LE DELTA 4
2005 Boeing a programmé au moins deux lancements de Delta 4 cette année. En mai le lancement de GOES N depuis Cap Canaveral et en juin lancement d'un satellite militaire depuis Vandenberg.
1er février, installé sur son transporteur, le second étage du Delta 4 est transféré du Delta Operations Center au bâtiment HIF de Cap Canaveral. Il sera utilisé en mai pour lancer le satellite météo GOES-N Geostationary Operational Environmental Satellites de la NASA et la NOAA. Le 9 février, l'étage est assemblé au corps central 15 février, le Delta 4 est amené sur le SLC 37B et installé sur sa table de lancement. Le lancement est prévu le 4 mai. 24 février, mise en place des boosters sur le CBC Mai,
Boeing et Lockheed Martin forment un "joint-venture", une
alliance pour construire et lancer leur fusées EELV (Evolved Expendable
Launch Vehicle Delta 4 et Atlas 5 pour le compte du gouvernement des
Etats-Unis. L'US Air Force qui finance en partie le programme EELV a
souhaité un rapprochement de cette nature de façon à mieux utiliser
ses ressources financières. En raison d'un marché des lancements
commerciaux atone, l'Armée de l'Air a été contrainte de soutenir
financièrement la production de ces deux vecteurs. Cette mesure se
justifie par un besoin de redondance, un seul système de lancement ne
pouvant garantir à lui seul un accès à l'espace en toutes
circonstances et en tout temps, en raison des aléas toujours possibles
d'un accident mettant en cause un lanceur quel qu'il soit et entraînant
son retrait du marché pour une durée indéterminée. Les synergies dégagées par la nouvelle entité de 3.800 employés devraient permettre de générer 100 à 150 millions de dollars d'économie pour le gouvernement américain. Les sociétés ont annoncé que des licenciements étaient à prévoir. Les activités de production seraient renforcées sur le site de Boeing en Alabama et le siège d'ULA serait situé dans les bureaux de Lockheed Martin à Denver. Fin 2004, l'USAF avait annoncer une nouvelle répartition équitable des commandes entre les deux fournisseurs concernant le contrat d'achat "buy 3". Ce contrat comporte 23 lancements, soit 4 tirs par an (KSC et VAFB). En adoptant cette approche, l'U.S. Air Force souhaite maintenir la viabilité des deux lanceurs, Delta 4 de Boeing et Atlas 5 de Lockheed Martin, jusqu'en 2010, comme le préconise la nouvelle politique de transport spatial publiée en janvier 2005. Par ailleurs, le contrat Buy 3 comportera des vols en versions lourdes. 8 juin, mise en place de la coiffe enfermant le satellite GOES N sur le Delta 4. Le lancement reste prévu le 23 juin. Le 16 août, le lancement est annulé suite à des problèmes techniques sur le lanceur. Par contre l'USAF devrait réaliser son premier lancement depuis le SLC6 le 29 septembre avec un satellite NRO dans une fenêtre de tir qui s'étendra de 22 à 00 h TU, l'heure exacte n'étant pas communiqué à l'avance. Le 29 septembre, le lancement est repoussé au 3 octobre, ce las de temps permettant de terminer la vérification finale du lanceur et régler les conflits de disponibilité du réseau de poursuite sur la base. Le 30, l'autorisation est donné pour un tir le 3 octobre, les techniciens vont aussi colmater un défaut d'isolation sur l'étage principal CBC. Le 2 octobre, la réparation sur l'étage CBC repousse le lancement au 5 entre 22 et 24 h TU. Le 5 octobre, un problème de modélisation informatique sur le second étage repousse le lancement à une date indéterminée. Cet étage cryogénique est allumé une premier fois après séparation du CBC puis une seconde fois après un vol balistique de 25 minutes. Différentes simulations informatiques réalisées montreraient des ballottements incontrôlés dans les réservoirs de l'étage pouvant altérer la trajectoire. 6 semaines de retards sont annoncées, le satellite sera enlevé du lanceur. Octobre, La Federal Trade Commission (FTC) a demandé des éléments complémentaires à Boeing et Lockheed Martin concernant l'alliance de leurs activités de services de lancement dans la joint-venture ULA (United Launch Alliance). Ils doivent revoir leur copie pour la seconde fois, l'Administration souhaitant avoir de nouveaux éclairages sur les conséquences financières et techniques de l'opération. En parallèle, les voix des industriels américains concurrents s'élèvent en dénonçant la situation de monopole qui en résulterait. La société SpaceX, qui a pour objectif d'étendre son activité dédiée au gouvernement américain avec ses lanceurs Falcon 1 et Falcon 9, estime que la création d'ULA n'est pas en conformité avec les règles de concurrence et a porté l'affaire devant la cour de justice de Californie. La société Northrop Grumman craint également être défavorisée sur le marché des satellites face à Boeing et Lockheed Martin et demande que ULA garantisse une mise en compétition loyale des maîtres d'ouvre de satellites. En raison d'un mouvement de grève des employés travaillant majoritairement sur le programme des lanceurs Delta, Boeing est contrainte de suspendre les activités de préparation de ses trois prochains lancements. Les satellites d'observation CloudSat de la NASA et Calipso en collaboration CNES-NASA devaient être lancés fin octobre à bord de Delta 2 mais leur intégration sur le lanceur a été reportée en raison des mouvements sociaux. Ceux-ci retardent également pour une durée encore inconnue le lancement d'un satellite classifié du National Reconnaissance Office (NRO) et du satellite de météorologie GOES-N pour la National Oceanic & Atmospheric Admnistration (NOAA). La grève, impulsée par la International Association of Machinist and Aerospace Workers, est suivie par près de 1000 personnes sur les sites de lancement de Cap Canaveral (Floride) et Vandenderg (Californie) ainsi que les sites de production de Boeing en Alabama et en Californie.
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