satellite du CNES Corot.
En septembre 2007, Arianespace qui
gère les lancement du Soyouz en Guyane signe un contrat de lancement
avec Globalstar Inc pour le lancement de 24 satellites GPS par grappe de
6 dès 2009 avec le Soyouz. Les Globalstar 2 (700 kg) construit par
Thales Alenia Space seront placés sur une orbite à 920 km, inclinée
à 52°. Starsem avait déjà lance des Globalstar en 1999 avec le
Soyouz Ikar.
Arianespace
signe aussi avec Astrium pour la mise en orbite de 4 satellites ELISA.
Les 4 satellites seront placés en orbite héliosynchrone en tant que
passager du satellite Pleiades à la fin de 2009. Astrium est le
mandataire du programme ELISA, en co-traitance avec Thales pour le
compte de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA) et du Centre
National d'Etudes Spatiales (CNES). Astrium assure la maîtrise d'oeuvre
de ce programme de démonstration comprenant quatre satellites d'environ
135 kg chacun, construits sur la base d'une plate-forme Myriade conçue
par le CNES. Les satellites ELISA (ELectronic Intelligence by SAtellite)
permettront de réaliser une cartographie des émetteurs radar sur
l'ensemble du globe terrestre et de définir leurs caractéristiques.
Ils préparent la réalisation du futur programme opérationnel ROEM
(Renseignement d'Origine ElectroMagnétique). En avril 2008, Starsem réalise sa
21eme mission en lançant le satcom Giove B avec le 1732 me lanceur de la
famille Soyouz depuis 1957. C'est Arianespace qui devrait prendre la
relève des lancements commerciaux du Soyouz maintenant depuis la Guyane.
Starsem se retrouve
plus ou moins mis en sommeil, les employés étant réaffectés,
l'entreprise n'ayant plus qu'une existence administrative.
Juin 2009,
Arianespace signe un contrat pour lancer les deux premières paires de
satellites de navigation européens Galileo, phase IOV, In Orbit
Validation. Le
planning d'Arianespace pour Soyouz 2-1b comprend depuis la Guyane le lancement
du satellite britanique HYLAS destiné aux liaisons Internet haut débit
et à la TVHD, Giai (Global
Astrometric Interferometer for Astrophysics) de l'ESA, les 4 Galileo IOV
ainsi que les 10 premiers satellites opérationels, les 8 satellites de
la constellation O3B destiné à Internet dans les pays en voie de
développement, Pleiade et les 4 ELISA du CNES et depuis Baikonour les 24
Globalstar 2 et quelques satellites destiné au gouvernement russe.
2010, après 2 ans d'absence,
Starsem Arianespace reprend les lancements du Soyouz non pas depuis la
Guyane mais depuis Baikonour, la base de Kourou ne sera opérationnelle
qu'en 2011. Le 19 octobre, la seconde Soyouz 21a lance 6 satellites
Globalstar depuis le pad 6.
La constellation Globalstar de Seconde
Génération se compose de 48 satellites en orbite basse qui fourniront
des services de téléphonie mobile et de transfert de données par
satellite. Ces satellites sont actuellement en cours de fabrication sur
plusieurs sites de Thales Alenia Space en France et en Italie pour plus
de 600 millions $. La
nouvelle constellation assurera la continuité de la couverture de
Globalstar jusqu’en 2025 et offrira en outre une plate-forme pour des
services améliorés et la mise en place de solutions innovantes.
Chaque satellite Globalstar de seconde génération a une masse au
lancement d’environ 700 kg et peut générer 1,7 kW de puissance en fin de
vie. Il est équipé de 16 répéteurs dans les bandes C à S, et 16
récepteurs dans les bandes L à C. Ils ont été conçus pour une durée de
vie de 15 ans. 3 tirs sont planifiés par Starsem pour lancer les 18
autres satellites en 2010, 2011 et 2012. Lors du premier tir en octobre
2010, il s'est avéré que 2 satellites avaient un problème avec leur
volant à inertie sensés de les orientés dans l'espace et sous traités
par une firme US Goodrich Aerospace. Pour le tir de la seconde grappe, 4
satellites ont du être changés avant le lancement. Fin 2011, sur 12
satellites en orbite, 2 sont en panne. Le financement de ces satellites
a été assuré en partie par la COFACE française, dans le but de soutenir
Thales et Arianespace. C’était un partenariat gagnant-gagnant-gagnant :
Globalstar pouvait lancer sa constellation, Thales était payé, et l’Etat
voyait l’industrie tourner à plein régime. Pour le moment, Thalès refuse
de fabriquer les autres satellites sans financement assurés. Globalstar
a de plus des difficultés avec d'autres satellites de la première
génération lancés en 2007 qui auraient le même type de problème et ne
pourraient durer au delà de 2013.
2013, Starsem réalise son dernier
lancement depuis Baikonour avec les 6 derniers satellites Globalstar 2.
La constellation comprend 24 satellites lancés depuis octobre 2010
auxquels s'ajoutent les 8 lancés depuis 1999. c'est aussi le 1799e tir
du lanceur Zemiorka-Soyouz. Le 20 juin, Stéphane Israél est nommé PDG de
Starsem en replacement de Jean Yves Le Gall. La société comprend
Arianespace, Astrium, Roscosmos et Samara Space center TsSKB Progress
comme partenaire. 26 lancements ont été réalisés avec succès depuis
1999. |