LA NAVETTE SPATIALE RUSSE
1988, en janvier, les satellites espions
américain photographie le second exemplaire du lanceur Energia sur le pad de
Baikonour. Selon le DoD, le lanceur avait été installé puis retiré du pad. Le 26 octobre, la commission d'Etat est réunie: le tir est fixé au 29 à 6 h 22 locale.
Le 27 octobre, Buran est transporté sur son pad. Les réservoirs commencent à
être remplis le 28 à 15 h TU. Finalement le décollage, sans cosmonaute à bord, a lieu le 15 novembre 1988 à 06 h 00 mn 01 s 25 heure de Moscou. Tous les moteurs d'Energia sont mis à feu 8 s avant le décollage. Pendant cette période un calculateur vérifie tous les systèmes, interrompant la suite des opérations en cas de défaut. Au lancement, pour protéger l'ensemble contre le bruit assourdissant, un déluge d'eau s'abat sur le pas de tir, quelques secondes avant le décollage. 40 000 l/s, contenus dans des réservoirs de 8 m de diamètre et hauts de 40 mètres, amortissent les vibrations acoustiques qui auraient tout détruit. Au décollage les 4 boosters fonctionnent simultanément avec ceux du corps central. Les boosters consomment de l'oxygène liquide et du kérosène, tandis que le corps central, de l'hydrogène et de l'oxygène liquides. 20 moteurs délivrent une poussée de 3 550 tonnes pour une masse au décollage de 2 400 tonnes. Dans la phase de montée, la fusée Energia est commandée et stabilisée par débattements des tuyères des moteurs des boosters et du corps central. Pour cela, des commandes sont envoyées aux cardans des moteurs et aux éjecteurs vernier de précision, pour obtenir un réglage fin. Buran se sépare du bloc central à 06 h 08 mn et se place à moins de 11,2 km de l'orbite prévue pour une apogée à 154.2 km. A la seconde révolution, Buran se trouve sur une orbite 251-263 km avec une inclinaison 51.6 ° par rapport à l'équateur et sa vitesse de 27330 km/h. A 08 h 20 mn, est donné l'impulsion de freinage (à 20 000 km du lieu d'atterrissage, après moins de 140 minutes passées autour de la Terre). La rentrée dans les couches denses de l'atmosphère, sous un angle d'attaque de 39°, se passe normalement, les détecteurs à l'avant enregistrent une température de 907°C et sur l'aile 924°C. La descente se déroule sur 8270 km. A 09 h 24 mn 42 s, Buran touche la piste (à 16 km de l'usine d'assemblage) à la vitesse de 260 km/h et s'immobilise à 09 h 25 mn 24 s après avoir parcouru 1620 m des 5 000m de piste, ralenti par des parachutes, avec un décalage de 3 m par rapport au centre de la piste (80 m de largeur), alors que la tolérance était de 10 m. Le vent de face est de 17m/s. Durée totale du vol: 205 minutes 22s75. C'est la première fois qu'un vaisseau spatial d'une telle envergure effectue un vol automatique de bout en bout. Quant aux séquences automatiques, tout est étudié avec en mémoire l'accident du Shuttle américain. Des systèmes anti-explosion avaient été installés. 1989, il n'y aura pas de vol de Buran cette
année
annonce les responsables soviétique au salon du Bourget à paris où la navette
russe est visible sur le dos de son avion de transport An 225 Mriya (qui a volé
en mai pour la première fois avec l'Orbiter). Le
troisième exemplaire d'Energia est prêt au lancement depuis fin 1988, le
quatrième est aussi à Baikonour avec le cinquième. Buran ne sera lancé
qu'en 1991 avec la quatrième Energia toujours en automatique, le premier vol
habité étant maintenant prévu avec la cinquième Energia en 1992 avec le
second exemplaire Pichka (commandé par I Volk et R Stankiavicius). 1990, la seconde navette est construite. Elle
sera lancé en automatique en 1993 et s'amarrer à la station MIR sur le module
Krystal. A l'aide son bras télémanipulateur, elle devra transférer un module
37K sur l'autre pièce de jonction de Krystal. La première mission pilotée est
prévu en 1994 pour le remplacement du module central de MIR La navette servira
ensuite à assembler la station MIR 2 à raison de deux lancements par an. Le
coût du programme est estimé depuis 14 ans à 20 milliards de Roubles au
ministère de la Défense. D'autre part, le troisième vol d'un lanceur Energia prévu 1990 avec une charge utile a été annulé. Il lancera Buran en 1991. Mars, c'est officiel, Bouran ne revolera plus, les soviétique ayant renoncé à la modifier pour embarquer un équipage. Les prochains vols seront réalisé par le second exemplaire à Baikonour. Juillet, le retard dans la préparation du second vol de Buran est plus longue que prévue. Il serait repoussé à 1991. la réalisation du système de survie serait le principal motif de retard. Octobre, l'URSS envisage d'abandonner leur navette spatiale. |
LA NAVETTE SPATIALE RUSSE, partie 3 |