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CHRONOLOGIE ARIANE

LE LANCEUR EUROPA

L'engin CORA

CORA se composait de 3 parties distinctes, un 1er étage Coralie (France), un 2éme étage Astris (RFA) et une coiffe (Italie). De plus, certains documents mentionnent l'existence de "quelque chose" sous la coiffe. En effet, il était prévu à l'origine du projet (en 1963) d'équiper CORA d'une pointe de mesure du type VE111. Cette solution aurait été abandonnée au profit d'un "satellite mannequin" qui aurait été fabriqué par HSD ( Hawker siddeley Dynamics Ltd.). Il n'a malheureusement pas été possible de vérifier cette hypothèse.

L'engin Cora mesure 11,5 m de hauteur, 2 m de diamètre pour une masse de 16,5 tonnes (2,071 kg à vide et 12 tonnes de propergols)

Deux générations d'engins CORA étaient prévues, CORA (ouCORA1° avec un étage Coralie actif et un étage Astris fictif et CORA 2 avec deux étages actifs. Seul l'engin CORA 1 fut réalisé et connut 3 lancements.

 

Afin d'obtenir une trainée minimale, un coiffe spécifique a été conçue. Il s'agissait en fait de la partie tronconique de la coiffe d'Europa, mais surmontée d'un cône dans son prolongement. Cette coiffe, en matériaux synthétiques, était sous responsabilité FIAT (aujourd'hui Aéritalia) à Turin. La partie cylindrique est réduite à 35 cm de hauteur, le demi angle de cône conservé, à 20°, le rayon de la pointe est réduit (300 mm contre 600). Le mannequin satellite assurera des mesures en vol, pression d'arrêt et différentielle d'incidence sur la pointe avant, pression statique sur la partie cylindrique. Ce mannequin est composé simplement d'un cylindre en acier de 1 m de hauteur, fournit par HSD et doté à sa partie supérieure de masses d'équilibrage.

 

L'étage allemand d'Europa, Astris  n' a subi que peu de modifications pour les vols Cora. Sa structure externe est en tôles raidies par cadres, le réservoir sphérique, rempli d'eau est divisé en 2 réservoirs élémentaires.   Il semblerait, au vu de la seule photographie disponible d'un tel étage, que les moteurs étaient remplacés par des lests et que les 2 réservoirs de gaz comprimés étaient fictifs. De plus seule la structure était représentée, aucune ligne hydraulique, aucun câblage n'étaient installés. Il comprend divers équipements bloc gyrométrique et programmateur d'attitude pour le pilotage du véhicule et des capteurs de mesure de la pression extérieure et intérieure.

 

Les modifications sur l'étage Coralie touchaient essentiellement au fond arrière avec des divergents courts (15 cm contre 85 sur l'étage Europa) et droits adaptés au fonctionnement à basse altitude, une virole arrière cylindrique supportant 4 empennages. Le reste de l'étage était inchangé. Coralie emporte 6 438 kg de N2O4 et 3 412 kg d'UDMH alimentant par pression (grâce à un générateur) une chambre quadri tuyères délivrant 7 tonnes de poussée. il est piloté selon les 3 axes par une centrale de référence gyroscopique, une centrale gyrométrique, un programmeur d'attitude, un bloc de pilotage, de puissance à 4 servo moteurs hydraulique. L'étage à vide pèse 2 071 kg et 12 tonnes en charge.

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Divergent du Cora version courte et longue

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L'étage Coralie en version lanceur, Cora, représentative de la demi-moitié supérieure d'Europa 1, avec les maquettes du 3e étage Astris et du satellite expérimental italien, soit près de 12 mètres de haut. Il brule 9800 kg d'UDMH et N2O4 alimentant un moteur quadri tuyère de 28 tonnes de poussée pendant 100 secondes.     

 

Les premiers éléments de l'enfin Cora quitte l'usine des Mureaux de Nord-Aviation le 4 novembre 1966 à bord d'un avion Nord-Atlas de l'armée de l'air et un des Transall en expérimentation au CEAM pour le Sahara.

Attendu pendant 4 jours, suite aux mauvaises conditions météo, le premier engin Cora, G1 décolle d'Hammaguir le 27 novembre à 10 h 21 mn et 14 s. L'engin devait atteindre une altitude de 35 km après 100 secondes de vol et culminer à 75 km à T+200 s avant de retomber au sol à T+330 secondes, à 50 km de là,  mais à la 62e seconde, la défaillance d'un circuit a empêché de poursuivre le vol. L'enquête conclura à la mise à la masse accidentelle (isolant détérioré) du circuit de commande électrique d'une servo-valve qui a  entraîné le blocage en fin de course du vérin contrôlant le braquage d'une des 4 tuyères. La tuyère antagoniste n'a put compenser le déséquilibre d'où une évolution en roulis très brutale après 70 s de vol. L'engin n'étant plus contrôlé ni en tangage, ni en roulis se désintégra sous la violence des efforts subis.

           

 Le vol G2, a lieu du même endroit le 18 décembre 1966. Il décolle à 9 h 15 TU, culmine à 55 km à 176 s (après 100 s de vol propulsé) et retomba en plein Sahara, à 50 km du pas de tir. C'est un plein succès. L'ELDO a prévu les vols G3 et 4 au printemps 1967 depuis le centre des Landes, France et les tirs Europa F6-1 et 6-2 avec un étage de vol, associé au premier étage Bue Streak et 3e étage Astris.

       

 

Le 3e et dernier vol de Cora a lieu le 25 octobre 1967 du CEL à Biscarosse, au centre d'essais des Landes. La décision de construire ce centre a été passé le 6 octobre 1965 par le conseil de l'ELDO. C'est un échec dû sans doute à un défaut de câblage.

Le vol G4 fut annulé dès 1966 et remplacé par le vol Europa 1 F7, ainsi que les vols G5 et G6 de l'engin CORA 2 qui furent eux remplacés par les vols Europa 1 F6/1 et F6/2, suite aux retard de l'étage allemand Astris. Ainsi s'acheva la courte carrière de Cora.

Coralie fut le 1er engin à ergols stockables N204/UDMH à voler en Europe. Il a permis au LRBA (puis à la SEP) de maîtriser le maniement et l'utilisation opérationnelle de ces ergols. En tant que tel, il a ouvert la voie au moteur Valois de Diamant B puis BP4 ainsi qu'au moteur Viking.

 

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Divergent du Cora version courte et longue

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L'étage Coralie en version lanceur, Cora, représentative de la demi-moitié supérieure d'Europa 1, avec les maquettes du 3e étage Astris et du satellite expérimental italien, soit près de 12 mètres de haut. Il brule 9800 kg d'UDMH et N2O4 alimentant un moteur quadri tuyère de 28 tonnes de poussée pendant 100 secondes.     

 

La reconstitution d'un engin CORA

A la fin de l'année 1988, la SEP, Société Européenne de Propulsion décida d'utiliser un survivant qui reposait depuis des lustres dans un hangar. Il s'agissait d' un étage Coralie en configuration sol qui fut vraisemblablement utilisé lors des essais au banc de cet étage et qui servit ensuite d'engin d'exposition. Il fut alors décidé de le restaurer et de l'exposer à l'intérieur de l'Etablissement de Vernon de la SEP, et ce en configuration CORA complète.

Cette décision impliquait la reconstitution de l'Astris et de la coiffe, ainsi que des empennages. La SEP ne disposant que de peu d'informations relatives à Astris et à la coiffe, l'on contacta les contractants de l'epoque. Tant ERNO qu'Aéritalia ( ex FIAT) collaborèrent fort aimablement et nous fournirent la documentation nécessaire.Seules les empennages durent être reconstitués d'après les photos de l'époque, fournies par le CEL de Biscarosse. L'Equipe SEP responsable des restaurations contacta alors la Société ETUMECA qui se chargea de la reconstitution de l'engin, sur plans retracés par la SEP.Parallèlement à la reconstitution, l'on s'affairait à retrouver des photos couleurs permettant une mise en peinture réaliste de l'engin.Ce fut fait grâce à l'aide du CEL. C' est alors que l'on décida de remplacer la tôle ondulée très spéciale d'Astris par des bandes de peinture alternativement gris clair et gris foncé en raison de l'indisponibilité d'une tôle ondulée conforme à la liasse. Pendant ce temps, les architectes de la SEP avaient étudié et fait réaliser le massif en béton permettant de l'exposer de manière stable. La société SOS sablage fut alors chargée de la mise en peinture et enfin CORA put revenir à Vernon. Le grand jour arriva le 9 mars 1989 . A 13 heures un semi remorque se présenta à la porte de la SEP, il transportait CORA. Après des heures d'efforts, une grue posa délicatement CORA sur son socle, où elle trône désormais , témoin d'un passé finalement encore proche.

CORA reconstruite avant peinture

CORA reconstruite après peinture

Arrivée de CORA à la SEP 

Mise en place de la CORA reconstruite sur son socle à la SEP le 9 mars 1989  ( photos SEP)

D'après "Les fusées Oubliées" de Christophe Rothmund, publié le 22 Novembre 1989

 
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