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LES SORTIES SOVIETIQUES DANS L'ESPACE
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La première sortie est réalisé des le 8eme vol habité en mars 1965 à l'occasion du second vol du vaisseau Voskhod. C'est Alexis Leonov qui la réalisé le 16 mars pendant 15 mn 43 s. Une fois placé en orbite, Leonov et Beliaïev fixent le "sac à dos" spécial à la combinaison "Berkut" que porte Leonov dès le décollage. Ce sac à dos fournit 45 minutes d'air et de climatisation au cosmonaute. Ensuite, Beliaïev met en place le sas gonflable "Volga", rendu indispensable car l'électronique de la capsule ne peut fonctionner dans le vide. Leonov prend alors place dans le sas en laissant Beliaïev à l'intérieur de Voskhod. Ce dernier ferme le sas et le dépressurise à 8 h 28 mn. 8 h 32 mn, Leonov ouvre la trappe
extérieure et s'extrait du sas, avec un cordon ombilical de 15,35 mètres. Ce
cordon lui donne un contrôle serré sur ses mouvements. Il observe la Terre, au
dessus de la Méditérannée. Après 12 minutes d'évolution, il
rentre dans le sas la tête la première, ce qui était contraire à la procédure.
Il se retrouve coincé par sa combinaison trop gonflée quand il lui faut fermer
la trappe extérieure. Il est obligé de dépressuriser dangereusement sa
combinaison pour pouvoir se mouvoir librement. Selon les médecins de la
mission, Leonov est au bord de la crise cardiaque, sa température corporelle
chute de 1,8°C en 20 minutes et Leonov signale que sa combinaison est inondée
de sueur jusqu'aux genoux. SOYOUZ 4 ET 5 La seconde EVA est réalisé avec Soyouz 47 et 4 en janvier 1969. Elle est destinée à démontrer la possibilité de transfert de spationautes entre deux véhicules. La télévision soviétique retransmet en direct les préparations de Elisseïev et de Khrounov pour leur sortie. Le commandant Volynov les aide à revêtir leur combinaison "Yastreb" dans le module orbital de Soyouz 5. Volynov vérifie les systèmes vitaux et de communication et retourne dans le module de descente de Soyouz 5, referme la trappe et dépressurise le module orbital. Khrounov sortit le premier à 9 h
25 et va directement au module orbital de Soyouz 4, au dessus de l'Amérique du
Sud. Elisseïev va à son tour à bord de Soyouz 5 à 9 h 55, alors que l'Union
Soviétique est survolée. Ils ferment la trappe extérieure à 10 h 35 et le
commandant Chatalov repressurise le module orbital de Soyouz 4 et aide Khrounov
et Elisseïev à dévétir leurs combinaison. La
sortie a duré 1h 05 pour Elissiev et 35 minutes pour Khrounov. Entre 1969 et 1977, il n'y aura aucune sortie dans l'espace à partir des stations Saliout. La première intervient le 20 décembre 1977 à bord de Saliout 6. Yuri Romanenko et Georgi Grechko sont arrivé le 10 dans la station avec Soyouz 25 et s'apprêtent à réaliser une EVA pour tester les scaphandres Orlan et inspecter la station. Le scaphandre Orlan est un dérivé de celui développé pour la lune et jamais utilisé. Le test ést prévu dans le sas avant de Saliout. Vétû du Orland, Gretko sort 20 minutes au dehors pour inspecter la pièce de jonction avant du module.
Le 29 juillet 1979, une EVA est réalisée par l'équipage d'occupation n°2 Vladimir Kovalyonok et Alexandr Ivanchenkov et dure 2 h 05. Les cosmonautes récupèrent des échantillons exposé au vide spatial. Le 15 avril 1979 a lieu la dernière EVA depuis Saliout 6. Vladimir Lyakhov et Valeri Ryumin sortent 1 h 23 pour enlever l'antenne du télescope KRT-10 fixé sur le port avant de la station.
Avec Saliout 7 commence une longue série d'EVA de 1982 jusqu'en 1986. Le 30 juillet 1982, l'équipage d'occupation n°1 arrivé sur Saliout 7 le 13 mai réalise une EVA de 2 h 33 mn. Valentin Lebedev et Anatoli Berezevoi sortent pour remplacer les échantillons exposé dans le vide et testent diverses techniques d'assemblage vétû de leur nouveau scaphandre Orlan D. La seconde sortie depuis Saliout a lieu le 1er
novembre 1983. Vladimir Lyakhov et Alexandr Alexandrov (équipage
d'occupation 2) sortent durant 2 h 50 pour mettre en place un panneau solaire
sur la station (livré par Cosmos 1443 en mars). A l'origine, la sortie devait
être réaliser par Vladimir Titov et Gennnnadi Strekalov, mais ils ont raté
leur amarrage à la station avec Soyouz T8. Le 23 avril 1984, Leonid Kizim et Vladimir Solovyov (équipage n°3) sortent 4 h 20 pour préparer la réparation du système ODU tombé en panne en septembre 1983. Progress 25 a livré aux cosmonautes 25 outils pour pouvoir réaliser l'opération. Trois EVA seront nécessaire pour réparer le
système ODU La première sortie d'une femme cosmonaute a lieu le 24 juillet 1984. Lancé le 18 juillet par Soyouz T12, Svetlana Savitskaya et Vladimir Dzhanibekov rendent visite à l'équipage n°3. Au cours d'une EVA de 3 h 35, les deux cosmonautes testeront divers outils.
Kizim et Solovyov ressortent le 8 août suivant durant 4 heures afin de réparer le système moteur de la station (apporter par Soyouz T11). Cette sortie est la dernière utilisant le scaphandre Orlan D. Le 28 mai 1986, Kizim et Solovyov sortent 3 h 50 pour récuperer les échantillons exposés au vide. Première utilisation du scaphandre Orlan DM. Le 31 mai, c'est la dernière EVA depuis
Saliout 7, la 9eme pour Kizim et Solovyov. Durant 4 h 40, ils déploient la
structure URS.
MISSION MIR EO 1 KIZIM-SOLOVIEV Durant cette mission, KIZIM et SOLOVIEV ont effectué 2 sorties dans l'espace. La première EVA de KIZIM et SOLOVIEV a eu
lieu le 28 mai 1986 et a duré 3 h 50 min .Ils ont rapatrié les cassettes
franco-soviétiques qui ont collecté des micrométéorites depuis leur
installation en août 1985. Elles incluent : Le 31 mai, lors de cette sortie de 4 heures et
40 minutes, KIZIM et SOLOVIEV ont étendu l'URS et ont utilisé l'instrument
BOSS installé lors de la précédente EVA pour relayer les données sur la
stabilité du support envoyées par les appareils à l'extrémité de celui-ci. MISSION MIR EO 2 ROMANENKO-LAVEIKINE La mission Mir EO-02 a vu se dérouler 3 sorties extra-véhiculaires. Le 11 avril 1987, ROMANENKO et LAVEIKIN effectuent la première sortie depuis Mir en passant 3 h et 35 min dans le vide sidéral. Le 10 avril, la station s'était enrichie d'un nouveau module : Kvant 1. L'amarrage, sur le port arrière, n'avait pu être complété et empêchait donc toute utilisation de ce nouvel espace, sous peine d'une dépressurisation subite. Le lendemain, l'équipage est donc sorti afin de déterminer les causes du problème. Ils découvrirent entre Kvant 1 et le bloc de base qu'un morceau de tissu, probablement laissé ici par Progress 28, gênait la jonction. Ils l'ôtèrent et, une fois rentrés au bercail, purent enfin profiter des 40m3 de Kvant. Durant la sortie, le scaphandre Orlan-DM de LAVEIKIN subi une légère baisse de pression qui sera rapidement maîtrisée. Par souci de poids, le bloc de base avait décollé le 20 février 1986 avec seulement 2 panneaux solaires. Un troisième a donc été apporté par Kvant 1. ROMANENKO et LAVEIKIN sortirent donc le 12 juin pendant 1 h et 53 min afin de commencer les travaux de fixation. Ils accrochèrent sur le support prévu à cet effet une poutrelle destinée à soutenir le 3ème panneaux. Le 16 juin, ROMANENKO et LAVEIKIN sortirent de Mir pendant 3 h et 15 min dans le but de terminer le travail commencé lors de la deuxième EVA de la mission. Ils prolongèrent la poutrelle et installèrent dessus le panneaux solaires de 10,6 mètres. Après avoir effectué la conection au tableau électrique, la puissance de Mir passera de 9,4 kW à 11,8 kW.
MISSION MIR EO 3 TITOV-MANAROV La première sortie de la mission aura lieu le 26 février 1988 et durera 4 heures et 25 minutes. Afin de se remémorer les gestes à effectuer, le 15 février, TITOV et MANAROV visionnent un enregistrement de leur entraînement à la Cité des Etoiles. Le 19 et le 23, ils vérifient le bon fonctionnement de leur scaphandre Orlan-DM. La sortie sera destinée à remplacer une des quatre sections du panneau solaire vertical déployé par l'équipage de Mir EO-02. Comme son aînée, elle est constituée de huit feuilles. Cependant les nouvelles sont faites d'un alliage de carbone et de plastique, et non de métal comme précédemment. Cette amélioration apporte ses fruits : 6 nouvelles feuilles produisent autant d'énergie que 8 anciennes ! Les deux restantes seront utilisées pour tester de nouveaux matériaux. Pour clore cette sortie d'ores et déjà réussie, TITOV et MANAROV se dirigent vers le module Kvant dans le but d'inspecter une antenne de Progress 34 (utilisée lors des rendez-vous) qui avait rencontrée des difficultés lors de son déploiement. Ils ont aussi filmé l'extérieur de Mir et de Soyouz TM-4. Les films serviront aux ingénieurs des équipes au sol. L'équipage a également récupéré des expériences disposées ici de façon à être exposées au vide et en a installé de nouvelles. TITOV et MANAROV effectuent une seconde sortie de 5 heures et 10 minutes le 30 juin 1988. L'histoire commence en avril 1987, lors du lancement du module Kvant. Celui-ci ne part pas vide, mais rempli de matériel scientifique qui sera utilisé plus tard. Sur la paroi est également fixé le télescope soviéto-britanno-hollandais à rayon X de 40 kg "TTM". Peu après la mise en orbite, cet instrument montra des signes de faiblesses, et ce sera à l'équipage de la troisième mission principale de se charger de sa réparation. Un problème restait toutefois à résoudre : le télescope n'avait pas été construit pour être réparé dans l'espace par des astronautes lourdement gantés. Les ingénieurs soviétiques et hollandais ont donc conçu des outils spécialement désignés pour cette tâche. Ils seront livrés à l'équipage par Soyouz TM-5. Les britanniques, quant à eux, aideront les astronautes à se familiariser avec TTM et leur montreront les manoeuvres à effectuer ainsi que la marche à suivre. Après s'être extraits du sas, les cosmonautes s'attelleront tout d'abord à ôter une vingtaine de couches de feuilles d'isolation thermique pour arriver au télescope. Mais ils ne trouveront sur place aucune attache, aucun point d'appui pour se maintenir en place. Ils seront contraints de fixer trois vis avec de la résine, ce qui leur fera perdre un temps précieux. Alors que 70% du travail était accompli, un nouveau problème survint : un des outils les plus essentiels à l'accomplissement de cette mission tomba en panne. L'équipage sera contraint d'abandonner le télescope dans l'état où il est, c'est à dire hors d'usage. Avant de rentrer au bercail, ils repèreront des emplacements où pourront être fixés des cale-pieds qui seront utilisés lors de l'EVA franco-soviétique de VOLKOV et CHRETIEN le 9 décembre 1988. Deux ingénieurs français supervisent l'opération depuis le Tsoup. Ce fut la dernière fois que des cosmonautes utilisaient des scaphandres de type Orlan-DM. D'ailleurs, peu avant de rentrer, l'humidité et l'électronique ne faisant pas bon ménage, la première créa une interférence avec un détecteur de la combinaison de TITOV, le résultat en fut le déclenchement de l'alarme sensée prévenir l'occupant d'un problème de ventilation et une grosse frayeur pour Volodia !...
Cette troisième sortie était programmée pour le 5 juillet, mais elle fut repoussée au 20 octobre, l'équipage nécessitant plus de préparation. Elle durera 4 heures et 12 minutes. Progress 38 a délivré sept nouveaux outils et les premières combinaisons Orlan-DMA aux occupants de Mir, qui sont maintenant au nombre de trois. Le nouvel arrivant, POLYAKOV, restera d'ailleurs dans le module de descente de Soyouz TM-6 (amarré au port avant de Mir) durant l'EVA. En attendant l'arrivée du module Kvant 2, équipé d'un sas de sortie, les cosmonautes utilisent le "noeud" de Mir pour effectuer leurs EVAs. Cette fois-ci, le module orbital (BO, pour bitovoy otsek) sera lui aussi dépressurisé, pour donner plus de place aux cosmonautes. TITOV et MANAROV ont avec eux un nouveau détecteur destiné à être installé sur le TTM, finissant ainsi la tâche qu'ils n'avaient pu finir le 30 juin. L'ancien détecteur défectueux n'était pas propice à la manipulation par des cosmonautes, mais le nouveau avait tout l'équipement nécessaire pour permettre de telles manipulations, même par des personnes aussi lourdement gantées que des cosmonautes. La mise en place du nouvel instrument ne fut pas facile, mais elle nécessitera tout de même une heure de moins que prévu. L'équipage a par la suite installé un cale-pied spécial pour l'EVA franco-soviétique de décembre. Cette cale a été réalisée à partir des informations ramassées lors de l'EVA du 26 février.
MISSION MIR EO 4 VOLKOV-KRYKALEV Durant cette mission, Volvok a effectué une sortie dans l'espace, en compagnie du Français Jean-Loup Chrétien, de la mission Aragatz. L'EVA a lieu le 9 décembre 1988, c'est la septième accomplie depuis cette station, et bien qu'elle ne devait prendre que 3 h 30min, elle durera 5 h 57 min, fixant ainsi un nouveau record de durée. Elle était au départ programmée pour le 12 décembre, mais le TsOUP l'a avancé afin de permettre une seconde sortie dans l'éventualité où l'antenne ERA ne se déployait pas correctement. C'est J L Chrétien qui sort le premier, et qui va de suite fixer les expériences Ercos et Eva, visant à exposer au vide certaines substances pour ensuite étudier leurs réactions, sur la station et rencontre quelques problèmes pour la brancher à l'alimentation de Mir. Il rejoint ensuite Volkov et ensembles ils vont installer l'antenne hexagonale française Era. La fixation ne présentera aucune difficultés, ce qui ne sera pas le cas du déploiement, qui, en dépit des ordres donnés par Krikaliev depuis l'intérieur de la station, ne s'effectuera pas. Alors que la prochaine liaison avec le TsOUP n'aura pas lieu avant 50 minutes, Volkov prend l'initiative de frapper violemment l'antenne, et, curieusement, l'antenne se déploie (!).
C'est au moment de rentrer que les choses se compliquent. Tout d'abord, la ventilation du scaphandre de Chrétien tombe en panne et sa visière se couvre de buée. Volkov rentre le premier dans le sas et Chrétien lui fait passer les équipements qu'ils doivent rapatrier à l'intérieur afin qu'il les sangle solidement. Quand Chrétien rentre, il lui incombe de fermer l'écoutille. Un cadre de protection bloqué l'en empêche. Il est contraint de tirer dessus très fort, ce qui fonctionnera, mais augmentera encore l'embuage de sa visière. Il ne voie plus rien et Volkov ne peut rein faire car les deux cosmonautes sont dos à dos. Il essaye de tourner la manivelle dans les deux sens, mais elle se bloque à chaque fois. Une intuition lui vint soudainement : il se demande si ce ne serait pas un cordon qui, entouré autour de la manivelle, en empêcherait sa fermeture. Ceci s'avèrera exact et d'un geste sec, il casse le cordon et ferme l'écoutille.
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