LA CAMPAGNE DE LANCEMENT ARIANE 5
Les éléments du lanceur sont acheminés par voie ferroviaire, fluviale et maritime depuis leur site de production en Europe jusqu' à un grand port européen le Havre, Bordeaux et Collefero en Italie où ils sont embarqués vers Kourou. Pour Ariane 5 deux bateaux (Toucan et Colibri) sont chargés du transport des containers remorques contenant les étages EPC, EPS, les deux parties de la coiffe et équipements associés. Les satellites arrivent soit par bateau ou par avion.
CAMPAGNE DE LANCEMENT SATELLITE Le Centre Spatial Guyanais met à la disposition des clients Ariane des installations et des services qui leur sont nécessaires pour la préparation au lancement de leur satellites, les EPCU, Ensemble de Préparation des Charges utiles. Dès 1970, avec le lanceur Diamant, l'intégration des charges utiles, les satellites se faisait au bâtiment "Venus". Le site Vénus comporte alors essentiellement deux halls équipés de ponts roulants, deux zones de laboratoire, une chambre propre pour satellites, des locaux et des bureaux de servitude pour les équipes. Dès 1980, les équipes du CSG sont à pied d'oeuvre pour la réalisation et l'équipement des EPCU pour Ariane 1 et les premiers clients Intelsat : le S1 dédié aux opérations de contrôle des équipements et le S3 réservé aux opérations dangereuses de remplissage. Suivront les bâtiments S2 et S4 dédiés à la préparation des moteurs d’apogée. En mars 1986, les EPCU du CSG, accueillent 5 satellites en préparation pour les campagnes V16, V17 et V18. Dans un souci permanent de développement de la qualité d'accueil, de grosses opérations vont permettre l'extension et la modernisation des installations. Les bâtiments S1 sont situés au Centre Technique, tandis que les autres sont en Zone Nord près des installations de l'ELA 2. Les bâtiments S1A, S1B permettent d'effectuer toutes les opérations de préparation de satellites telles que les contrôles mécaniques, électriques, pneumatiques, radioélectriques. (opérations dites non dangereuses). Il est équipé d'un hall de transit permettant le déchargement et le stockage des conteneurs. L'Ensemble de Préparation Charges Utiles en Zone Nord comprend les bâtiments S2, S3, S4 qui permettent d'effectuer toutes les opérations finales de préparation des satellites, telles que les remplissages en ergol ou l'équilibrage et l'encapsulation des satellites. (Opérations dites dangereuses). La Revue de Préparation, phase 1A, a lieu avant l'arrivée du satellite en
Guyane. Elle permet la mise à disposition des bâtiments d'Ensemble de
Préparation des Charges Utiles S1 - S2 et S4 au profit des clients Charges
Utiles. Dès 1998, le projet EPCU S5 est initié avec Ariane 5. L'objectif est de recevoir les satellites d’aujourd’hui et de demain tout en optimisant encore leur temps de préparation. Doté de 3 bâtiments reliés par des couloirs de 8 mètres de large et 12 mètres de haut, l’EPCU S5 repose sur un principe novateur et unique de conception intégré. Il peut accueillir 4 satellites en même temps avec tout l'avantage de l'unité de lieu en matière de logistique et de sécurité de campagne. Il offre une surface propre de 3800 mètres carrés. Le chantier du S5 débute fin 1998, mobilise 50 sociétés européennes, et près de 400 personnes. Le S5 reçoit son premier client, Envisat en avril 2001 et en 2002, un local central support ergolier S5E est mis en service. Une campagne de lancement Ariane 5 ne peut dépasser une durée de 32 jours, 29 avant le tir et 3 jours après, de l'arrivée en Guyane au départ dans l'espace. Les satellites arrivent par mer ou par air en Guyane. Enfermés dans des container pressurisés les mettant à l'abri des conditions atmosphériques, ils sont transportés par route au CSG et déballés dans les différents bâtiments des EPCU. Chaque satellite est préparé, vérifié, testé dans son bâtiment puis intégré sur le lanceur. Ces opérations font parties du POC, "plan d'opération combinée" menés à la fois sur les charges utiles et sur le lanceur. Elles démarrent 11 jours avant le lancement pour un lancement double, 9 pour un tir simple. Elles commencent dans l'EPCU avec l'assemblage du premier satellite "supérieur" sur son adaptateur ACU et son transfert vers le BAF dans le CCU, le Container Charges Utiles, une sorte de "coiffe" étanche et pressurisée assurant la protection du satellite pendant son transfert par route. Nous sommes à D-10. Déballage des satellites supérieur CU1 et inférieur CU2, vol V192, 2009 dans la salles du S5 Pose des satellites sur leur ACU Remplissage en ergols CU2 Mise en boite du satellite inférieur CU2 dans le CCU pour son transfert dans le BAF CAMPAGNE DE LANCEMENT LANCEUR Environ une fois par mois, en Guyane, la Route Nationale 1 accueille un imposant convoi de camions et autres remorques. C'est le signe du démarrage d'une nouvelle campagne de lancement Ariane-4. En effet, les différents étages des lanceurs sont fabriqués en Europe, pour être assemblés et lancés sur la base équatoriale de Kourou. Campagne Ariane 5 organigramme Ariane-5 ne faillit pas à la tradition. Après avoir récupéré l'Etage à Propergol Stockable à Brême, les demi-coiffes et la Speltra à Rotterdam, l'Etage Principal Cryotechnique et la Case à Equipements au Havre, le MN Toucan (spécialement construit pour cet usage) part du Havre et arrive à l'appontement de Pariacabo environ deux semaines plus tard chargé des containers sur roues des étages d'Ariane 5. Commence alors le long chemin qui conduit les étages sur l'Ensemble de Lancement Ariane numéro 3 (ELA-3). Ce transit, d'une quinzaine de kilomètres, s'effectue avec les précautions les plus rigoureuses, à la vitesse de dix kilomètres par heure environ. C'est, bien sûr, le container de l'Etage Principal Cryotechnique (E.P.C.) qui pose le plus de difficultés. Avec ses deux transporteurs (un à chaque extrémité), il mesure près de cinquante mètres pour une largeur supérieure à six mètres. Autant dire qu'il ne reste plus beaucoup de place sur la route, qui est fermée à la circulation pour l'occasion. Suivent, en formation serrée, la case à équipements, l'Etage à Propergols Stockables (E.P.S.), la SPELTRA, les deux demi-coiffes, puis une noria de camions transportant les ergols. Les deux propulseurs d'appoint sont directement fabriqués sur place. L' EPC sera érigé, dès le lendemain, dans le Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL). Les tracteurs Nicolas, synchronisés électroniquement lors du transfert, resteront, quant à eux, au hangar jusqu'à la prochaine fois. L'EPC est sortie de son container par les grues du hall de déstockage et posé sur des étriers La campagne de lancement dure 22 jours soit, en moyenne, deux de moins que pour Ariane-4 et se divise en deux phases : 13 jours au BIL / 9 jours au BAF. Le Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL) accueille la première étape de la mise en oeuvre du lanceur, des jours J1 à J13. C'est dans le BIL, un bâtiment de 58 mètres de haut que débute la campagne Ariane 5 avec la mise en place de la plateforme comprenant la table de lancement munie de la partie basse du mât ombilical. L'accès au lanceur se fait sur trois niveaux équipés de plate-formes. L'EPC dans le BIL, encore sur son étrier qui va le relever à la verticale pour être amener dans le hall d'assemblage attenant L'opération de transfert de l'EPC durait 7h 30, mais a été réduite à 4-5 heures. L'étage une fois dans le hall d'assemblage est soulevé et posé au dessus de la table de lancement, soutenu par des bras support au dessus de la table de lancement.
L' étage EPS ou ECA passe par le même chemin que l' EPC avant d' être monté sur le lanceur.
Les opérations suivantes sont ensuite effectuées : Acheminés sur une distance de 1,2 km pleins de propergol solide, par le rail et en position verticale posé sur leur "palette", depuis le Bâtiment d'Intégration Propulseur (BIP), ces deux propulseurs mis en place entre l' EPC glissant du transbordeur à la table de lancement. Les EAP sont "simplement" posés sur la table, sans crochets. ce sont eux qui tiennent le lanceur sur le pad; pas de crochet comme Ariane 4. Le premier EAP qui est mis en place dans le BIL est celui situé au Sud du bâtiment, à l'opposé de la porte de sortie du lanceur. L'EPC est descendu entre les 2 EAP et fixé par un boulon pyro (DAAV, dispositif d'accrochage avant) et à l'arrière par un jeu de 3 bielles F1, F2 et F3 qui constitue le DAAR, dispositif d'accroche arrière.
Situé entre le BIP et le BIL, le Bâtiment de Stockage EAP
a été mis en place afin d'éviter que d'éventuels
aléas de production au BIP (Bâtiment d'Intégration Propulseur) n'interfèrent
sur le calendrier des lancements. En effet, les deux cellules d'exploitation utilisant les mêmes installations
d'essais, la livraison des EAP se faisait de manière décalée. Ce bâtiment permet donc
depuis 2000 de stocker 4 EAP et offre la
possibilité d'avoir une avance de production. Mis à la disposition d'Europropulsion (dans le cadre de financements ESA),
le Bâtiment Logistique Propulseurs, d'une surface de 1 600 m2, permet de
rationaliser l'exécution d'un certain nombre d'activités. Les
caractéristiques fonctionnelles du bâtiment sont réparties en quatre zones : le Bâtiment de Préparation Etages (BPE), livré en novembre 1996, fait 70 mètres de long et 20 mètres de large pour une hauteur de 15 mètres. La gestion du bâtiment est confiée à Aérospatiale qui prépare les parties hautes et basses de l'EAP en parallèles des opérations menées par Europropulsion dans le BIP (Bâtiment d'Intégration Lanceur). C'est notamment dans le BPE que sont mis en place les vérins des tuyères, les parachutes destinés à la récupération des EAP en mer. Vue du lanceur après assemblage EPC, EAP et EPS sur la table de lancement.
C'est dans le BAF que ce rejoignent le lanceur et sa charge utile. Le BAF a 2
rôle dans la campagne Ariane 5, l'encapsulation des charges utiles et
l'assemblage final du lanceur avant son transfert en zone de lancement. Ce bâtiment
comprend : Dans le BAF, deux grues sur pont roulant permettent les manutentions des différents éléments du lanceur et des charges utiles. La coiffe et le SPELTRA SYLDA arrivent au BAF dans le sas, au milieu du bâtiment où ils sont "déstockés". Un premier pont de 40 tonnes permet le passage dans le hall d'encapsulation à travers la cheminée. Là, la coiffe est assemblé dans son dock et la SPELTRA ou SYLDA dans le sien. Plan de la partie basse du BAF avace à gauche le sas, menant à la cheminé pour passer à la partie haute où attend le lanceur et à droite le hall d'encapsulation avec le dock pour la coiffe Ariane 5 et la fosse SPELTRA. Un grand passage permet le transfert des satellites dans la coiffe vers le lanceur. La SPELTRA, Structure Porteuse Externe Lancement TRiple Ariane est une amélioration de la SPELDA, d'Ariane 4 qui permet l'emport de 3 satellites sous la coiffe. C'est une structure externe réalisée en fibre de carbone placée entre la case à équipements VEB et la coiffe afin de transporter une seconde charge utile encombrante. La Speltra a le même diamètre que le lanceur, 5,4 m et se décline en 2 versions, courte de 4,1 m et haute 5,6 m, offrant deux volume de chargement 75 et 100 m3. La Speltra est une structure externe du même diamètre que la coiffe qu'elle supportent et offre un diamètre intérieur supérieur à celui des Sylda situés à l'intérieur de la coiffe. Cette structure est également soumises à des efforts généraux dus à l'aérodynamique plus importants donc plus coûteux en masse que le Sylda. Ce dernier nécessite une coiffe plus longue, mais celle-ci est larguée assez rapidement et finalement le bilan masse est meilleur dans le cas du Sylda car la structure Speltra reste sur le lanceur jusqu'à la mise en orbite des 2 satellites. C'est la raison pour laquelle la Speltra ne sera utilisé que pour les 3 premiers vols d'Ariane 5, en version longue (5,66 m) pour AR501 V88, AR502 V101 et AR503 V112. Le SYLDA 5 (SYstème de Lancement Double Ariane 5) comme sur les précédentes Ariane permet de lancer deux satellites dans la même coiffe. Utilisée depuis 505 en 2000, il fait partie de 80% des vols Ariane 5. Il existe en plusieurs versions offrant de 50 à 65 m3 en volume. Le Hall d'encapsulation du BAF occupe presque la moitié de la surface de la partie basse du bâtiment. A coté du dock coiffe où les 2 demi-coiffe sont assemblés et décorés avec les stickers de vol se trouve le dock d'assemblage avec la fosse Speltra qui permettait d'assembler les 2 satellites sous la coiffe. Dans cette fosse, la Speltra était posé au fond, le satellite du haut était placé au dessus avec la coiffe au dessus constituant le composite supérieur. Dans une seconde étape, la fosse accueillait l'adaptateur du lanceur ACU reliant la coiffe à l'étage EPS et le satellite du bas. Le composite supérieur (Speltra, satellite et coiffe) venait au final recouvrir le satellite du bas terminant l'encapsulation des charges utiles. De cette manière, les clients satellites ne voyaient jamais les satellites des autres, ce qui permettait d'éviter les problèmes d'espionnage industriel. Le Sylda ayant remplacer le Speltra, trop lourd, l'encapsulation a été modifié. Le satellite du bas est amené dans le hall d'encapsulation et hissé par la cheminé sur le lanceur dans la partie haute du BAF, juste à coté. La fosse Speltra sert maintenant a positionner le SYLDA sur lequel sera posé le second satellite.
A D-9, BAF, le satellite "supérieur" CU1 est posé sur le SYLDA 5. Dans l'EPCU, le satellite "inférieur" CU2 est posé sur son adaptateur ACU. A D-8, le composite "inférieur" CU2 est transféré vers le BAF, parallèlement à la mise en place de la coiffe sur le composite supérieur CU1. Dans le cas d'un lancement simple, les opérations commencent à D- 9. A D-7, BAF, le satellite "inférieur" CU2 est intégré sur le lanceur, passant directement du sas au hall composite hissé à travers la cheminée par le pont de 30 tonnes. A D-6, BAF, le composite supérieur CU1 constitué du satellite, l'adaptateur, le Sylda et la coiffe est transféré dans le sas ou le pont de 30 tonnes le hisse sur le composite inférieur déjà sur le lanceur. Suivent 4 jours de contrôle et vérification avant le transfert vers le pad de tir. Hissage de la coiffe avec le "composite supérieur" à travers la cheminé du BAF dabs le hall Campagne Ariane 5 en lancement simple et double avec Sylda 5
Les derniers jours sont consacrés aux inspections finales, avant de remplir et pressuriser les réservoirs d'ergols (UH25 et N2O4) de l'EPS et d'armer mécaniquement les satellites. On prépare, finalement, le lanceur en configuration de vol pour le transfert vers la zone de lancement. C'est la RAL Revue d'Aptitude au Lancement, une grande réunion qui se tient à J-2, qui passe en revue tous les sous-systèmes du lanceur des charges utiles et de la base de lancement afin de donner le feu vert pour la chronologie finale. La distance entre le BAF et la Zone de Lancement n° 3 est de 2,8 km. La table est tractée par un camion routier spécialement adapté à boite de vitesse "très souple". La vitesse stabilisée est de 3 à 4 km/h. Une fibre optique déroulée entre la Table de Lancement et le BAF permet la surveillance continue des Charges Utiles depuis le banc de contrôle pendant toute l'opération de transfert. La philosophie adoptée pour le déroulement d'une campagne de lancement
Ariane-5 fait que le lanceur reste, jusqu'au dernier moment, dans le Bâtiment
d'Assemblage Final pour n'être transféré qu'une dizaine d'heures avant le
décollage. Pour Ariane 5, il peut y avoir aussi des RSL (Répétition Système Lanceur), principalement pour les vols de qualification (deux RSL pour V157-L517 par exemple). Cette RSL consiste à dérouler entièrement une chronologie de remplissage des réservoirs cryogénique (EPC pour Ariane 5G, EPC+ESC pour Ariane 5ECA). En campagne de lancement, la ZL-3 est activée au dernier jour J22, la
chronologie débutant six heures avant le H0 prévu.
Le Centre de Lancement n° 3 permet d'assurer les opérations de contrôle,
de sécurité et de coordination de la Campagne Ariane 5. Lors de la chronologie
finale, les opérations sur le lanceur sont conduites depuis le Centre de
Lancement n° 3, le personnel et les équipements étant situés dans des locaux
blindés et isolés par un régime de climatisation interne à partir des
derniers instants de la chronologie.
CHRONOLOGIE DE LANCEMENT FINALE H0 - 9 h 00 min : Début du compte à rebours final. H0 - 7h30 : Vérification de l'alimentation
électrique, des appareils de télémesure et de télécommande. H0 - 6 heures : Passage de la table et de la
zone de lancement en configuration finale. Les portes sont fermées, les
sécurités retirées et les circuits de remplissage sont prêts. H0 - 5 heures : Évacuation de la zone de lancement, afin de démarrer les procédures de remplissage. - Début du remplissage de l'EPC. Tout
d'abord, on pressurise les stockables (ergols - combustibles) dans les
réservoirs des wagons amenés aux pieds du pas de tir au sol (30 minutes).
Ensuite, on refroidi les circuits de remplissage (30 minutes), c'est-à-dire les
canalisations entre les réservoirs du pas de tir et Ariane 5. Enfin, on rempli
les réservoirs cryogéniques d'Ariane 5 avec les réservoirs du sol (2 heures).
Automatiquement, et ceci jusqu'à la séquence synchronisée, on complète les
éventuels manques en ergols des réservoirs car les combustibles s'évaporent
car l'hydrogène et l'oxygène liquides repassent légèrement à l'état de gaz
en surface. H0 - 3 h 20 min : Mise en froid du moteur Vulcain. On descend la température du moteur pour qu'il soit bien froid lorsque le combustible arrivera. H0 - 30 minutes : Prêt synchro : on contrôle automatiquement que toutes les installations du lanceur et du pas de tir sont prêtes. SEQUENCE SYNCHRONISEE H0 - 6 min 30 s : Début de la séquence
synchronisée, séquence synchronisée - 6 minutes 30
secondes avant le décollage. Ces
opérations sont pilotées par le Contrôle Commande Opérationnel (CCO) de
l'ELA3 de façon entièrement automatique. Durant cette séquence tous les
moyens participant au lancement sont synchronisés par le "temps
décompte" distribué par le CSG. H0 - 6 min 30 s : Arrêt du remplissage
complémentaire des réservoirs de l'EPC. On fixe les valeurs de carburant pour
le vol. On ouvre les vannes de sécurité pour l'eau de refroidissement (=
déluge d'eau qui arrose le pas de tir pour absorber la chaleur et les
vibrations) H0 - 4 min 30 s : Pressurisation lanceur des
réservoirs d'oxygène et d'hydrogène liquides. Pour cela, on injecte de
l'hélium sous haute pression et donc les réservoirs vont être mis sous la
pression de quelques bars. Ainsi, le combustibles s'écoulera constamment bien
fluide vers les pompes du moteur. H0 - 3 min 30 s : Chargement du temps H0 dans les calculateurs, passage du second calculateur en mode veille active, observant le premier, tout en travaillant en parallèle. En cas d'anomalie du premier système, le système de bord prendra automatiquement le second calculateur qui aura fonctionner sans rien commander depuis le lancement. H0 - 2 min : Ouverture des vannes d'alimentation du moteur Vulcain et arrêt de la mise en froid. Les pompes font circuler de l'hydrogène liquide dans tout le moteur pour le maintenir à froid. On parle de la recirculation. H0 - 1 min : L'alimentation électrique de l'EPC passe de celle du sol à celle de bord. Le premier étage est donc alimenté maintenant par le système électrique d'Ariane 5. H0 - 50 s : L'alimentation de tout le lanceur passe sur les batteries de bord et on coupe l'alimentation depuis le sol. H0 - 37 s : Démarrage de la séquence
d'allumage, démarrage des enregistreurs de bord qui sont des sortent de boîtes
noires en cas d'anomalie durant le vol comme le premier vol 501. H0 - 30 s : Contrôle des purges ombilicaux sol / lanceurs, ouverture des vannes de déluge du château d'eau. Le pas de tir est inondé pour contrer la chaleur et les vibrations. H0 - 22 s : Activation des systèmes de
pilotage des étages inférieurs du lanceur. Il s'agit de logiciels qui
contrôlent la première phase de vol. H0 - 12 s : Contrôle des pressions de vol des réservoirs de l'EPC. On vérifie que l'oxygène et l'hydrogène liquides sont bien à la bonne pression pour le vol. SEQUENCE IREVERSIBLE H0 - 6 s : Mise à feu des charges d'allumage
du Vulcain avec hydrogène. H0 - 5,5 s : Système de communication commuté du sol sur le lanceur SEQUENCE D' ALLUMAGE H0 - 3 s : Programme de vol activé, centrales
inertielles en mode 'Vol'. A présent les calculateurs de vol calculent la
trajectoire d'Ariane 5 et donnent les ordres aux moteurs. H0 + 6,9 s : Arrêt du système de sécurité sol d'allumage, contrôle du bon fonctionnement du Vulcain fait, Ariane 5 peut décoller H0 + 7,05 s : Allumage des deux EAP, Ariane 5 décolle instantanément. Ensuite, suivant la mission, la fusée va décoller à la verticale et puis basculer légèrement vers le nord ou l'est après environ 10 secondes de vol. Ensuite, on larguera les deux EAP après environ 1 min 30 s de vol. Les EAP auront consommé 1,9 tonnes / s de leur poudre. Ensuite, une fois sorti de l'atmosphère, on largue la coiffe devenu inutile mais restant lourde (2 à 3 tonnes). Après 10 minutes de vol, l'EPC est largué, ses réservoirs étant vides. On allume alors le 2e étage, l'EPS qui va finir d'accélérer les satellites à la vitesse voulue. Un lancement dure entre 25 et 35 minutes.
Pourquoi lance t'on Ariane toujours de nuit ? Pour un satellite destiné à être mis sur orbite de transfert géostationnaire (lancements vers l'est, orbites équatoriales), on va chercher à minimiser l'usage de ses batteries. On lancera donc de telle façon qu'à l'injection (au-dessus de l'océan Indien) on puisse déployer une partie des panneaux solaires pour alimenter les équipements électriques vitaux à bord. D'où un lancement de nuit à Kourou pour arriver de jour au large du Kenya. Mais, selon le constructeur de satellite, nous avons deux types de fenêtres de lancement de nuit : en début de nuit (vers 20h) ou en fin de nuit (vers 4h). Cette fois-ci, c'est dù à des contraintes liées à des alignements d'astres (terre, soleil, lune) car le satellite, une fois sur orbite, à besoin d'être correctement orienté . Cela se fait au moyen de senseurs (solaires : PSSH et terrestre : IRES) qui doivent voir les astres dans une certaine configuration. Space System Loral (SS/L) est actuellement le seul constructeur pour lequel on doit lancer ses satellites en fin de nuit Pour les satellites héliosynchrones (lancements vers le nord, orbites polaires), les orbites connaissent plusieurs fois pas jour des éclipses et les batteries sont plus dimensionnées pour ça. Et puis, ce sont en général de petits satellites, qui consomment donc moins d' énergie. La possibilité de déployer rapidement une partie des panneaux solaires n'est pas la priorité pour choisir l'heure de lancement. Ce qui est primordial par contre, c'est la mécanique spatiale qui le dicte : pour être héliosynchrone, le satellite doit être parfaitement phasé avec le soleil. En effet, le but d'une telle orbite est que le satellite (d'observation de la terre) survole le même point du sol avec le même éclairage solaire (le soleil fait le même angle avec le sol => élévation constante). Cela ne peut être fait que si le satellite est injecté sur son orbite à une heure précise. Enfin, en ce qui concerne les vols de qualification, les contraintes sont d'ordre "sauvegarde" et on impose un lancement de jour pour pouvoir suivre optiquement le lanceur durant toute sa phase de vol atmosphérique. On lancera donc en tout début de matinée, histoire d'avoir encore le jour au-dessus de l'océan indien.
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