THE SOYUZ COMPANY

Dérivé du missile balistique intercontinental R-7, le lanceur Soyouz ou Zemiorka (la 7eme) est la fusée la plus utilisée et l'une des plus fiables au monde, avec à son actif plus de 1.700 lancements de satellites ou de missions habitées depuis le premier Spoutnik, en 1957. Ce lanceur est le fer de lance des russes en matière de vols habités. Il a lancé en effet tous les vaisseaux habités, du Vostok au Soyouz TMA qui amène les actuels occupants vers la station ISS. 

Dénommé SS-6 par le Pentagone (pour 6eme missile Surface to Surface) en 1955, alors qu'il entame ses premiers essais, la fusée R7 a été durant près de 10 ans le fantôme de l'astronautique soviétique. En effet aucune photo, aucun plan ou dessin n'a jamais filtré de l'autre coté du mur. L'imaginaire des militaires et des journalistes s'envole, surestimant ou sous estimant la véritable nature de ce lanceur qui défraie la chronique en lassant tour à tour, les premiers Spoutnik, les Lunik, les Vostok et les Voskhod.

En juin 1966, le président français Charles de gaulle est le premier à voir de près une R7 à l'occasion du lancement d'un satellite Kosmos à Baikonour. Du coté soviétique, il est prévu que le lanceur soit enfin révélé au public en octobre 1967, pour les 10 ans du Spoutnik. Les soviétiques ont définitivement abandonné l'idée de l'utiliser comme missile intercontinental, le remplaçant par le R9 et le R36 en silos. La presse spécialisée de son coté même son enquête. Les journaliste Jacques Tiziou et Jacques Marmain d'AMI arrive à convaincre leurs contacts soviétiques d'amener pour le salon du Bourget 1967, la maquette du lanceur Vostok qui devait être exposé en octobre à Moscou. Ainsi quelques jours avant l'ouverture du salon, une série de caisse est amenée à l'aéroport du Bourget dans lesquelles se trouve un étrange mécano que des techniciens s'empressent de monter, la R7 Semiorka avec son corps central, ses 4 accélérateur, son étage supérieur et sa coiffe Vostok. 

 

 

A partir de la fin des années 1960, le portrait de la R7 est dans toutes les têtes, le détail de ses différentes versions restent malheureusement encore inconnues. Pour la presse, il y a les "lance-Spoutnik", les "lance-Vostok", les "lance-Soyouz", appelés ainsi d'après leur charge utile. Pendant près de 30 ans, la R7 aura 2 désignations, venant du pentagone et d'un analyste de la bibliothèque du congrès. Ainsi la R7 est appelé par le Pentagone SS-6 dans les années 1950, avec un surnom "Sapwood" (Aubier). Les versions spatiales sont nommées SL1 pour le lanceur de Spoutnik 1, SL2 celui de Spoutnik 3, SL3 pour les premières sondes lunaires et le Vostok, SL4 celui du Voskhod et des Soyouz et SL6 pour les Nolnya. Pour les autres lanceurs de l'URSS, on trouve SL7 et 8 pour les Kosmos, SL9, 12 et 13 pour les Proton et SL 11 et 14 pour les Tsyclon. Pour Charles Sheldon, du congrès, chaque lettre de l'alphabet correspond à une famille de lanceur. Les R7 sont ainsi baptisés"A". Les lettres "B" et "C" sont données aux lanceurs Kosmos, "D" pour le Proton et "F" pour le Tsyclon. Un chiffre ajouté à coté permet de différencier les lanceurs dans la même famille. A partir de 1990, après la Glasnost, les différentes versions de la R7 sont mis au grand jour et les nomenclatures des années 1960-80 tomberont en désuétude. La même politique de désinformation sera menée avec le lanceur Proton qui ne sera révélé au grand public qu'en 1984.

Quelques années avant l'effondrement du bloc de l'est, Mikhail Gorbatchev tente de mettre en place un pseudo libéralisme sur la société soviétique., la "Perestroika". En 1985 est crée Glavkosmos, une agence interministérielle chargée d'administrer le programme spatial civil. Cette agence signe en 1986 un contrat pour lancer le satellite d'observation indien IRS 1 avec un lance-Vostok. Suit IRS 1B en 1991. Deux autres satellites devaient être lancé par les soviétiques mais les contrats sont perdus et basculent vers le lanceur indien PSLV et Arianespace.
Le marché des lancements est alors dominé par Arianespace, même si la catastrophe de Challenger a relancer les chaînes de montage des lanceurs "classique" Atlas Centaur, Delta et Titan 3. A partir de 1987, l'URSS propose ses services de lanceurs à l'occident, mais sans grand succès, même en bradant les prix. A partir de 1990, les principales entreprises spatiales soviétiques décident de se passer des services de Glaskosmos et négocient directement avec leurs partenaires occidentaux. Août 1991, le bloc de l'Est s'effondre, les républiques proclament leur indépendance, le chaos commence. Pour les industriels spatiaux commencent une reconquête des marchés dans le désordre le plus complet au mépris des règles les plus élémentaires du marché.

Lockheed est le premier groupe américain a s'associer avec les russe en décembre 1992 en créant LKI (Lockheed Krunitchev International) proposant la commercialisation du Proton. Un premier contrat est signé avec Immarsat. L'embargo interdisant le transfert de technologie est levé par le Vice Président Al Gore qui  limite à 8 contrat de lancement sur une période de 8 ans jusqu'en fin 2000.

L'éclosion du marché des constellations, satellites lancés en grappes permettant de relayer les appels téléphonique au 4 coins du monde grâce à un téléphone portable va ouvrir le marché des lanceurs de moyenne capacité aussi bien du coté de la Russie que du coté américain. Iridium et Globastar vont ouvrir la danse lancés par des Proton proposés par LKI, des Delta 2 de la NASA et des CZ chinoise. Le marché échappe totalement à Arianespace qui depuis le début ne vise que l'orbite GEO avec Ariane 4. Ariane 5 est en plein développement, mais apparaît trop puissante pour ce type de mission. Même si l'Europe spatiale a toujours eu dans ses cartons des projets de lanceurs complémentaires à Ariane, dérivé des boosters PAL d'Ariane 4 ou des EAP d'Ariane 5, rien ne s'est finalement concrétisé par manque d'argent et surtout de ligne de conduite unique avec les autres membres de l'ESA.

Avec la mise en chantier d'Ariane 5 à partir de 1988, toutes les énergies, le savoir faire et le budget de l'ESA se focalise sur ce nouveau lanceur, successeur d'Ariane 4. Le lancement double, cher à Ariane 4 est repris sur Ariane 5 avec une capacité supérieure, 8 tonnes en GTO. Pour le marché des satellites d'observation civils ou militaire de 2 tonnes, Ariane 5 est trop surdimensionnée. Tant que Ariane 4 reste sur le marché, ces satellites trouveront un véhicule pour les lancer (Ariane 40 avec 2300 kg en SSO). Sa mise en retraite après la qualification d'Ariane 5 va causer un trou. En 1993, a l'issue du premier tir d'un booster EAP d'Ariane 5 au banc de Kourou, Aérospatiale ve soit confier l'étude d'un lanceur complémentaire à Ariane 5, basée sur l'EAP, les DLA, Dérivés Légers Ariane.
Deux modèles sont proposés, le DLA P pour les petits satellites de 1000 kg et le DLA S pour les satellites de 4000 kg en SSO. Chacun reprend l'étage EAP auquel on adjoint deux autres moteurs à poudre, le P85 et le P30 et un étage supérieur L5. Le DLA P associerait un P85 et P 30 et un L5, pour une hauteur totale de 27 m et une masse de 140 tonnes. Le DLA P associerait un P85 et le DLA P pour une hauteur de 56 m et une masse de 420 tonnes.
Le marché des héliosynchrone restant très limité, le projet est abandonné. Fin 1994, un nouveau concept apparaît, ESL European Small Launcher situé entre le Vega étudié par l'Italie et les LCA. ESL se compose de deux étages P50 associé à un P7 et un étage supérieur à hydrazine. La capacité est de 1000 kg en SSO. Si les études démarrent en 1997 après la qualification d'Ariane, le lanceur pourra être opérationnel en 2000, juste après l'arrêt des Ariane 4. De plus, le P50 pourra être ensuite remplacé par l'EAP d'Ariane 5 et constitué un lanceur moyen pour les futurs satellites d'observation.

Finalement ce sera vers la Russie que l'Europe par l'intermédiaire d'Aérospatial viendra solliciter le savoir faire des russes. Tour à tour le missile SS 24 Scalpel, les lanceurs Rokot (SS 19) et Start (SS 25) sont proposés pour être lancer depuis le CSG, le centre spatial Guyanais.
Le lanceur Soyouz est approché en 1993, alors que dans le même temps ses concepteurs ont en étude une version "Rus" ou Soyouz 2 capable de placer 600 à 800 kg de plus en orbite basse, soit 7900 kg grâce a de nouveaux moteurs. Cette version doit être lancé depuis le cosmodrome de Svobodny, non loin de la frontière chinoise en remplacement de Baikonour dont le renouvellement de bail est en (difficile) discutions avec les Kazakh, nouveau maître des lieux. Ce Soyouz 2, Aérospatial veut en développer le nouvel étage supérieur, qu'il baptise "Irène". Avec 3200 kg de capacité depuis Baikonour, le Soyouz 2 sera capable de lancer 6 satellites Globalstar. Le projet vise aussi de lancer le Soyouz depuis la Guyane, augmentant ainsi la charge utile et le mettant à l'abri des tensions entre les russes et les Kazakhs.

Le Soyouz associé à un étage supérieur Irène

En février 1994, le projet est présenté au CNES et à Arianespace, mais il tombe à plat, le premier est en plein développement d'Ariane 5, le second essuie un échec avec Ariane 4. Ne s'avouant pas encore vaincu, les ingénieurs d'Aérospatiale se penche sur l'étage Fregat qui a propulsé les sondes Fobos vers Mars. En attendant sa qualification et sa disponibilité, il est proposé aux français un étage multifonction rallumable en vol, dérivé de celui qui a propulsé les satellites espions Yantar depuis 1974, l'étage Ikar. L'usine de Samara le produira en série pour de nouveaux satellites d'observation de la terre. Ikar est propulsé par un moteur 17D61 de 2 tonnes capable de se rallumer 50 fois associé à 16 moteurs verniers pour les manoeuvres. Placé sur le Soyouz, il permettra de placer 3300 kg en orbite à 1400 km, l'orbite des Globalstar. A défaut de donner de l'activité à l'Aérospatiale en Aquitaine, les ingénieurs seront chargés de fabriquer les indispensables adaptateurs pour charges utiles.
Mars 1995, Globalstar signe avec Mc Donnel Douglas pour 4 satellites lancés sur un Delta 2 et avec le NPO Youjnoe pour 36 satellites lancés par le Zenith 2. La Chine emporte 12 autres satellites avec ces CZ. Le Soyouz Ikar  perd le marché des Globalstar après celui des Iridium. Pour terminer le bal, Boeing s'associe avec NPO Youjnoe, le RKK Energya  et crée SeaLAunch chargé de commercialiser le Zenith 3 depuis une plateforme de lancement au milieu du Pacifique sur l'équateur. Au salon du Bourget, ILS est crée par Lockheed Martin et LKEI pour commercialiser les Atlas et les Proton. Leur but, 50% du marché mondial et ravir à Arianespace sa position de leader.

1996, le projet Soyouz Ikar est au point mort. Il n'a l'approbation ni d'Arianespace ni du CNES. Aérospatiale tente un dernier effort pour sauver le projet. Un accord est signé en juillet avec la création de la société Starsem pour commercialiser le lanceur. "Space Technology Alliance based on R7 SEmiorka launch vehicles" ou "Société de Transport spatial ARiane SEMiorka" est basé à Suresnes à Paris. Ses actionnaires sont RKA (25%), le centre de Samara (25%), Aerospatiale (35%), Arianespace (15%). A sa tête, François Calaque, directeur de l'Aérospatiale et le russe Viktor Kouznetsov, un ancien de NPO Lavotchkine. En 1998, Jean Yves Legall prendra la tête de Starsem suite au décès de Calaque. L'échec de deux lancements de CZ Chinois en février et en août permet à Starsem de signer son premier contrat, les 12 Globalstar promis aux Chinois.

Starsem commercialise la R7 sur tous les lancements de Soyouz et Molnya pour des clients extérieurs à l'ex URSS. Les tirs gouvernementaux restent sous la responsabilité de la RKA et des forces armées. Starsem a aussi un droit exclusif sur le développement de nouvelles versions du lanceur. La société s'installe à Baikonour en apportant 35 millions de dollars pour moderniser les infrastructures sur place. Un premier lanceur est commandé à Samara fin 1996 avec les éléments pour 4 autres. Les équipes qui arrivent dans le Kazakhstan vont introduire une gestion de contrôle de qualité à l'européenne afin d'éviter les déboires du proton ou du Zenith. La capital de la société est augmenté en 1999 avec 377 millions de francs. A Baikonour, une annexe du MIK 112, du programme Bourane est modernisée pour servir de salles blanches aux satellites et aux étages supérieurs. Ainsi est crée le Starsem Paylaod Processing Facility regroupant sur 1150 m2 une salle blanche charges utiles PPF, une salle pour le remplissage en ergols HPH et une salle pour l'encapsulation UCIF. Starsem construit dans la ville de Leninsk un hôtel 4 étoiles au standard européen avec 120 chambres, piscine, salle de sport, sauna, TV, centre médical, l'hôtel Spoutnik.

Après le premier contrat Globalstar, Starsem se met en quête de nouveaux clients. Tour a tour, les projets Constellation Odyssey, Sativod, Teledesic tombent à l'eau. Le second client sera européen avec le lancement des 4 satellites Cluster 2 de l'ESA perdu avec l'échec d'Ariane 5. Le contrat de 69 millions de dollars est signé pour deux lancements en 2000 avec un étage supérieur Fregat qui devra être qualifié avant par le NPO Lavotchkine. Starsem offre ainsi dans son catalogue le Soyouz Fregat et le Soyouz 2 "Soyouz/ST" avec une avionique améliorée permettant de voler avec une coiffe de plus grand diamètre (4mètres). En attendant d'autres contrats, Starsem loue ses installations de Baikonour au NPO Youjnoe pour la préparation des 12 Globalstar sur le Zenith. Le lancement en septembre 1998 est un échec suite à la défaillance du moteur du second étage. Starsem se voit donc confier le lancement de 24 satellites Globalstar à la place du Zenith. Le premier prend la route de l'espace le 9 février 1999 à 3h 53 mn 59 s TU. L'étage Ikar déploie ses 4 satellites sur les orbites visées à 1400 km. Les 20 autres satellites sont lancés avec 5 Soyouz dans l'année avec la précision d'une horloge. En juin, Starsem signe son 3eme contrat avec l'ESA pour lancer la sonde Mars Express en juin 2003. Il est assujettit à la qualification de l'étage Fregat qui achève ses essais au sol. Un vol de démonstration est alors prévu début 2000 suivit d'un vol simulant la mission des Clusters de l'ESA.

Le 8 février 2000, le premier Soyouz U Fregat quitte Baikonour et place l'étage Fregat sur orbite. Une série d'allumage permet de tester sa manoeuvrabilité. A 600 km d'altitude, une masse de 1000 kg est éjectée simulant un satellite. Un dernier allumage oriente l'étage vers la terre pour une rentrée dans l'atmosphère. Une charge technologique est alors éjectée, un bouclier thermique gonflable de 8 m de diamètre qui se pose sur terre 8 heures plus tard.
Le 20 mars, le second vol du Soyouz Fregat permet de qualifier l'étage en plaçant un "dummy" de 2384 kg sur orbite. Le lancement des 2 Clusters "Samba" et "Salsa" intervient le 16 juillet suivit de "Rumba" et "tango" le 9 août. En 2 ans, Starsem aura lancé 10 Soyouz.
Fin 1999, le contrat pour lancer les 80 satellites de la constellation Skybridge est donné à Boeing avec son lanceur Delta 3 et Delta 4. Arianespace approché par Skybridge laisse le contrat à Starsem pour le lancement de 32 satellites en 11 tirs en 2002 en échange d'une entrée dans le capital de la société. Malheureusement la bulle Internet explose mettant la moitié des société technologiques cotées au NASDAQ sur la paille. Le projet Skybridge est abandonné en novembre 2000. Décembre, Starsem signe avec l'ESA le lancement du satellite Metop avec un Soyouz ST.

Pendant 30 mois, Starsem ne va signer aucun contrat de lancement. En Europe, l'industrie spatiale se modifie se réorganise. Aérospatial a fusionné avec Matra Hautes Technologies pour former Aerospatiale-Matra Marconi Space. En juillet 200, elle fusionne avec DASA l'allemand et l'espagnol CASA pour former EADS, European Aeronautic Defense & Space Cie. Désormais tout ce petit monde soutient Starsem. Arianespace et Starsem mettent en place une politique commerciale cohérente, son PDG d'alors Jean Yves Legall est nommé président d'Arianespace, Jean Marie Luton celui de Starsem. le siège déménage de Surennes à Evry, en face les bureaux d'Arianespace.

A Baikonour, les lancements de Soyouz civils continuent vers la station ISS. Le 12 mai 2001, le toit du MIK 112 s'effondre sous le poids du matériel déposé pour le restaurer. 7 ouvriers sont tués et la navette Bourane monté sur son lanceur Energia juste au dessous est complètement détruite. Les locaux de Starsem sont intacts, la préparation de la sonde Mars Express peut commencer dès 2003.

le 2 juin 2003, Mars Express est lancé par la 11eme Soyouz de Starsem, la première en version FG. Les contrats afflut, Venus Express pour l'ESA, Amos 2 pour Arianespace. Ce lancement le 27 décembre 2003 permet au lanceur Soyouz de gagner pour la première fois l'orbite GEO.
Eté 2003 commence à 11500 km de là le défrichage du site de Malmanoury où sera implanté le nouvel ensemble de lancement Soyouz qui vient d'être approuve par le conseil de l'ESA. Ainsi, tous les moyens de lancements seront à portée de main pour Arianespace sur un même site avec Ariane 5 (lanceur lourd), Vega (lanceur léger européen bientôt mis en service) et Soyouz (lanceur moyen).

LE LANCEUR SOYOUZ EN GUYANE

Avril 2005, Arianespace commande à Roskosmos la mise en chantier du Soyouz 2.1b dont le premier vol mettra en orbite le 27 d"cembre 2006 le satellite du CNES Corot.

En septembre 2007, Arianespace qui gère les lancement du Soyouz en Guyane signe un contrat de lancement avec Globalstar Inc pour le lancement de 24 satellites GPS par grappe de 6 dès 2009 avec le Soyouz. Les Globalstar 2 (700 kg) construit par Thales Alenia Space seront placés sur une orbite à 920 km, inclinée à 52°. Starsem avait déjà lance des Globalstar en 1999 avec le Soyouz Ikar.

Arianespace signe aussi avec Astrium pour la mise en orbite de 4 satellites ELISA. Les 4 satellites seront placés en orbite héliosynchrone en tant que passager du satellite Pleiades à la fin de 2009. Astrium est le mandataire du programme ELISA, en co-traitance avec Thales pour le compte de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA) et du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES). Astrium assure la maîtrise d'oeuvre de ce programme de démonstration comprenant quatre satellites d'environ 135 kg chacun, construits sur la base d'une plate-forme Myriade conçue par le CNES. Les satellites ELISA (ELectronic Intelligence by SAtellite) permettront de réaliser une cartographie des émetteurs radar sur l'ensemble du globe terrestre et de définir leurs caractéristiques. Ils préparent la réalisation du futur programme opérationnel ROEM (Renseignement d'Origine ElectroMagnétique).

En avril 2008, Starsem réalise sa 21eme mission en lançant le satcom Giove B avec le 1732 me lanceur de la famille Soyouz depuis 1957. C'est Arianespace qui devrait prendre la relève des lancements commerciaux du Soyouz maintenant depuis la Guyane. Starsem se retrouve plus ou moins mis en sommeil, les employés étant réaffectés, l'entreprise n'ayant plus qu'une existence administrative.

Juin 2009, Arianespace signe un contrat pour lancer les deux premières paires de satellites de navigation européens Galileo, phase IOV, In Orbit Validation.

Le planning d'Arianespace pour Soyouz 2-1b comprend depuis la Guyane le lancement du satellite britanique HYLAS destiné aux liaisons Internet haut débit et à la TVHD, Giai (Global Astrometric Interferometer for Astrophysics) de l'ESA, les 4 Galileo IOV ainsi que les 10 premiers satellites opérationels, les 8 satellites de la constellation O3B destiné à Internet dans les pays en voie de développement, Pleiade et les 4 ELISA du CNES et depuis Baikonour les 24 Globalstar 2 et quelques satellites destiné au gouvernement russe. 

2010, après 2 ans d'absence, Starsem Arianespace reprend les lancements du Soyouz non pas depuis la Guyane mais depuis Baikonour, la base de Kourou ne sera opérationnelle qu'en 2011. Le 19 octobre, la seconde Soyouz 21a lance 6 satellites Globalstar depuis le pad 6. La constellation Globalstar de Seconde Génération se compose de 48 satellites en orbite basse qui fourniront des services de téléphonie mobile et de transfert de données par satellite. Ces satellites sont actuellement en cours de fabrication sur plusieurs sites de Thales Alenia Space en France et en Italie pour plus de  600 millions $. La nouvelle constellation assurera la continuité de la couverture de Globalstar jusqu’en 2025 et offrira en outre une plate-forme pour des services améliorés et la mise en place de solutions innovantes.
Chaque satellite Globalstar de seconde génération a une masse au lancement d’environ 700 kg et peut générer 1,7 kW de puissance en fin de vie. Il est équipé de 16 répéteurs dans les bandes C à S, et 16 récepteurs dans les bandes L à C. Ils ont été conçus pour une durée de vie de 15 ans. 3 tirs sont planifiés par Starsem pour lancer les 18 autres satellites en 2010, 2011 et 2012. Lors du premier tir en octobre 2010, il s'est avéré que 2 satellites avaient un problème avec leur volant à inertie sensés de les orientés dans l'espace et sous traités par une firme US Goodrich Aerospace. Pour le tir de la seconde grappe, 4 satellites ont du être changés avant le lancement. Fin 2011, sur 12 satellites en orbite, 2 sont en panne. Le financement de ces satellites a été assuré en partie par la COFACE française, dans le but de soutenir Thales et Arianespace. C’était un partenariat gagnant-gagnant-gagnant : Globalstar pouvait lancer sa constellation, Thales était payé, et l’Etat voyait l’industrie tourner à plein régime. Pour le moment, Thalès refuse de fabriquer les autres satellites sans financement assurés. Globalstar a de plus des difficultés avec d'autres satellites de la première génération lancés en 2007 qui auraient le même type de problème et ne pourraient durer au delà de 2013.
 

2013, Starsem réalise son dernier lancement depuis Baikonour avec les 6 derniers satellites Globalstar 2. La constellation comprend 24 satellites lancés depuis octobre 2010 auxquels s'ajoutent les 8 lancés depuis 1999. c'est aussi le 1799e tir du lanceur Zemiorka-Soyouz. Le 20 juin, Stéphane Israél est nommé PDG de Starsem en replacement de Jean Yves Le Gall. La société comprend Arianespace, Astrium, Roscosmos et Samara Space center TsSKB Progress comme partenaire. 26 lancements ont été réalisés avec succès depuis 1999.

 

LES LANCEMENTS STARSEM
1 ST 01 Soyouz-U Ikar 9. 2.99    TB Globalstar 23 / 36 / 38 / 40
2 ST 02 Soyouz-U Ikar 15. 3.99 TB    Globalstar 22 / 37 / 41 / 46
3 ST 03 Soyouz-U Ikar 15. 4.99 TB Globalstar 19 / 42 / 44 / 45
4 ST 04 Soyouz-U Ikar 22. 9.99 TB Globalstar 33 / 50 / 55 / 58
5 ST 05  Soyouz-U Ikar 18.10.99 TB Globalstar 31 / 56 / 57 / 59
6 ST 06 Soyouz-U Ikar 22.11.99 TB Globalstar 29 / 34 / 39 / 61
1 ST 07 Soyouz-U Fregat 08.02.00 TB IRDT 1 / IRDT-Fregat / Dummy Mass
2 ST 08 Soyouz-U Fregat 20.03.00 TB Dumsat
3 ST 09 Soyouz-U Fregat  16.07.00 TB Cluster FM6 / Cluster FM7
4 ST 10 Soyouz-U Fregat 09.08.00   TB Cluster FM5 / Cluster FM8
1 ST 11 Soyouz-FG Fregat  02.06.03 TB Mars Express
2 ST 12 Soyouz-FG Fregat 27.12.03 TB Amos 2
1 ST 13 Soyouz-FG Fregat  13.08.05 TB Galaxy 14
2 ST 14 Soyouz-FG Fregat  09.11.05   TB Venus Express
3 ST 15 Soyouz-FG Fregat 28.12.05 TB GIOVE A (GSTB v2A)
1 ST 16 Soyouz-2-1a 19.10.2006 TB Metop
2 ST 17 Soyouz 2-1b 27.12.2006 TB Corot
4 ST 18 Soyouz-FG Fregat 30 mai 2007 TB Globalstar 65, 69, 71 et 72
5 ST 19 Soyouz-FG Fregat 21 octobre 2007 TB Globalstar 66, 67, 68 et 70
6 ST 20 Soyouz-FG Fregat 14 décembre 2007 TB Radarsat 2
7 ST 21 Soyouz-FG Fregat 27 avril 2008 TB Giove B
2 ST 22 Soyouz-2-1a 19 octobre 2010 TB Globalstar 2-1 à 6
3 ST23 Soyouz-2-1a 13 juillet 2011 TB Globalstar 2 7 à 12
4 ST24 Soyouz-2-1a 28 décembre2011 TB Globalstar 2 12 à 18
5 ST25 Soyouz-2-1a 17 septembre 2012 TB Metop
6 ST26 Soyouz-2-1a 6 février 2013 TB Globalstar 2 19 à 24

 

LE LANCEUR SOYOUZ
LE CENTRE DE LANCEMENT DE BAIKONOUR
LE CENTRE DE SAMARA