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CHRONOLOGIE ARIANE

Centre Spatial Guyanais E.L.A.3

Avec le centre de Kourou (Guyane française), l’Europe est la seule puissance spatiale à disposer d’une base équatoriale permettant des lancements tant vers l’est que vers le sud. Elle dispose de plus de cent degrés d’ouverture autorisant tous les azimuts de lancement à partir du même site, tout en utilisant les mêmes moyens et les mêmes infrastructures.

Arianespace a largement bénéficié de cette position équatoriale pour concurrencer sur le marché des satellites géostationnaires des lanceurs plus performants, tout en assurant des missions en orbite héliosynchrone. Tirer une fusée depuis un point proche de l’équateur permet de profiter au maximum de l’effet de fronde dû à la rotation de la Terre. En tirant vers l’est, la fusée bénéficie à plein du sens de rotation de la Terre, ce qui conduit à un gain de masse sur la charge utile d’environ 17 % par rapport à un lancement depuis Cap Canaveral.

Outre ces considérations, le site guyanais offre des caractéristiques géologiques et climatologiques très propices à l’établissement d’une base spatiale. L’origine précambrienne du bouclier guyanais, stabilisé depuis plus de 400 millions d’années, met son plateau à l’abri de mouvements sismiques. Enfin, la Guyane se situe entre les anticyclones subtropicaux des Açores et de Sainte-Hélène : elle subit donc des vents modérés est / ouest, atteignant très rarement 15 à 20 km/h.

Dès le démarrage du projet Ariane 5, le besoin d’un nouvel Ensemble de Lancement Ariane (ELA) s’est clairement imposé. En effet, la conception du lanceur européen était résolument différente de celle de ces prédécesseurs, et sa mise en œuvre entraînerait une refonte complète des procédures et des moyens alors en place pour les Ariane 2 et 3 et la famille de fusées Ariane 4. En plus adapter l' ELA 2 pour Ariane 5 reviendrait à interrompre ses lancements pendant une longue période, ce qui commercialement ne serait pas viable. En 1984, il est décidé que dans un premier temps, en 1991, l' ELA 3 servira à doubler l' ELA 2 en configuration Ariane 4. Puis à l' inverse, après la mise en service d' Ariane 5, c' est l' ELA 2 qui serait transformé pour recevoir les Ariane 5 en doublant l' ELA 3...
En 1986, ce projet est abandonné.
L' ELA 3 servira d' abord à essayer l' étage H 140 puis à la mise au point du lanceur. En zone arrière, un second centre de lancement sera construit à coté de celui de l' ELA 2. Le dock d' assemblage sera modifié pour accepter un H140. A 800 mètres de la zone de préparation ELA 2 et en sens opposé par rapport à la voie ferrée, sera construit le bâtiment d' intégration des boosters solides. ceux ci seront transportés sur leur table de lancement jusqu' au dock d' assemblage  par une autre voie ferrée  à créer et qui aboutirait à l' actuelle plateforme tournante ELA 2. de l' autre coté de cette plateforme, et perpendiculairement à la voie de l' ELA 2 partira la nouvelle voie conduisant au pad de tir, construit en avant de l' ancien ELA 1. 
Sur le pad, les premières études envisagent soit de reproduire la configuration ELA 2 soit de remplacer le portique par deux demi portique tournant autour de la tour ombilicale pour se refermer sur le lanceur.  

ELA 3 projet 1986.jpg (65536 octets)

Finalement l' ELA 3 comprendra 5 nouvelles installations: le bâtiment d' intégration des propulseurs à poudre, le bâtiment d' intégration lanceur où les boosters seront assemblés sur le corps cryogénique, le bâtiment d' assemblage final où le lanceur recevra sa case à équipement, l' étage supérieur et la coiffe, la zone de lancement où sera réalisé le plein de carburant et le centre de lancement d' où sera dirigé et contrôlé le lancement. En 1993, l' ELA 3 servira pour les tests statique de l' étage cryogénique. A coté sera construit l' usine de production des propergols solide et un banc d' essai pour la qualification des boosters.  

Bâtiment Intégration Propulseur Bâtiment Intégration Lanceur Bâtiment Assemblage Final

L’ELA 3 a donc été conçu en 4 zones essentielles :

_ Une zone d’intégration des Etages d’Accélération à Poudre plus industrielle : le Bâtiment d’Intégration des Propulseurs (BIP) ; 
_  Une zone d’intégration du composite inférieur du lanceur : le Bâtiment d’Intégration Lanceur (BIL) ; 
_  Une zone d’intégration complète du lanceur et de ses charges utiles : le Bâtiment d’Assemblage Final (BAF) ; 
_ Une zone de lancement où s’effectuent les opérations de préparation, avec en particulier, le remplissage des réservoirs en ergols cryotechniques et le lancement proprement dit.

Pour les EAP (boosters)
_ L' usine de fabrication des propergols UPG
_ Le Banc d'Essais des Accélérateurs à Poudre avec un carneau d' évacuation des gaz de 200 m de long et 60 de profondeur.

Pour les ergols (carburants)
_ L'Usine à Propergol de Guyane pour la poudre des EAP
_ Les usines de production de gaz et d'ergols cryogéniques (oxygène et hydrogène liquide)

Pour les charges utiles avec le bâtiment S5, destiné à la préparation des satellites, le S5 inauguré en décembre 2000 pour doubler la capacité des installations existantes. D'une surface de 1 400 m2, le S5 répond aux spécifications des nouvelles générations de satellites et permettra de préparer les charges utiles destinées à être lancées sur Ariane 5 avec une plus grande flexibilité.

Afin de permettre au lanceur d’être intégré et contrôlé progressivement dans chacune des zones où il transite, une table de lancement mobile facilite son transfert jusqu’à la zone de lancement, ainsi qu’entre le Bâtiment d’Intégration Lanceur et le Bâtiment d’Assemblage Final. Cette table réalise également l’interface fluide et électrique entre le lanceur et les installations au sol des zones dans lesquelles il séjourne. Le BIL, le BAF et la zone de lancement sont reliés par une double voie ferrée permettant le transfert de la table de lancement.

L’Ensemble de Lancement Ariane numéro 3 permet d’obtenir une cadence de huit lancements par an, avec la possibilité d’effectuer deux lancements à un mois d’intervalle. Enfin - atout non négligeable - il permet une remise en état rapide des lieux après le lancement.

ELA 2-3 plan.jpg (174772 octets)

Plan du site de Kourou

_ En haut à gauche, se trouve l'ELA-2.
_ Au centre en haut, on trouve l'ELA-1, aujourd'hui désaffecté et démonté.
_ Les cercles bleus représentent les pas de tir
_ Les lignes vertes sont les voies ferrées.
_ Le rectangle violet représente de Centre De Lancement de l'ELA-3, bunker blindé pour résister à l'explosion du lanceur.
_ Les deux rectangles marrons représentent les usines de production d'hydrogène liquide (LH2) et d'azote et d'oxygène liquide (LOX). Les ergols (carburants) sont produits pour l'ELA-2 (Ariane 4) et aussi pour l'ELA-3 (Ariane 5) sans distinction depuis quelques années.
_ Les rectangles jaunes représentent les bâtiments d'assemblage. Pour Ariane 5, on utilise d'abord le BIL Puis, on transfère Ariane 5 sur sa table au BAF. Enfin, on l'amène à la Zone de Lancement n°3.
_ Les EAP d'Ariane 5 sont assemblés dans le BIP. Ils sont en fait constitué de 3 segments cylindriques qui sont chargés en poudre à l'UPG. Pour effectuer des tests de propulsion des EAP ou autre propulseur à poudre, on utilise le BEAP, banc d'essai au sol. Une fois construit, les EAP sont transférés au BIL par la longue voie ferrée (verte) verticale sur le schéma.