LES INSTALLATIONS DE LANCEMENT EUROPA
LA BASE EQUATORIALE DE L'ELDO-CECLES L'ELDO
European Launcher Development Organization, CECLES Construction
des Lanceurs d'Engins Spatiaux est crée en mars 1964
avec 6 états européens
(Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Italie). Durant la
course de l'ELDO pour développer le programme Europa initial, il devenait clair
que le plus important allait être les applications de télécommunications par
satellite sur l'orbite dite géostationnaire à 36 000 km. A cette altitude, le
satellite reste en visibilité permanente des stations d'émissions et réception
car il tourne à la même vitesse que la rotation de la terre, facilitant les
retransmissions de signaux.
L'injection dans une telle orbite peut être réalisée en utilisant
la capacité d'Europa 1 d'injecter une charge de une tonne sur une orbite dite de
"parking" à 300 km d'altitude.
Elle est équipée d'un moteur additionnel, étage de périgée qui injecte le
satellite sur une orbite elliptique 300-36 000 km. A cet apogée, un autre
moteur, dit d'apogée circularisait l'altitude à 36 000 km. Situé à 20 km de Kourou, les installations
d'Europa comprennent : - le centre de lancement, de type blockhaus, destiné à abriter les personnels conduisant les opérations, d’un diamètre de 32 m. - la zone d’assemblage et de préparation des éages du lanceur, à 1,2 km du lanceur, avec notamment le hall de préparation. - la zone de stockage des ergols toxiques (peroxyde d’azote N2O4, UDMH) pour le 2ème étage, aérozine 50 pour le 3ème, avec des avitailleurs en N2O4 et en UDMH et un labo d’analyse. A cela s'ajouteront des installation et moyens nouveaux, d’une part l’usine de production d’oxygène et d’azote liquide, située en zone industrielle et dont la capacité permet d’assurer 4 lancements par an ainsi que des réceptions télémesure dans la gamme 136-138 MHz à la Montagne des Pères et à Cayenne (antenne et équipements) pour les TM du 3ème étage et du satellite et enfin la station aval de Fortaleza au Brésil, à 5° de latitude sud. Elle est équipée de moyens TM dans les deux gammes 136-138 MHz et 216-260 MHz (antenne et équipements) et de moyens Télécom pour la liaison avec le CSG, et des compléments à la station de télémesure du réseau CNES à Brazzaville. Le site de lancement Europa est situé au Nord du CSG sur la RN 1 traversant le centre, après les installations Diamants et à 20 km du centre technique qui regroupe la logistique du centre spatial. Les installations de tir d' Europa ELE (Ensemble de Lancement Europa) font partie des trois ensembles de lancement du CSG situé sur la RN 1 de Sinnamary à 20 km de Kourou, à savoir les fusées sondes et Diamant. Elles sont installées à 2 km au Nord des pad Diamant. La BEC (base équatoriale CECLES) est indépendante du CSG, tout en étant intégré à lui, notamment pour des problèmes de sécurité et de sauvegarde pendant les tirs, l' alimentation en énergie (station de 7000 KVA, distribution sur 2 réseaux de 20 et 30 KV) et l' entretien de certains matériels et équipements. Le CSG dispose principalement d'installations de mesure et de suivie en vol, d'un centre technique, d'un port (navire de 4 m de Tiran) et d'installation de production électrique, de stations de réception et suivie en vol DIANE-IRIS (réseau CNES). La base abrite aussi une usine de production LOX et azote et des zones de stockage carburant. Pour le suivie en vol des lanceurs, la BEC dispose de 4 radars, le COTAL-LV, près du site de lancement (porté jusqu'à 600 km), le ADOUR (porté jusqu'à 4096 km) et 2 BRETAGNE, sur la montagne des Pères, entre 15 et 20 km du pad et à Montabo, près de Cayenne, à 60 km delà (porté jusqu'à 4096 km). COTAL et ADOUR sont utilisés principalement pour l'acquisition, BRETAGNE sert pour le traçage lointain afin d'obtenir les éléments de trajectoire. A cela s'ajoutent les moyens optiques, 2 cinéthéodolite K400 aux Iles Royales (Iles du Salut) et sur la montagne des Pères. Ce sont des télescopes Cassegrain-Schmidt montés sur des tourelles de précision. Ils sont combiné à 2 traceurs IR et caméra TV et une caméra traceur et caméra "évènement". Les stations de télémétrie et de poursuite lointaine sont situées à Fortaleza, au Brésil et les installations de télémétrie auprès des stations du réseau CNES à Brazaville.
CONSTRUCTION
La décision de construire cette base fit l'objet d'un accord entre le CECLES-ELDO et la France, donnant au gouvernement français la responsabilité principale de la construction de la base pour un prix forfaitaire de 25 millions de dollars (124 millions de F). La base comprend l'ensemble de lancement Europa et l'usine de production d'oxygène liquide, tous deux au CSG, ainsi que la station de télémesure implantée à Fortaleza au Brésil. L'accord prévoit le libre accès de la base pour tous les tirs auxquels les Etats membres du CECLES-ELDO feront procéder. La France, enfin, apportera son soutien aux tirs par le personnel et les autres moyens du Centre. Panneau du chantier ELE avec la société de génie civil Dumez et SERETE pour le suivi des travaux. Images du chantier ELE en octobre 1969 Visite du chantier ELE le 21 octobre 1969 avec le secrétaire général de l'ELDO Di Carrobio, Mr Aubinière, directeur général du CNES et le directeur du CSG Mr Sillard Montage de la tour et du mat ombilical Bardage de la tour de service, avant et après avec le lanceur F9 Construction du hall d'assemblage
Blockhaus en construction mars 1970 Vue générale du site en 1969, le château d'eau à gauche, le pad au centre, les locaux technique devant avec le CDL à droite.
La BEC est terminée en juin 1970 et la recette par l'ELDO a lieu le 10 novembre suivant. Elle est inaugurée le 8 mai 1971 et réceptionnée dans l' été. Au printemps, le VRME Véhicule de Référence Multi Etage Europa 2 se dresse sous le ciel de Kourou. Cette maquette représentant le lanceur au complet est composé d' élément non qualifié pour le vol. Seul le premier et le troisième étage seront remplit de carburant pour l' essai statique, le second Coralie sera remplit d' eau et le quatrième vidé. Le test statique sera l' occasion de valider l' ensemble de lancement Europa de Kourou avec l' érection des différents étage, l' assemblage et le contrôle complet du lanceur, les opérations de décompte aboutissant à l' allumage des moteurs Rolls Royce RZ 2 mark 2 pendant 20 secondes.
L' essai statique du VRME a lieu le 8 mai, le premier étage est allumé durant 20 secondes et donne entière satisfaction. Octobre, J-22, le lanceur
F11 est assemblé sur la table de lancement de la BEC. 1er novembre, un tir
statique du F11 est réalisé durant 3 secondes. Le décompte peut démarré. 5 novembre, le lanceur Europa 2 décolle de Kourou. Le vol termine par une explosion de la fusée 150 secondes après. A 107 secondes, le lanceur ne se comporte plus comme prévu. En effet, la télémesure indique un arrêt total des signaux de pilotage (suite à une décharge électrostatique de la coiffe chargé par l' air ambiant frotté la centrale inertielle tombe en panne). Vers 150 secondes il y a un arrêt de propulsion et l' étage Blue Streak explose. 10 secondes plus tard c'est au tour de Coralie d'exploser. Au bout de 04' 44" les restes d'Europa-2 s'abîment dans l'atlantique à 485 Km de son point de départ. 27 avril 1973, lors de la 64ème session du conseil du CECLES/ELDO, la France et
l'Allemagne décident de l'abandon du programme Europa-2 alors que par bateau le Blue Streak
F12 et par avion l'étage Coralie sont en chemin vers Kourou. Le
conseil décide aussi de liquider les activités de l'ELDO. Néanmoins, elle garde
un statut juridique et Georges van Reeth en devient le secrétaire général.
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