CAP CANVERAL, KENNEDY SPACE CENTER
Le centre spatial Kennedy, le Kennedy Space Center ou KSC est la grande base spatiale américaine d'où s'envolent depuis les années 1980 les navettes spatiales. Elle fait partie de la base de Cap Canaveral en Floride, situé sur la coté Atlantique par 28°45 N et 80°53 O. Cap Canaveral est une des plus anciennes bases de lancement de fusées aujourd'hui gérée par les militaires essentiellement. C' est de ce triangle qu'est parti le premier satellite américain en 1958, John Glenn en 1962, les missions Gemini en 1964 et les sondes vers les planètes du système solaire depuis les années 1960. Le KSC est situé au Nord du Cap Canaveral. C' est là que le Dr Debus alors directeur du Launch Operation Center décide d'implanter le port lunaire. A la mort du Pt John F Kennedy, le site est rebaptisé centre Kennedy. Il regroupe le complexe 39 des missions lunaires Apollo Saturn, reconvertit pour le Space Shuttle à la fin des années 1970, une zone industrielle regroupant les installations annexes de la base et le Kennedy Space Center Visitor ou Spaceport pour le public rassemblant les plus belles réalisations de la conquête spatiale. Cap Canaveral avec la base de Vandenberg en Californie sont les deux bases capables de lancer des satellites sur orbite sur le territoire Américain. Pourquoi deux bases ? Tout simplement pour pouvoir "lancer" dans presque toutes les directions. Cap Canaveral en Floride permet de lancer entre deux azimuts de 35° N et 120° S, limités par les zones habités survolées rendant dangereuse la retombée des étages des lanceurs. Ces deux azimuts de lancement permettent d'atteindre des orbites inclinées à 57 et 39°. Pour Vandenberg, située sur une latitude de 34,5° N, les azimuts sont de 140 et 201° permettant d'atteindre des orbites inclinées à 36 et 104° sur l'équateur.
A la fin de la seconde guerre mondiale, les américains
disposent de cinq modestes centres d' essais de missiles: le Allegheny
Ballistics Laboratory, en Virginie, le Goldstone Range, le Pendleton Range et la
Naval Ordnance Test Station en Californie et le Hueco Range à Fort Bliss au
Texas. Dans ces centres, seuls des missiles de portée courte, 15 km sont testés. Malgré des tirs de bases à base, dits de
polygone à polygone, les essais de missiles sont encore limités. L'idéal pour
l'armée est une base en bordure d'océan permettant des tirs de longues portée,
ce que ne permettait pas les bases actuelles. Les recherches commencent en 1946
sous la houlette d'un comité spécial, le Guided Missile Committee of the Joint
Chiefs of Staff. L'avantage du site ouvert sur la mer évite les retombées
accidentelles et de plus bénéficie de bonnes conditions atmosphériques. Le 13 juin 1950, le Dod (département de la défense) confie la responsabilité de la base à l' USAF. Le 24 juillet a lieu le premier lancement de Cap Canaveral, un V2 Bumper n°8. La fusée atteint 24 km d' altitude. Le pad utilisé deviendra le Lauch Complex 3. La base est baptisée Patrick Air force Base le 1er août. Elle est dirigée par le Général Mason M Patrick. Le 25 octobre est lancé le premier missile Lark de l' USAF. Ces missiles permirent d' inaugurer les stations de poursuite au sol et sur l' Atlantique. Le premier Redstone, développé par l'équipe de Von Braun est lancé le 20 août 1953, mais c' est un échec. Le premier Jupiter A est lancé le 14 mars 1956. Début juin, l' Air Force lance son programme d' études de rentrée atmosphérique avec le X 17 de Lockheed. Ce programme se terminera en mars 1957, après 26 vols. Le 20 septembre, est lancé le premier Jupiter C, dérivé du Redstone. Il atteint 1000 km d' altitude et 5300 km de distance. Une version civile, Juno 1 est prête quelques mois après pour lancer un satellite artificiel autour de la terre, dans le cadre de l' année géophysique Internationale de 1957. Mais, Washington donne la priorité au programme Vanguard de la Navy. Le 19 avril 1957, c' est le premier essais d'
un missile Thor (XSM 75) de Douglas depuis le LC 17. Il est détruit après son
lancement. Un autre essai a lieu en septembre, c' est un succès. Après deux échecs,
en mars et avril, un missile Jupiter est lancé avec succès le 22 octobre. Le 6
décembre, devant des milliers de téléspectateurs, la Navy lance sa fusée
Vanguard depuis le LC 18. A son bord, le premier satellite américain. Mais c'
est l' échec. La fusée explose en direct à la TV devant des millions de téléspectateurs. L'ambitieux programme lunaire décidé par le président Kennedy en début d'année oblige la jeune NASA (crée en 1958) a agrandir ses installations. La zone de Merritt Island au Nord du Cap est sélectionnée pour servir de site au futur port lunaire après élimination des sites de Bahamas, Georgie, Texas, Chrismas Island, Hawaii et White Sands. La NASA achète 32000 h de terrain pour y implanté le plus grand complexe de lancement du monde le LC 39.
A partir de janvier 1964, Cap Canaveral Missile Test Annex devient avec les installations de Merritt Island, le John F Kennedy Space Center, en hommage au président disparu et l' endroit tout entier est appelé Cap Kennedy. En 1973-74, devant la confusion et les protestations locales, le centre redevient Cap Canaveral et les installations de l' Air Force sont rebaptisées Cap Canaveral Air Force Station. Dans les années 1960, Cap Canaveral comporte une vingtaine de pads de lancement retraçant l'histoire de l'Amérique dans l'espace. Le LC 5 est utilisé pour le lancement des
Mercury Redstone de Sheppard et Grisson en 1961. Les quatre vols orbitaux sont
parties du LC 14 avec des fusées Atlas D. Cap Canaveral en novembre 1964, le boulevard des ICBM avec de bas en haut les LC 36 A&B,11, 12, 13, 14, 15, 16, 19, 20, 34 et 37.
Carte de Cap Canaveral KSC tirée de la documentation du KSC VIC Spaceport
Si le centre Kennedy ne comptabilise que 13 lancements de Saturn 5, 4 de Saturn 1B et 113 de navette, Cap Canaveral compte depuis juillet 1950, plus de 3000 lancements. Le nombre exact n'est pas connu officiellement, de nombreuses opérations ayant eu lieu sous le sceau du secret, il n'existe pas de liste précise. Ce que l'on peut dire c'est que 39% des lancements ont été réalisé par l'Air Force, 13% par la Navy, 14% par la NASA, 9% par l'Army et 2 par des agences commerciales. 75% ont été des lancements pour des tests d'armes, 11 % des charges utiles civiles et 5 % des charges utiles commerciales, 5% pour des charges militaires et 4% pour des tirs suborbitaux. Les années 1950 ont vu la naissance de tous
les missiles et lanceurs que les américains utiliseront pendant plus de 40 ans.
789 lancements sont répertoriés durant la décennie. Cap Canaveral en 1995 avec au premier plan Port Canaveral, les premiers pads de tir (29, 30, 25, 5&6, 26, 17, 18, 9&10, 31 & 32, le musée de l' USAF, le phare lumineux) le boulevard des missiles bordant l' Océan et le KSC au fond (la piste d' atterrissage SLF est le trait blanc vertical à gauche en haut). Que réservera la décennie 2000 ? Il est certain que les lancements continueront à se faire de cap Canaveral, mais à un rythme moins soutenue. Les activités lié à la défense font maintenant partie du passé. Il est fini le temps où on lançait 8 missiles dans la même journée. Aujourd'hui, près de 48 heures sont nécessaire entre chaque tirs, afin de reconditionner les installations de poursuite au sol ! En 2007, seuls quelques pads restent
encore en activités: Le SLC 36 A et B des Atlas Centaur ainsi que le SLC 40 des Titan 4 ont été désaffecté.
LISTING DES DIRECTEURS DU Launch Operation Center et Kennedy Space Center: _ Dr. Kurt H. Debus 1 juillet
1960- 7 mars 1962 (comme Launch Operations Directorate) L' arrivée du nouveau système de transport STS, la navette spatiale au début des années 1970 coïncide avec l' arrêt du programme lunaire. Le 12 avril 1972, après l' examen de 50 sites pour le lancement de la navette spatiale, l' administrateur de la NASA Georges Low annonce que deux sites sont retenus, le LC 39 du centre spatial Kennedy, en Floride et le SLC 6 de la base de Vandenberg en Californie. Ces bases sont proche de l' océan et dégagées pour faciliter la retombée des éléments du STS. L' avenir du centre de Floride est donc assurée. Beaucoup de structures construites pour le programme Apollo seront réutilisées avec quelques modifications et d' autres seront aménagées spécialement . Parmi les nouvelles installations une piste de 4000 m destinée à accueillir l' Orbiter à son retour de mission, la Shuttle Landing Facility , dont la construction débute quelques jours après l' annonce officielle au nord du complexe pour l' atterrissage des Orbiter. A Vandenberg, en Californie, le DoD réalisera un base de lancement pour les missions en orbite polaire, le SLC 6.
Les éléments du STS étant
sensiblement de taille et de forme différente que les lanceurs lunaires Saturn
5, la technique de "restauration" a été mis en œuvre pour adapter
les installations existantes à leur nouveau rôle. Le centre de lancement, LCC, Launch Control Center, adjacent au VAB a lui aussi été modifié. Ce bâtiment à 4 étages hérité d'Apollo est le cerveau électronique du complexe de lancement LC 39. Il prépare le lancement des navettes, depuis l'intégration des satellites à mettre dans la soute à la mise à feu..
Les plus gros changements concernent le pad de tir situé à quelques 5 km du centre de contrôle. Lancer un avion spatial sur le lieu même où on lançait une fusée de 110 m de haut apparaît comme une entreprise colossale. Utilisant les tours ombilicales des Saturn 5, un nouveau pad est aménagé. Comme pour Saturn 5, le Shuttle est assemblé sur une énorme plateforme grande comme la moitié d'un terrain de football et transporté sur le pad par le tracteur à chenille, le Crawler. Une tour rotative de service permet de protéger l'Orbiter sur le pad pendant les opérations de préparation du lancement et de procéder au remplissage des réservoirs et aux contrôles finaux.
Un certain nombre de structures et de bâtiments
dans la zone industrielle au Sud du centre spatial ont été modifiés pour les
opérations Shuttle. Par exemple, le hangar AF du Cape premièrement utilisé
pour le programme Gemini sert maintenant pour la réception des boosters après
leur retombés en mer, SRB
Recovery Building. Les segments sont alors démontés et lavés avant d'être
envoyés dans l' Utah pour y être reconditionnés. Un autre bâtiment qui
servait dans les années 1960 pour les parachutes des cabines Gemini est
maintenant utilisé pour les parachutes des boosters SRB. L'intégration des satellites, laboratoire et des charges utiles qui seront embarqués dans la soute de l'Orbiter est réalisé dans deux bâtiments également situé dans la zone industrielle, le Vertical Processing Building et l'O&C Building. Ce bâtiment sert aussi de quartier pour les astronautes. c'est là qu'ils sont préparés pour leur mission. D'autres bâtiment hérités d'Apollo assurent la maintenance des systèmes moteurs ainsi que le remplissage en ergols. Le Kennedy Space Center se serait rien sans la présence des médias. A chaque lancement depuis 1968, habité ou non, la télévision est là sur le site. Un centre de presse a donc été construit devant le bâtiment d'assemblage afin d'assister "au plus près" au lancement du Space Shuttle. Il comprend un stand couvert pouvant accueillir 350 personnes assises, une structure à un étage avec 90 places en auditorium pour les conférences de presse et les briefings ainsi qu'un laboratoire pour les films et photos. Chaque média représenté occupe en permanence ces installations louées par la NASA. Site de presse en avril 1981 pour
STS 1. Le "Comm. Control
Bldg." au Nord du "grandstand" était connu comme le "Fish Bowl." Il était situé
là où la NASA contrôlait les liaisons AV pour les événements dans un petit
étage, devant le "grandstand". C'était aussi un point de distribution pour les
impressions et les transcriptions durant le programme Apollo. Le "News center"
était habituellement en dehors de la base, dans un immeuble loué à Cocoa Beach
ou à Cap Canaveral, durant cette période. Le bâtiment "News Center" n'existait
pas avant le programme STS et le "Press tent" a aussi été ajouté lors du
programme. Avec le programme de station orbitale internationale, ISS, la NASA démarre la construction en 1991 dans la zone industrielle, du bâtiment Space Station Processing Facility, chargé de l' intégration des éléments de a station.
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