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CHRONOLOGIE ARIANE

LE LANCEUR EUROPA

EUROPA 1

1. Carénage formant le compartiment du satellite.
2. Satellite expérimentaI.
3. Système d'injection du satellite expérimental.
4. Réservoir d'aérozine.
5. Trop-plein du réservoir de N204.
6. Trop-plein du réservoir d'aérozine.
7. Compartiment des équipements du 3eme étage.
8. Antennes de télémesure (4).
9. Réservoir de N2O4.
10. Raccord de remplissage du réservoir de N204.
11. Raccord de remplissage du réservoir.
12. Raccord de remplissage des bouteilles d'hélium.
13. Bouteilles d'hélium.
14. Moteurs verniers du 3eme étage (2).
15. Propulseur principal du 3eme étage.
16. Trop plein du réservoir auxiliaire d'eau.
17. Trop-plein du réservoir de N2O4.
18. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire d'eau.
19. Trop plein du réservoir auxiliaire d'UDMH.
20. Trop plein du réservoir auxiliaire de N2O4.
21. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire d'UDMH.
22. Antennes du système de sécurité.
23. Compartiment des équipements de l'étage (comprenant le système de pressurisation des réservoirs)
24. Raccord de remplissage du réservoir auxiliaire de N2O4.
25. Réservoir de N2O4.
26. Réservoir d'UDMH.
27. Raccord de remplissage du réservoir de N2O4.
28. Trop-plein du réservoir d'UDMH.
29. Raccord de remplissage du réservoir d'UDMH.
30. Propulseur du 2. étage (4).
31. Compartiment de séparation du 2eme étage.
32. Antennes de télémesure.
33. Compartiment des équipements du 1er étage.
34. Events du réservoir de LOX (oxygène liquide).
35. Antennes du système de sécurité.
36. Tuyaux de pressurisation du réservoir de LOX.
37. Réservoir de LOX.
38. Charge de destruction.
39. Events du réservoir de kérosène.
40. Réservoir de kérosène.
41. Gyromètre de lacet.
42. Tuyau de pressurisation du réservoir de kérosène (azote).
43. Gyromètre de tangage.
44. Détecteurs de niveau pour le kérosène.
45. Porte de visite.
46. Compartiment des propulseurs du 1er étage.
47. Points de retenue.
48. Articulations des propulseurs.
49. Compartiment de l'équipement pneumatique de pilotage.
50. Raccord de remplissage du kérosène.
51. Raccord de remplissage du LOX.
52. Propulseur du 1er étage.
53. Tuyau d' échappement de turbine A.
54. Propulseur A du 1er étage.

Ecorché du lanceur Europa 1

Le lanceur tri étage, nommé ELDO-A puis Europa-1, mesure 31,7 m de haut et pèse 112 tonnes. Il est capable de satelliser une charge de 1000 à 1200 kg sur une orbite à 500 km d'altitude. Europa 2 est conçue autour de moteur consommant des ergols d'énergie moyenne. Les moteurs du premier et du 3e étage sont refroidis par régénération alors que ceux du second font usage d'un film UDMH.

En 1954, Américains et Britanniques décident de coopérer dans le développement des missiles balistiques. Selon cet accord les Britanniques réalisent un missile balistique à courte portée (2 500 km) mono-étage, le Blue Streak, pour équiper leur arsenal nucléaire. Il a été conçu sur la base de l'Atlas US pour répondre aux exigences opérationnelles 1139 de l'état-major de l'Air britannique, d'août 1955, pour qu'un missile puisse transporter une ogive thermonucléaire d'une mégatonne sur environ 2 000 milles marins (environ 3 700 km), bien que 1 500 milles marins (2 800 km) suffisent pour commencer; cela mettrait Moscou à portée du Royaume-Uni. Le missile serait lancé depuis des silos souterrains au Royaume-Uni et, rétrospectivement plutôt optimiste, au Moyen-Orient et à Chypre. La société de Havilland est chargée du développement et Rolls Royce construit les moteurs-fusées RZ.2 qui utilisent une licence du moteur de l'Atlas de Convair, le S3D du constructeur américain Rocketdyne, dès 1953. Les 64 missiles devant être construits étaient testé sur le site de Spadeadam, nouvellement construit sur les Cumberland Fells, à environ 20 milles au nord-est de Carlisle » et couvrant une superficie d'environ 32,3 km2. avant d'être installé dans leur silos.

Mais les Américains violent les termes de l'accord en lançant la fabrication de missiles balistiques concurrents. Après avoir tenté de trouver un créneau en allongeant la portée à 4 000 km le gouvernement britannique décide en avril 1960 d'abandonner le développement d'un missile qui ne peut pas, du fait de sa technologie, riposter à une frappe nucléaire surprise. En effet, le Blue Streak utilise des carburants liquides (60 tonnes de LOX et plus de 20 tonnes de kérosène) et le remplissage des réservoirs, qui ne peut être réalisé à l'avance, nécessite trop de temps. La nécessité d'un missile entièrement fabriqué en Grande Bretagne est également remis en question après le déploiement par la RAF de missiles de portée intermédiaire américains THOR sur 4 sites dans l'est de l'Angleterre en 1958.Les Britanniques achèteront finalement des missiles américains Polaris.

En 1960, la communauté scientifique européenne appelle de ses vœux la création d'un programme spatial scientifique européen animé par un organisme analogue au CERN. Les Britanniques, qui viennent d'arrêter la mise au point du missile balistique, proposent alors de développer un lanceur spatial reposant sur ce missile et une deuxième fusée restée à l'état d'ébauche – le Black Knight – qui devait permettre de tester la rentrée dans l'atmosphère des têtes nucléaires du Blue Streak. Pour les Britanniques l'objectif est surtout d'amortir le coût du Blue Streak (56 millions de £). En , le général de Gaulle, sollicité, donne son accord contre l'avis de ses conseillers pour le développement d'une fusée européenne à trois étages, baptisée Europa, utilisant comme premier étage le Blue Streak.

 

AFRIQUE :
HAMMAGUIR          : CIEES (essais en vol Cora)

AUSTRALIE :
GOVE                    : Station de guidage radio d'Europa 1
WOOMERA            : WRE ( base de lancement Europa 1)

AMERIQUE DU SUD :
KOUROU                : CSG (base de lancement Europa 2)

L'Industrie spatiale et les installations du CECLES-ELDO
EUROPE :
SPADEADAM         : Bancs d'essais du Blue Streak
DERBY Coventry     : Rolls-Royce (production des RZ-2)
STEVENAGE           : Hawker Siddeley Dynamics (production des Blue Streak)
BREMEN                  : ERNO (production étage Astris)
TRAUEN                   : ERNO 1} Bancs d'essais d'Astris
LAMPOLDSHAUSEN : DFVLR)
OTTOBRUNN          : Bölkow (production de composants pour Astris)
REDU                        : Station de réception Belgique
TURIN                      : Fiat (production des coiffes Europa pour Astris)
VERNON                  : LRBA (production propulsion Coralie)
LES MUREAUX       : Nord Aviation (production des réservoirs de Coralie)
VILLAROCHE          : SEPR (conception du moteur principal d'Astris)
BISCAROSSE            : CEL (essais en vol Cora)

BLUE STREAK

Le premier étage, Blue Streak (alouette bleu), K89 construit par le britannique Hawker Siddeley Dynamics, mesure 18.4 m de haut pour 3.05 m de diamètre et pèse 91 765 kg dont 86 180 t de propergols (LOX et kérosène). Il est équipé de deux moteurs Rolls-Royce RZ-2 de 68 040 kg chacun au sol (76 tonnes, ISP = 285 sec dans le vide), fonctionnant pendant 150 secondes. Chaque tuyère est pilotable de 7° en tangage et lacet.

La paroi des réservoirs du BS n'est épaisse que de 0,48 mm, la rigidité étant assuré par sa pression intérieure. Le bati moteur est en alliage d' aluminium et réalisé comme en aéronautique à l'aide de cadre et de raidisseur recouvert de métal de faible épaisseur.

   

Stockage des Blue Streak dans l'usine De Havilland à Stevenage, Angleterre.

             

Motorisation du Blue Streak, le Roll Royce RZ-2

Le moteur RZ2 a été développé pour le missile, lanceur Blue Streak

_ Le RZ12 est la désignation de 2 RZ2 mis en "cluster".
_ Le RZ3 est l'original moteur allégé pour les vols opérationnel du missile, premier prévu en 1963.
_ Le RZ13, est la désignation de 2 RZ3 mis en cluster pour les vols opérationnel du missile.
_ Le RZ14 est un super moteur mono-tuyère amélioré à 2 chambres de combustion de RZ2 pour garder le contrôle originel de la tuyère. Devait être utilisé dans la RAF SLV.
_ Le RZ1, est le moteur militaire définitif pour le missile Blue Streak utilisant des ergols stockables.

Tous ces moteurs RZ12, RZ13 et RZ14 devait se substituer si nécessaire dans les lignes d'assemblages qui avaient été planifiées par le MoS pour produire 50 unités chaque année.
Le RZ14 substituer au RZ12 économisait du poids et ne nécessitait qu'un peu de lubrifiant comparé aux RZ12. Le RZ14 a été prévu avec une chambre de combustion unique donnant de la puissance en plus. 2 moteurs RZ14 pouvaient se substituer sur la fabrication du SLV.

Les étages d'essais de la série D (3D3/2, 3D/3 et 3D/4, 4D4/1, D1 et 2) n'ont pas de marquages spéciaux sur leur structure (1er vue). Les étage F1, F2 et F3 ont un simple liserai noir bordé de blanc qui entoure le réservoir de kérosène (2e vue). Le F4 a le même liserai mais en blanc avec des tirets noir verticaux (3e vue).  F5, F6, F7, F8, F9 et le VRME ont le même liserai noir et blanc (4e, 5e6e et 7e vue). Pour le F11, la forme du liserai est un peu différente, il est plus serré (8e vue).

Configuration de l'étage Blue Streak pour les vols F1 à F3, puis de F4 jusqu'à F11. L'étage est posé sur sa table de tir avec l'axe Y vers le mat ombilical, l'axe Z définissant l'axe des moteurs RZ 2.

La faible épaisseur des réservoirs du Blue Streak, sa fragilité oblige à une manutention délicate de l'étage lors de son transport de l'usine au pad de tir. Un charriot de transport, peint en bleu a été spécialement construit pour cette mission de l'assemblage du réservoir à la mise verticale sur les banc d'essais. A l'arrière de ce charriot s'ajoute la structure en "A" utilisée pour se "caler" contre à la base des tours de montage des bancs et des pad pour l'érection dans les tours. L'étage dans son charriot voyagent dans un container spécial pour rejoindre l'Australie ou la Guyane.

CORALIE

Fidèle à la tradition française consistant à donner aux nouveaux étages le nom de pierres précieuses, le second étage a été baptisée « Corail ». Afin de faire référence à l'Australie, il est devenue Coralie, contraction de Cora-Austra-lie. Il était initialement destiné à être utilisé dans la fusée française appelée "Vulcan". Le deuxième étage Coralie, L10, est réalisé par le groupe Nord-Vernon,  LRBA (Laboratoire de Recherche Balistiques et Aerodynamique) et Nord Aviation. Il mesure 5.50 m de long pour 2 m de diamètre, pèse 11,5 t et emporte 8750 kg d'ergols stockables dans des réservoirs à fond commun (6 380 kg de N2O4 et 3 370 kg de UDMH), réalisés en acier Maraging.

Le bâti-moteur en tubes d'acier soudés transmet la poussée à l'étage. Il supporte les 4 tuyères du moteur, le propulseur auxiliaire de séparation, les 4 vérins de pilotage, les vannes et leurs bouteilles d'azote associées ainsi qu'un des conteneurs de télémesure. Les 4 tuyères "coquetier" du moteur développent 28 tonnes de poussée (ISP = 280 sec) pendant 97 secondes. Le pilotage est réalisé grâce à 4 vérins hydrauliques actionnant chaque chambre. Le refroidissement est assuré par un film d'UDMH.

La jupe avant, réalisée en nid d'abeilles, renferme le bâti-support d'équipements. constitué d'une charpente métallique faite d'un ensemble de longerons en alliage léger et surmonté d'une structure pleine, celui-ci supportait le générateur de gaz assurant la mise en pression des réservoirs de l'étage, avec ses réservoirs de N2O4 (41 kg), de UDMH (18,5 kg), d'eau (98 kg) pour le refroidissement et une bouteille d'azote (pour chasser les ergols dans la chambre), le groupe de commande du générateur ainsi que la quasi-totalité des équipements de l'étage, télémesure et de localisation radar et de destruction en vol (assuré par 2 cordeaux découpeurs déchirant les réservoirs au niveau de leur fond commun).

L'étage Coralie en fabrication aux Mureaux, paris

   

L'étage Coralie en préparation dans le hall d'assemblage du CSG pour F11

       

L'intégration du moteur de séparation de l'étage Coralie, situé au milieu des 4 tuyères avec la descente du plus gros avec le pont sur le plus petit posé sur un support fixe. Ce moteur avec ses 42 kg de  poudre développe 39 kg de poussé durant 2 secondes. La séparation 1/2 était réalisée par mise à feu des boulons explosifs d'assemblage, sur commande du séquenceur de l'étage et était initialisée par le 1er étage Blue Streak. La vitesse de séparation était fournie par le booster à poudre.

Les gaz de pressurisation étaient essentiellement de la vapeur produite dans le générateur par mélange d'eau et de gaz chauds résultant de la combustion d'une petite quantité d'ergols UDMH et N2O4. Une partie de ces gaz était utilisée pour l'alimentation des vérins de pilotage. L'alimentation du générateur était faite à partir de réservoirs auxiliaires mis sous pression d'azote. Les réservoirs principaux étaient pressurisés à 18,6 bar et la générateur fonctionnait durant 106 secondes. Les 4 moteurs , fixés sur un bâti de reprise de poussée étaient articulés à +-8° suivant des axes radiaux. Ils comportaient un injecteur annulaire et un divergent galbé, les parois étant refroidies par un film d'UDHM; 22,5% de l'UDHM consommée était utilisée pour ce refroidissement qui maintenait la paroi de la chambre à moins de 800°C.

L'étage Coralie est développé par le GIE Nord-Vernon qui regroupe le L.R.B.A. pour la propulsion et Nord-Aviation pour les structures et l'intégration. Le premier essai de chambre seule a lieu en octobre 1963 au PF1 puis suivent les essais de groupements de 4 chambres au PF2. Le premier essai de l'étage a lieu le 29 octobre 1965 au PF4 et dure 96 s. 7 essais de mise au point suivis de 4 essais de qualification en 1966. 2 tirs d'étages complets (version Cora) en automne 1966 avec télémesure vol. Ceci représente plus de 300 essais à feu et une consommation de plus de 300 t d'UDMH et de plus de 600 t de N2O4 ainsi que la réalisation de plus de 20 engins.

L'engin CORA

L'étage Coralie assumera 4 échecs sur 8, le 9e lanceur s'étant détruit dès les premières minutes de vol. Les défaillances des vols F6-1 et 2 et du G3 sont un sérieux coup durs pour les ingénieurs français. Avec le tir F7, repoussé de 6 mois, Coralie s'épanouie non sans mal en novembre 1968 à la grande satisfaction de la SEREB. Coralie est le premier engin à ergols stockables N204/UDMH à voler en Europe. Il a permis au LRBA (puis à la SEP) de maîtriser le maniement et l'utilisation opérationnelle de ces ergols. En tant que tel, il a ouvert la voie au moteur Valois de Diamant B puis BP4 ainsi qu'au moteur Viking.

Les réservoirs de Coralie sont en acier Vascojet 1000, comme pour Diamant

    


ASTRIS

Le troisième étage Astris, L3, construit par MBB et ERNO, présente le même diamètre et mesure 3.81 m de long. Il pèse 3300 kg dont 2850 d'ergols stockables (N2O4 et Aérozine 50), mis en pression par de l'hélium. Sa propulsion est assurée par un moteur principal de 2250 kg et deux moteurs-verniers latéraux sur vérins de 60 kg (ISP = 290 sec) assurant le pilotage, l'ensemble fonctionnant  pendant 361 secondes.

Essais d'Astris sur les bancs 3 et 4 de Trauen, à 50 km d'Hanovre

Astris ne volera que 4 fois, n'assurant seulement qu'un bref allumage de son moteur durant 7 secondes sur le vol F7, ne s'allumant pas du tout sur le vol F8, mais fonctionnant nominalement lors du vol F9, sans pour autant assurer une satellisation, la coiffe ne s'étant pas détachée. Le moteur Astris est issue d'un avant projet de la société ERNO avec la SEPR en 1963. Il fonctionne dans le vide, entre 250 et 550 km, d'où une tuyère longue. Pas de turbopompe, les ergols arrivant dans la chambre de combustion partiellement refroidit par une circulation d'aérozine, sous la pression d'hélium (19 bars). Les tests du moteur ont lieu sur 2 banc, le banc H et L (simulation d'altitude) de Villaroche et aboutissent à la certification en janvier 1967 après 450 essais au banc, 80 essais hydrauliques et des milliers d'essais mécaniques. D'autres essais au banc ont lieu à Lampoldstam par ERNO qui n'empêcheront pas les échecs de novembre 1968 et juillet 1969. Le succès du vol F9 en juin 1970 arrivera trop tard, Europa est déjà condamné. L'étage est munie de 2 petits moteurs verniers orientables de 4 kg de pousse servant au pilotage de l'étage

L'étage Astris en préparation dans la hall d'assemblage du CSG pour F11

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L'étage Astris au banc d'essai

COIFFE

La coiffe qui recouvre la lanceur mesure 2 m de diamètre pour 4,3m de hauteur. Elle est conique sur le devant 40° et cylindrique à l'arrière. La coiffe est en fait 2 demi-coiffe réalisée en sandwichs de fibre de verre très résistante et recouverte extérieurement d'un matériau résistant aux hautes températures. Une version de 5,5 m de hauteur est même envisagée. Un anneau avec 2 boulons explosifs assurent la séparation en vol. Des portes de 150 x 300 mm permettent un accès aux satellites sur les cotés Yn et Y. La ventilation en air (250 kg/h, entre 8 et 13°C) est assurée par une ligne venant du 3e étage en passant par un diaphragme.

 

   

Les demi-coiffe Europa: vue de gauche, l'intérieure de la face Yn avec la trappe d'accès au moteur de périgée du satellite, vue de droite, l'intérieur de la face Y, le tuyau vertical collé permettant la circulation de l'air qui sort en haut horizontalement parallèlement aux parois, la porte d'accès au satellite et en bas la prise ombilicale.

   

Les ouvertures sur la coiffe, coté Y et Yn

Système de séparation des demi-coiffe

Différents systèmes de séparation mécaniques pour les satellites ont été étudié au cours du programme. Europa 1 en a 3 différents de 1100, 810 et 650 mm. Pour Europa 2, il n'y en a qu'un seul de 650 mm. Chaque système est installé par les équipes ELDO sur le 3e étage avant son érection sur le pad. La charge utiles est boulonnée sur l'anneau supérieur du système quand l'étage est en place. Pour l'installation du système de séparation de 1100 mm, une procédures spéciales a été adapté en fonction de la taille de la charge utile. Le système est boulonnés en 8 points au sommet du 3e étage, aidés par 8 ressorts. Pour le système de séparation de 650 mm, il est nécessaire d'intercaler sur le haut du 3e étage un adaptateur plat ou conique. Le système de séparation 850 est utilisé sur Europa 1, mais aussi sur Europa 2 pour la séparation de l'étage de périgée avec un adaptateur à sa base. Selon le type d'adaptateur, la masse va de 300 à 1250 kg.

 

Pour le premier étage, Blue Streak, la pressurisation assure la rigidité de sa structure tandis que pour le second Coralie, les ingénieurs ont recours à des matériaux plus ou moins classiques. La réalisation du 3e étage Astris fait appel à des procédés innovants pour atteindre de bonnes performances dans la dernière phase de propulsion. Pour les 3 étages, une chaine (séquenceurs, bloc  de pilotage, attitude, programmeur) assure le pilotage en agissant sur le pivotement des chambres des moteurs. Le guidage inertiel, localisé sur la partie supérieure d'Astris comprend une plateforme inertielle, l'électronique associée, un calculateur, une unité d'interface et l'alimentation. Divers équipements de télémesure et de pilotage se répartissent aussi dans les étages. 

Le programme d'essais comprend des tirs F avec un premier étage Blue Streak, et des tirs G d'engins Cora à premier étage Coralie, "Cora 1" mono-étage et "Cora 2" avec un second étage allemand actif Astris. 
Les trois premiers tirs, F1 à F3, réalisés entre juin 1964 et mars 1965 depuis Woomera, sont des lancements de l' étage Blue Streak seul et sont tous couronnés de succès. 
Les tirs suivant F4 et F5, sont des essais de lanceur complet extérieurement mais avec comme étages supérieurs des maquettes. Le vol F 4 du 24 mai 1966 et F 5 du 15 novembre sont des succès. 
L' étape suivante est le test de l' étage Coralie avec un étage Astris inerte.

Fin 1966 a lieu le premier vol de Cora 1 à Woomera. Suite aux retard dans le développement de l'étage Astris, les vols "Cora 2" sont abandonnés, l'étage Allemand d'Europa sera testé sur le lanceur au cours du vol F6-2. L' engin Cora est un dérivé de l' étage Coralie auquel ont adjoint un second étage Astris et une coiffe. De légères modifications différencient l' étage Cora de Coralie (divergents courts et droit adaptés au fonctionnement à basse altitude, virole arrière cylindrique supportant 4 empennages). Ce test G1 échoue le 27 novembre suite à une panne du système de pilotage à la 62 eme seconde. Le second test G2 par contre est réussi le 18 décembre suivant.

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Divergent du Cora version courte et longue

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L'étage Coralie en version lanceur, Cora, représentative de la demi-moitié supérieure d'Europa 1, avec les maquettes du 3e étage Astris et du satellite expérimental italien, soit près de 12 mètres de haut. Il brule 9800 kg d'UDMH et N2O4 alimentant un moteur quadri tuyère de 28 tonnes de poussée pendant 100 secondes.     

Le programme prend un retard important et le devis, établi en 1961, est maintenant largement dépassé. De plus, les missions que l'on souhaitait confier à un lanceur européen ont évolué; le programme est donc réorienté au cours de l'été 1966. Outre une redistribution des participations financières, il est décidé de transformer Europa 1 en un lanceur quadriétage capable de placer un satellite en orbite de transfert géostationnaire et d'utiliser pour cela une basse de lancement équatoriale, en l'occurrence celle du CNES à Kourou, en Guyane française. Le premier lancement F6-1 d'une fusée Europa à deux étages actifs, le 4 août 1967 à 13 h 24 de Womera se solde par un échec: bien que les étages se soient séparés correctement, l'étage Coralie ne s' est pas allumé (problème électrique). Le tir Cora G3, dernier de la série, car les essais G4 à G6 ont été annulés, échoue également le 25 octobre à Biscarosse (problème de câblage). Le test G4 est remplacé par le vol Europa F7 et les tests G5 à G6 par F6-1 et F6-2.
Coralie fut le premier engin à ergols stockages à voler en Europe, il a permis à la LRBA puis à la SEP de maîtriser la propulsion de ces ergols. Il a ouvert la voie au moteur Valois de Diamant B et BP4 et au moteur Viking.  

Le vol suivant dit F6-2 a lieu le 6 décembre, la campagne de vol ayant débuté en août. Une première tentative a lieu le 4 et se solda par un report du à une incompatibilité entre le sol et l' ordinateur de bord. le lendemain, une autre tentative est stoppé à cause d' un problème au niveau des crochets de retenue du lanceur sur le pad. Le lancement se solde par un échec le second étage ne s' allumant pas toujours à cause d' un problème de séquenceur. La phase 2 du programme Europa 1 se termine. 

La phase 3 comprend les vols F7 à F9. L'étage Coralie fonctionne correctement en 1968 et 1969 (tirs F7 et F8), lors des deux premiers essais d'une Europa 1 complète, mais Astris s'éteint prématurément, causant la perte des satellites expérimentaux. F7 est le premier lancement d' une Europa complète avec ses trois étages actifs. Le 29 novembre 1968, la fusée décolle à 8 h 42, le premier étage se sépare correctement, le second s' allume sans problème mais le troisième Astris s' arrête au bout de 5 secondes (le fond commun des réservoirs s' est rompue). Le vol F8 le 3 juillet 1969 s' achève comme le précédent et pour les mêmes raisons. Le tir F9, le 12 juin 1970 se déroule parfaitement au niveau de la propulsion des étages, mais la coiffe ne se sépare pas. Après huit ans de travaux, le programme Europa-1 se termine sans qu'aucune satellisation n'ait pu être réussie. Le vol F10 est donc annulé pour des raisons financières.

Répartition des travaux sur Europa 1:

Royaume Unis: Blue Streak
France: Coralie
Allemagne: Astris
Italie: satellite expérimentaux et coiffe
Belgique: stations  terrestre de giidage
Pays-Bas: liaison de télémesure longue portée, équipements sol, programmeur de vol Astris et essais aérodynamiquAustralie: base de Woomera


 

 

LE PROGRAMME EUROPA 2

Après l' échec du tir F9, cinquième consécutif, la fusée subit d’ importante modifications pour devenir Europa 2. Europa 2 est équipé d’ un quatrième étage dérivé du BP4 du Diamant Français à poudre. Le marché des télécommunication commence à fleurir et l' avenir est dans l' orbite géostationnaire GO à 36 000 km. Cet étage de périgée, désigné PAS pour Perigee-Apogee System, mesure de 1.83 m de long pour 0.80 m de diamètre. Il pèse 807 kg dont 687 kg de poudre Isolane, et son propulseur développe 4,1 tonnes pendant 45 secondes.

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Système de ventilation de la coiffe, coté Y, vers le mat

Europa 2, c'est 112,34 tonnes au décollage pour une poussée de 133 tonnes et une hauteur de 31,7 m. Le premier étage Blue Streak K89 mesure 18,37 m de hauteur pour un diamètre de 3 mètres (3,65 m au niveau des renflements moteurs), il emporte 5 tonnes de kérosène en plus que la version Europa 1, alimentant les 2 moteurs Rolls Royce RZ.2 Mk3. Europa 1 n'avait pas le réservoir plein, pour garder le rapport masse poussée/masse de lancement correct. Le second, Coralie (L10) 2 m de diamètre pour 5,5 m de hauteur. Le 3e étage, Astris (L3) mesure 3,8 m de hauteur. La coiffe de 4 m de hauteur recouvre le 4e étage P0,7. Europa 2 est conçue autour de moteurs à ergols d'énergie moyenne, kérosène, UDMH. Les moteurs du premier et 3e étage sont refroidis par régénération alors que ceux du second étage utilisent un film d'UDMH. Pour le Blue Streak, c'est la  pressurisation qui assure la rigidité de la structure. Le pilotage des 3 étages est assuré par une chaine avec séquenceur, block de pilotage, attitude, programmeur qui agissent sur le pivotement des chambres à combustion. Le 4e étage à poudre est lui stabilisé par rotation. Le guidage inertiel, localisé sur l'étage Astris comprend une plateforme inertielle et son électronique, un calculateur, une unité d'interface et l'alimentation. Divers équipements de télémesure et de pilotage sont aussi répartis dans les autres étages. La performance demandée pour le vol F11 est de 360 kg en GTO.

Le programme Europa 2 est financé à 90% par la France et l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Italie ayant quitté le projet en 1969. La qualification du lanceur est envisagée avec deux tirs (F11 et F12), les deux tirs suivants devant satelliser les Symphonie 1 et 2.

Répartition des travaux Europa 2

France: construction de l'ELE, Ensemble de Lancement Europa en Guyane, étage de périgée, y compris l'équipement annexe destiné à l'assemblage, à la mise en rotation et à la séparation. Fabrication Coralie pour les vols orbitaux
Allemagne: fabrication et amélioration Astris pour les vols orbitaux
Belgique: ensemble de réception de la station de télémesure de l'ELDO à Fortaleza, au Brésil
Italie: fabrication de la coiffe pour les tirs orbitaux
Pays-Bas: équipements de télémesure
Royaume-Unis: guidage inertiel, modification et amélioration de Blue Streak, fabrication Blue Streak pour les vols orbitaux.

Europa 2 n' est tirée une seule fois, le 5 novembre 1971 depuis Kourou, la nouvelle base du CNES, avec le tir F11. La fusée décolle à 10 h du matin mais 107 secondes plus tard, il ne répond plus. A 150 secondes, les moteurs s' arrête et l' étage Blue Streack explose entraînant Coralie et la retombée du lanceur 4 mn 44 s après le lancement. L' enquête montre qu' un défaut de fonctionnement de la centrale inertielle est à l'origine de l' échec. Des mesures de correction sont apportées afin de rendre la coiffe moins conductrice d' électricité statique et appliquées au lanceur F12 dont le lancement est prévu le 14 juillet 1973. Le retard de livraison d' équipements du troisième étage le repousse à octobre.

Avril 1973 sonne la fin pour Europa. Le 27 avril, lors de la 64 eme session de conseil de l' ELDO, la France, la RFA décide d' abandonner Europa. L' étage F12 Blue Streak est en route pour Kourou depuis 27 jours avec Coralie. Le programme est abandonné au profit du projet Europa-3B, totalement nouveau et beaucoup plus ambitieux. Europa-3B ne voit jamais le jour, mais son premier étage servit de base à celui du lanceur européen Ariane.

   

Publicité de la SNIAS pour Europa

La décoration du Blue Streak a varié tout au long du programme Europa. Les étages d'essais de la série D (3D3/2, 3D/3 et 3D/4, 4D4/1, D1 et 2) n'ont pas de marquages spéciaux sur leur structure en inox brillant. Les étage F1, F2 et F3 ont un simple liserai noir bordé de blanc qui entoure le réservoir de kérosène, sur un tour et demi, de haut en bas, partant de l'axe Y. Le F4 a le même liserai mais en blanc avec des petits tirets noir verticaux sur les phots à Spadeadam, mais prend la décoration des autres lanceurs F5, F6, F7, F8, F9 et le VRME avec un liserai alternant les bandes verticales noires et blanches de haut en bas, partant de l'axe Z. Le F11 a le même liserai mais qui se différencie par la forme, partant du coté Yn de l'étage.

VRME vs F11: il existe de nombreuses photos du lanceur Europa 2 au CSG, mais s'agit il du VRME ou du F11? Mystère !
Apparemment, sur le F11, premier Europa 2, le "scheme" autour du Blue Streak semble différent des autres exemplaires. En effet, le liserai noir et blanc qui l'entoure par du coté Yn (Nord) et après un tour et demi finit sur Y (Sud). Les photos montrant le Blue Streak dans le hall d'assemblage semble être toutes des images du VRME. Sur le pad, le liserai permet de différencier les lanceurs, tout comme les crochets de la table de lancement, gris sur le VRME et rouge pour F11

Sur les photos des étages abandonnés au CSG parès l'annulation du programme, on voit le Blue Streak destiné à F12 et le VRME. Pour les distinguer, tous les 2 sont sur leur remorque, le F12 est sous sa bâche de protection, le VRME est nu.

La dénomination du lanceur de l'ELDO fut de 1960 à 1968 : ELDO-A, ELDO-B (ELDO-C ?) puis devient Europa  de  1968 à 1973 : ELDO A devient Europa 1, Europa 2 est un ELDO-A Europa 1 modifié pour l'orbite GEO, ELDO B devient Europa 3, un lanceur à 2 étages avec un étage supérieur hydrolox. ELDO C était un lanceur à 3 étages avec 2 étages supérieur hydrolox. Europa 4 était un lanceur lourd pouvant placer 16 à 20 t en LEO.

Flight Charge Date Site Type Commentaires
F-1   Maquette profilée enfermant une charge simulant  les étages supérieurs 05 juin 1964 Woomera 1 étage actifVol balistique
F-2   20 octobre 1964 Woomera 1 étage Vol balistique
F-3   22 mars 1965 Woomera 1 étage Vol balistique
F-4 Maquettes étages 24 mai 1966 Woomera 1 étage actif + étages supérieurs inertesVol balistique
F-5 Maquettes étages 15 novembre 1966 Woomera 1 étage actif + étages supérieurs inertesVol balistique, test séparation étage 1/2
F6-1 Maquette étage 3 04 août 1967 Woomera 2 étages actifs + 3e inerte + satellite d'essai Echec, pas d'allumage Coralie
F6-2 Maquette étage 3 05 décembre 1967 Woomera 2 étages actifs + 3e inerte + satellite d'essai Echec, pas de démarrage du séquenceur du second étage
F-7 Maquette satellite 30 novembre 1968 Woomera 3 étages actifs + satellite d'essai STVEchec, arrêt moteur d'Astris au bout de 7 secondes
F-8 Maquette satellite 31 juillet 1969 Woomera 3 étages actifs + satellite d'essai STVEchec, pas d'allumage Astris
F-9 Maquette satellite 11 juin 1970 Woomera 3 étages actifs + satellite d'essai STVEchec, coiffe non larguée
F-11 Maquette satellite 05 novembre 1971 Kourou 4 étages actifs + satellite d'essaiEchec, perte de guidage à H+150 s
 

 

DEVELOPPEMENT DU LANCEUR EUROPA
CENTRE DE TESTS, HARTFIELD
CENTRE DE TESTS, SPADEADAM
LA BASE DE LANCEMENT DE WOOMERA
LES INSTALLATIONS EUROPA EN GUYANE