RETOUR A LA PAGE D'ACUEIL

CHRONOLOGIE ARIANE

LES INTERFACES AR5-SOL


AXES DE RÉFÉRENCES

   

Système de référence pour Ariane 5 avec l'axe X de roulis qui passe par la base du lanceur jusqu'au sommet, l'axe Y, pitch qui passe par les EAP et l'axe Z, Yaw. Ce dernier fait un angle de 45° avec le Nord lorsque le lanceur est sur le pad.

L'axe des 2 demi-coiffes du lanceur n'est pas dans l'axe Y des EAP comme on le voit sur ces dessins, elle fait un angle de 25° avec cet axe. Les raisons sont de 2 ordres: les demi-coiffes sont des éléments de très grande taille. Au moment de la séparation, le système vertical VSS agit comme un piston qui ouvre violemment les demi-coiffes; celle ci se referment très rapidement en raison de leur souplesse et ont un effet de "papillon" ou battement d'ailes. Ce battement est si important que les coins inférieurs se repincent très fortement, manquant de rentrer en contact avec les éléments du lanceur, la case et l'EPC. L'EPC a le long de sa structure des protubérances pour notamment faire passer la goulotte principale amenant les alimentations électriques et les canalisations de pressurisation. Afin d'être sur et certain de ne jamais heurter ses protubérances, les ingénieurs ont tout simplement placé les bords des demi-coiffe loin d'elle, d'où cet angle de 25°. L'autre raison tient à la minimalisation des surflux sur les structures adjacentes lors de la séparation violentes des demi-coiffes. Ce calage permet d'harmoniser aux mieux la distribution de ces surflux. Enfin, ce calage permet d'aménager plus facilement les trappes d'accès dans la coiffe pour les clients.

 

LES INTERFACES EPC

Les liaisons bord-sol LBS de l' étage EPC avec en: 
1/ Ligne de pressurisation LH2
2/ Réglette de destruction
3/ Ligne de remplissage et d'alimentation LOX
4/ Réglette de destruction
5/ Ligne de pressurisation LOX
6/ Sphère de pressurisation réservoir LOX (145 kg d' hélium)
7/ Sphère de pressurisation du système GAM (hélium)

       

Interfaces EPC des premiers exemplaires d'Ariane 5 et du dernier VA261 en 2023

 

 

LA TABLE ARIANE 5

La table de lancement Ariane 5: mobile, la structure de 870 tonnes se déplace sur rails. Elle supporte le lanceur (1700 tonnes en tout) et assure les connexions avec le sol, aussi bien dans le BIL, le BAF qu'en ZL. Le mat culmine à 58 mètres et supporte la grande majorité des ombilicaux. Elle comporte trois niveaux : un premier pour l’interface fluidique, un second pour les fonctions de contrôle / commande, et un troisième pour les ressources de puissance et de conditionnement d’air. Un système hydraulique assure les mouvements de levage et de descente de la table.

Dans le mat de la table sont installés:

_ les systèmes de ventilation lanceur par air froid et sec , notamment pour la jupe avant de l'EPC, la JAVE et la charge utile;
_ les interfaces clients, constituées par de très nombreux câbles;
_les systèmes de largage et de pendulage des ombilicaux et leurs contrepoids;
_les systèmes permettant d'ouvrier et de fermer les bras cryogéniques enfermés dans deux nouveaux caissons situés de chaque coté du mat;
_ une partie des systèmes fluides liés à l'étage cryogénique ESC A;
_ le système amortisseur véhicule SAV, qui permet de stabiliser le lanceur posé sur sa table;
_ les caméras de contrôle;

Du haut vers le bas, on trouve les ombilicaux suivants : 
- POP, Prise Ombilicale Pneumatique, servant au conditionnement d'air pour les satellites-clients sous coiffe. En version lancement simple ou lancement double avec Sylda (donc sous coiffe) il n'y a qu'une POP ; en lancement double avec Speltra, il en faut 2. C’est un gros boa de conditionnement d’air.

- POECoiffe, Prise Ombilicale Electrique permettant l'alimentation électrique des clients 

En bleu, les zones autorisées pour les accès coiffe et les fenêtres radio. Distance mini entre 2 accès 120 cm, distance mini entre un accès et une porte radio 120 cm et distance mini entre 2 portes radio 65 cm. L'accès coiffe fait 60 cm de diamètre, celui de la porte radio 25 cm. AE autorise 3 portes maximum par demi-coiffe quelque soit le nombre de passagers.
En noir, les 2 prises POP et la POE au milieu

- POECase, lien électrique entre le lanceur et le sol, alimentation électrique et passage des mesures, physiquement implanté sur la Case à Equipements 

table AR5 largage ombilicaux.JPG (40237 octets)
Les bras cryogéniques supportent les interfaces de remplissage et de vidange de l'étage supérieur cryotechnique ESCA. Ils ont été rajoutés sur la tour de lancement initiale lors de l'introduction de ce nouvel étage, et ne servent donc pas pour les tirs avec l'EPS, étage à ergols stockables directement rempli au BAF, Bâtiment d'Assemblage Final. Ils ne servent que pour l'ESCA, l'EPC étant rempli directement par le sol en bas de l'étage. C'est le consortium Latécoère Services, filiale équipementier du group service industriel ADF avec Airl Liquide et Cégelec qui les ont conçus.

Bras cryogéniques de l'étage ECA, LOX et LH2

2 caissons abritant le système des bras cryogénique alimentant l'étage ECA d'Ariane 5 ont été monté de chaque coté du mat ombilical de chaque table de lancement. En raison des différences de taille et de conception entre les deux lanceurs, il a fallu adopter une architecture très différente de celle des bras utilisés sur Ariane 4. Les nouveaux bras, porteurs également de "plaques à clapets" pour la connexion à l'étage, ne seront déconnectés de l'étage qu'une fois le moteur Vulcain de l'étage principal cryotechnique (EPC) allumé. Ils se rétracteront en moins de 4,5 secondes, avant l'allumage des accélérateurs à poudre (EAP). Ils ont été munis d'une articulation qui permet de les replier rapidement sous l'effet de puissants contrepoids.

Le bras de gauche (quand on regarde le lanceur depuis la tour) supporte les interfaces Hydrogène (liquide et gazeux), celui de droite ceux relatifs à l'Oxygène et à l'Hélium de pressurisation et de commande. L'interface proprement dite avec le lanceur s'appelle la plaque à clapets ; son dégondage est assez critique en raison d'une cinématique assez complexe et des efforts nécessaires pour combattre le givre : pour cette raison, et pour maîtriser complètement cette phase, on a choisi ce principe déjà bien connu sur Ariane 4 de bras rétractables (contrairement aux japonais par exemple qui ont de simples ombilicaux fluides).

table AR5 bras cryo 03.jpg (369216 octets)    table AR5 bras cryo 01.jpg (333279 octets)    table AR5 bras cryo 02.jpg (357422 octets)

 

- CPH et CPO, Connecteurs de Purge côté Hydrogène à gauche et Oxygène à droite 
Le retrait des bras se fait en temps négatif, c'est-à-dire avant le lancement. Il a été jugé qu'il serait trop critique de le faire en temps positif si on devait avoir un problème mécanique : le décollage avec un bras non rentré serait certainement catastrophique. Du coup, si on a un tir avorté, la vidange de l'ESCA se fait à travers d'autres lignes ombilicales appelées lignes de purge qui permettent le dégazage lent des ergols. table AR5 largage clapet 01.JPG (38599 octets)
Les différents tuyaux amenant l'Hydrogène liquide et gazeux ainsi qu'une forte collection de petits lignes permettant la ventilation et l'assainissement de cette zone, ainsi que les mesures électriques nécessaires. On note également la protection thermique (manchons aluminisés) sur les lignes et sur les clapets (mousse blanche style PVC alvéolé). On note sur le dessus la cablette de déverrouillage qui en se tendant va commander la séparation mécanique de la plaque. On voit aussi la casquette qui protège la plaque de la pluie, potentiellement gênante dans cette zone très froide. table AR5 largage clapet 02.JPG (34393 octets)
Le dégondage se fait par rotation par rapport au bas de la plaque, puis rétractation par un câble avaleur et pendulage via deux câbles. On notera la bordure de givre sur l'ESC après séparation. On note enfin, après séparation de la plaque, les trois clapets côté lanceur. table AR5 largage clapet 03.JPG (31881 octets)
A droite de la plaque se trouve le CPH, Connecteur de Purge Hydrogène, qui n'est largué qu'en temps positif, après décollage. C'est par ce connecteur que dégaze l'Hydrogène qui s'est réchauffé dans le réservoir, évitant ainsi une surpression, et c'est lui qui sert à vidanger le réservoir en cas de tir avorté, c'est-à-dire non-décollage, mais après ouverture des bras CRVO. On voit bien les diverses cablettes qui interviennent dans son largage. table AR5 largage clapet 04.JPG (26846 octets)

 

- POPEPC, interface pneumatique permettant de ventiler à l'Azote la cavité entre le haut de l'EPC et le base de l'ESC.

Le décrochage des ombilicaux se fait en temps positif, c'est-à-dire après le décollage du lanceur. Chaque ombilical est relié à la tour par trois séries de câbles (parfois plus quand on dédouble une fonction) : - le premier de longueur fixe sert à tirer sur la gâchette de déverrouillage ; il est passif et n'agit qu'en s'opposant au mouvement du lanceur - le deuxième de longueur fixe également fait le pendulage, c'est-à-dire supporte l'ombilical via un point fixe situé sur le mat, bien au dessus ; le câble permettra ainsi à l'ombilical de suivre une trajectoire en arc de cercle jusqu'au matelas de protection sur le mat - le troisième fait l'avalement : dès que l'ombilical est déverrouillé, ce câble de longueur variable va attirer l'ombilical vers le mat le plus rapidement possible afin d'éviter toute interférence avec le lanceur ou son jet. L'avalement se fait simplement de façon passive par la chute d'un contrepoids dans le mat via un jeu de poulies et de renvois. Les prises ombilicales elle-même sont des équipements complexes, assez lourds et requérant donc une attention particulière. Pour éviter de les endommager lors de l'avalement avec un choc fort contre le mat, on place des matelas aux hauteurs ad-hoc pour amortir le choc. 


       
 

       

Les débris que l'on voit tomber le long du lanceur après son décollage sont les morceaux de la COSYVE, Coque du Système de Ventilation. L'interface avant entre les EAP et l'EPC, ce qu'on appelle le DAAV, est fixé côté EAP sur une structure assouplissante appelée DIAS, Dispositif Assouplissant, structure hybride métal caoutchouc, formé d'un grand nombre de couches lamifiées (structure s'avoisinant un peu avec celle d'un pneu de voiture).Or pour que ce DIAS assure correctement sa fonction, il faut que les lamifiés caoutchouc soient dans une gamme précise de température. Pour tenir compte des nombreuses incertitudes qui peuvent jouer (jour nuit, position du soleil, durée d'ensoleillement avant le lancement, pluie…) on a choisi de ventiler ce DIAS au sol; table AR5  larguage COSYVE.JPG (37837 octets)
Pour cela, on a besoin d'une housse autour du DIAS, la COSYVE, coque rigide mais très légère et fragile. Lors du décollage, le raccourcissement du DIAS consécutif à l'introduction des efforts EAP casse cette coque dont les débris, très légers, tombent autour du lanceur. C'est un principe analogue que l'on utilisait sur Ariane 1 à 4 pour ventiler le deuxième étage L33 au sol.

 

_ les caissons LBS, liaisons bord sol,  permettant d'isoler et de protéger les ombilicaux des flammes du lanceur au moment de leur largage;

    table AR5 caissons LBS.jpg (462249 octets)    table AR5 caissons LBS 02.jpg (100343 octets)

       

table AR5 cassure LBS 01.JPG (51709 octets)    table AR5 cassure LBS 02.JPG (29663 octets)    table AR5 cassure LBS 03.JPG (27434 octets)

Les interfaces fluides de l'EPC (remplissage, vidange, liquide, gaz) se font par l'arrière de l'étage par l'intermédiaire de caissons montés sur la table de lancement, toutes les interfaces étant regroupées en deux zones, le caisson LBS hydrogène à gauche et celui d'oxygène à droite. La déconnexion se fait en temps positif. Elle est générée par le mouvement du lanceur qui, par un système de bielles, casse chaque ligne d'interface dans une zone fragilisée que l'on appelle pièces AKC (à casser). Dès que les pièces sont cassées, elles sont avalées vers le bas par un système de ressorts qui les guide dans un caisson protecteur, caisson LBS, sur lequel vient rapidement se refermer une lourde porte protégeant cette zone sensible des méfaits du jet du lanceur. La fermeture de la porte est passive, induite à nouveau par le mouvement du lanceur : une tige appuyée sur l'arrière du BM (Bâti Moteur) EPC est libérée lors du décollage ; un contrepoids permet alors la translation de la porte qui referme le caisson LBS.

Les ombilicaux LOX de l'EPC dans leur caisson, sur la table