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CHRONOLOGIE ARIANE

Centre Spatial Guyanais E.L.A 1

Juillet 1975, le CNES démarre les travaux de modification de la BEC, pad de tir Europa 2 pour Ariane. Le CNES va mettre le CSG en sommeil (maintenance active configuration B) après le lancement de la dernière Diamant BP4 en septembre. 168 emplois sont supprimés sur les 600 (420 personnes dont 94 appartenant au CNES, moitié métropolitains, moitié guyanais). Un arrêt d'activité qui va être mis à profit pour moderniser et rénover le centre. Le parc d'ordinateurs va être entièrement changé. La construction de l'ensemble de lancement Ariane va permettre d'employer une centaine de personnes. Les travaux de génie civil qui démarre se termineront en fin 1976. . En octobre 1977, les équipes commenceront la réactivation du centre , menant la recette des installations en février 1978.

Dans un souci d' économie, l'agence française pensait réutiliser les installations Europa 2 d'où une seule fusée Europa avait décollé en 1971. La solution de 1973, de construire un nouveau pas de tir à 1 km au nord du pad de tir Diamant a été abandonnée. Au 500 millions de F de coût de la base, 250 millions avait été rajouté. Pour Ariane, quelques modifications s' imposait:
Le lanceur mesurant 12 m de plus qu' Europa, il fallait gagner de la hauteur par le bas et par le haut.
_ L' ancien mat ombilical est enlevé et remplacé par un nouveau à l' endroit même où se dressait Europa. La table de lancement sur laquelle repose Ariane est construite en avant du massif et abaissée de 6 m dans le sol. Deux carneaux sortent sur les cotés permettant l' évacuation des gaz du premier étage.
_  La tour de montage, le portique chargée de réaliser l' assemblage des étages et les connexions ombilicales était trop petite pour contenir Ariane. Elle est donc surélevée de 6 m par le bas, une société de Suède réalisa l' opération à l' aide de vérins. Coût total de l' opération 250 millions F auquel s' ajoute 150 pour adapter le reste de la base.
Le local blindé du centre de lancement est réutilisé. La fin des travaux de construction est prévue le 31 décembre 1976 pour une recette en août 1977. Le coût est estimé à 120 millions de F. Le CDL est entièrement équipé, le hall d' assemblage d'Europa est refait (il a brûlé) et de nouvelles antennes de télémesure poursuite sont construites en aval, notamment au Brésil. L'usine de production LOX est récupérée, le LH2 sera acheté en France, l'UDMH en URSS.
Les essais de mise au point des installations doivent s'achever durant le premier trimestre de 1978 avec des exercices de mise on oeuvre d'un lanceur complet jusqu'à une répétition de chronologie de lancement. Le lanceur ne doit pas voler mais à pour objet de représenter suffisamment la configuration du lanceur réel pour que toutes les opérations de mise on oeuvre, mise en place des étages les uns sur les autres, remplissage en ergols, pressurisation, commandes et compte rendues des organes électriques se fassent comme sur le premier modèle de vol. Celui ci doit arriver le 1er janvier 1979 en Guyane et décoller le 15 mars 1979. 
 


Plan ELA en 1973
Plan ELA en 1975

Le premier plan d'aménagement de l'EL Ariane consistait à garder la plateforme bétonné d'Europa 2 et de construire un nouveau portique pour s'adapter à la hauteur du lanceur (+12 m). Dans le plan de 1975, on gagne en hauteur et en sous sol en gardant 90% des installations Europa . Juste après l'accès, les bureaux (B), le parking, le CDL (PC) et la centrale de climatisation (C). L'aire de lancement avec la rampe d'accès (R), la plate-forme bétonnée, le portique d'assemblage T qui recouvre le mat ombilical (M) et le lanceur (F). Les 2 grands carneaux latéraux (J) débouchent latéralement de la table de lancement pour l'évacuation des jets des quatre moteurs du premier étage.
Le système d'avitaillement en carburant, entièrement automatique avec les nouvelles aires de stockage, disposées à proximité de l'aire de lancement comprend le parc UDMH (U) protégé par un remblai est situé derrière le château d'eau (E). Le parc hydrogène liquide (LH) lui aussi protégé par un remblai abrite le réservoir sphérique de stockage et une remorque avitailleur. Plus loin, le parc de stockage du peroxyde d'azote (PA) ; les réservoirs d'azote liquide et de production d'azote gazeux (A) à côté de la cuve de rétention d'ergols et, enfin, les trois cuves de stockage d'oxygène liquide (LOX).

Après le dernier tir du Diamant BP4 fin 1975, le CSG se retrouve en période d' attente jusqu' en 1978-79. Quelques 168 emploies sont supprimés  sur les 600 travaillant en Guyane. Le pad Diamant est mis sous "cocon". Le centre est en outre modernisé (informatique, télémesure, radar), et quelques infrastructures réparés (toitures, routes).

Le nouvel ELA, ensemble de lancement réalisé à partir des installations d'Europa. En noir, les stockage N2O4, azote liquide, hydrogène et oxygène liquide, déflecteurs, table de lancement...

       

A gauche, l'ensemble de lancement Europa en juillet 1975. Au centre et à droite, l'ELA 1 prend forme avec le déshabillage de la tour de montage en vue de sa rehausse et le creusement des fouilles pour réaliser les carneaux Ariane. Autour du pad, les travaux de terrassement débutent pour les installations de stockage des carburants.

24 mars 1976, rehausse de la tour de montage Europa. 7 heures pour élever de 6,5 m les 720 tonnes de la tour Europa à l'aide de dizaines de vérins.  1976 juillet ELA tour 2.jpg (267710 octets)
1976 juillet ELA tour.jpg (202813 octets)
Un nouvel élément de structure est mis en place les 2 jours suivants  par la société générale des entreprises et une société suédoise. Les travaux de jonction par soudage prendra jusqu'à la fin avril. La nouvelle tour pèse 1200 tonnes pour 52 mètres de hauteur.

Début de construction des carneaux Ariane 1 dans l'été 1976
 

1977, le chantier avance avec le coulage des murs des carneaux Ariane 1. On voit bien le massif d'Europa 2 rebouché et l'extension pour Ariane 1.

La tour rehaussée et les carneaux en cours de finition

Les carneaux sont terminés

La tour rehaussée qu'il va falloir rééquipée et rhabillée.

Le nouvel ELA 1 avec un pad pratiquement terminé: mat ombilical, tour de montage et installation de stockage des ergols.

   

La BLA, Base de Lancement Ariane

La base de lancement Ariane 1 est à 18 km de la ville de Kourou, sur le CSG. Pour se rendre au centre spatial en partant de Kourou, il faut prendre la route nationale 1, vers le N-O (qui va jusqu' à St Laurent de Maroni). Quelques kilomètre et l' on découvre le centre technique. En remontant la RN1, on découvre la station météo et à 7 km le complexe de lancement des fusées sondes, avec ses 4 pads, puis encore à 6 km en tournant à droite, le chemin de 1200 m menant aux anciennes installations de tir Diamant. Le site est fermé depuis le 1er janvier 1976 et sert d' entrepôts pour les déchets industriels. Encore à 3 km, soit à 17 km du centre technique se trouve l' ELA 1. Il permet d'effectuer 4 à 5 lancements Ariane 1 par an. Elle comprend essentiellement trois sous-systèmes: l' Ensemble de Lancement Ariane (ELA), l'Ensemble de Préparation Charges Utiles (EPCU) qui désigne les moyens mis à la disposition des utilisateurs pour la préparation des satellites et les Moyens Complémentaires Ariane (MCA) qui désignent les moyens du CSG et les stations aval nécessaires pour assurer la mission demandée. L'ELA et l'EPCU, comme par ailleurs les autres installations et équipements financés et réalisés dans le cadre du programme Ariane, sont la propriété de l'Agence Spatiale Européenne. Un accord garantissant le libre accès et la libre utilisation de l'Ensemble de Lancement et des installations associées de l'Agence à Kourou, pour les besoins des programmes de l'ESA et de ses Etats membres, a été conclu en mai 1976 entre l'Agence et le Gouvernement français.

L'ELA 1, l'Ensemble de Lancement Ariane

Nouveau plan d'aménagement de l'ensemble de lancement Ariane:

B: bureaux
PC: centre de lancement
C: centrale de climatisation
W: mat météo
R: rampe d'accès à la plateforme
PF: plateforme
T: portique mobile
M: mat ombilical
F: lanceur
J: carneaux d'évacuation des flammes
U: stockage UDMH
PA: stockage N2O4
LOX: stockage oxygène liquide
LH: stockage hydrogène liquide
A: azote liquide
E: chateau d'eau
H: stockage hélium
 

PRINCIPAUX CONTRACTANTS DE L' ELA 1
_ Sodeteg pour l' infrastructure, l' électricité, la climatisation, les systèmes fluides et contrôle commandes et régie;
_ Sener (Espagne), la table de lancement;
_ Hawkey Siddeley, le système de largage;
_ Aerospatiale, étude ELA et compatibilité lanceur;
_ CNES, la tour de montage, l' usine LOX et la zone d' assemblage. 


L'ensemble de lancement pour Europa 2 en 1971

       

Photos prises en 2006 sur le chantier de l'ELA 1 alors en travaux pour devenir le pad de tir de Vega. Sur l'image de gauche, une partie de la plateforme originelle d'Europa 2 avec au centre, les accès à l'ancienne tour ombilicale et juste à coté, la sortie du carneau, rebouchée. Sur la partie droite de l'image, on voit la partie en béton qui a été rajouté pour Ariane 1. on voit très bien la ligne de marquage entre la plateforme Europa et le rajout Ariane 1.
Sur l'image du centre, en plan rapproché, la zone Europa et Ariane. Sur l'image de droite, la sortie du carneau Europa rebouchée.

       

Sur l'image de gauche, vue rapprochée de la partie rajoutée pour Ariane 1 avec l'accès au mat ombilical et la sortie du carneau. Sur l'image du centre, le carneau Ariane 1 avec le déflecteur au milieu. Sur l'image de droite, le dessus de la plateforme avec la ligne séparant la partie Europa et Ariane.

       

Sur l'image de gauche et du centre, l'endroit où se trouvait le mat ombilical Ariane 1. Sur l'image de droite, la fosse Ariane 1 où était fixé la table soutenant le lanceur.

L'ELA 1 devenu ELV dans les années 2000. On voit très bien sur la rampe les différents rajouts successifs depuis Europa.

 

 

LE CENTRE TECHNIQUE DU CSG

L'ELA 1 comprend quatre zones distinctes, la zone de lancement qui regroupe les installations de l'aire de lancement et le centre de lancement, la zone d'assemblage, la zone support ergols et l'usine de production d'azote et oxygène liquides.

Jusqu' en 1981, l' accès à l' ELA 1 se faisait par un carrefour sur la RN 1 en venant du Centre Technique: à droite, l' ELA 1, à gauche l' ensemble de préparation des charges utiles et si l' on continué tout droit, la ville de Sinnamari.
Sur les 1000 m permettant d' accéder à l' ELA 1 il est interdit de s' arrêter sous peine de paraître suspect. Un premier poste de gade avec barrière marque l' entrée de l' ELA 1. Tout le périmètre est clôturé de fils de fer barbelés électrifiés haut de 1,5 m. Du poste de garde quatre caméras panoramiques permettent de tout observer sur un rayon de 1000 m.
Les anciens diront que la sécurité du site fin des années 1970 et début 1980 n'était pas optimale.
"Au début, on passait sur l'aire de lancement e montrant très rapidement un paquet de Malboro (rouge et blanc) au gardien qui n'y voyait que du feu. Ensuite, pour les chronos, on passait avec des listes que le gardien vérifiait . On devait aussi déposer les briquets allettes, cigarettes dans de grands casiers en bois. A la suite d'un article dans "Libé, qui dénonçait le manque de sécurité au CSG, le journaliste reprenait l'expérience du paquet de Marlboro, des actions ont été prises en la matière...

Un second poste de garde suit le premier à quelques dizaines de mètres, juste après le bâtiment des services généraux. Sur le devant un parking et à droite le centre de contrôle enterré renfermant la salle de tir. Passé ce second poste, le périmètre intérieur de l' ELA avec à gauche la zone de stockage de l' UDMH, la château d' eau, la zone de stockage LH2, la rampe d' accès à la tour de montage et à droite la centrale d' eau glacé. En longeant la rampe de lancement, on arrive devant les deux carneaux d' évacuation des gaz du premier étage. Au fond à la limite de la zone intérieure, la zone de stockage du N2O4.

ELA 1 vue generale .jpg (135374 octets)

ELA 1:
1-Stockage UDMH
2- château d' eau
3-réservoirs d' H2
4-Tour de montage (52 m)
5-Position de recul de la tour de montage
6-Stockage Hélium
7-Services généraux
8-Centre d' eau glacé
9-Centre De Lancement 1 (enterré)
10-Stockage hélium liquide
11-carneau d' évacuation des gaz
12-Réservoirs d' azote liquide
13-Stockage N2O4
14-Mat météo 

Le massif qui supporte la table de lancement sur laquelle est posé le lanceur est en avant. Un déflecteur de jet du type sec, à deux versants revêtus de béton réfractaire, est intégré au massif et deux carneaux semi-enterrés canalisent le jet des moteurs du premier étage au décollage.

       

Le pad Ariane 1.

Vue rapproché des carneaux sous le lanceur. On voit bien la table de lancement métallique rouge avec les 4 plots de maintien du lanceur

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    Ariane 3 ne perd pas le Nord! La table de lancement n'est pas modifié pour Ariane 2 et 3 sur l''ELA1. On veillera à se que les propulseur PAP s'allument suffisamment en hauteur pour ne pas abimer les structures. Les crochets ont été recouvert de leur peinture blanche anti chaleur et les points cardinaux inscrits sur chacun pour ne pas que le lanceur perde son orientation.

 

La plate-forme située en arrière du massif, permet d'une part l'accès principal à la tour de montage, et d'autre part sert de chemin de roulement à celle-ci, lorsqu'il est nécessaire de procéder au retrait de la tour;
Les locaux terminaux abrités en dessous contiennent les équipements nécessaires aux contrôles, aux alimentations, à la sécurité du lanceur et à la sauvegarde.

La rampe d'accès sur le coté permet d'accéder à la plate-forme de lancement, à la table et à la tour de montage. Elle abrite en dessous les ateliers techniques, le groupe électrogène et la production d'air comprimé.

La tour de montage est posée sur la plate-forme de lancement et s'y déplace pour recouvrir entièrement Ariane. Si l'extérieur parait lisse, seulement "taché" par un escalier de secours sur le coté ouest et les tuyaux blanc du système de ventilation et de climatisation, l'intérieur est plus complexe. Dans la tour, la zone de travail autour du lanceur est desservie par sept passerelles fixes, judicieusement placées pour accéder à tous les niveaux du lanceur et par une passerelle mobile, la PF8 permettant d'accéder à la charge utile. Un escalier de service assure la desserte courante. Sur la partie arrière de la tour, la fameuse "chaussette" pour l'évacuation générale et l'ascenseur monte charge, d'une capacité de 1000 kg, hérité d'Europa.

Une enceinte intérieure à la tour de montage située entre la passerelle mobile (Plate-forme 8) et le pont roulant constitue la zone propre (classe 100 000) où sont amenées les charges utiles pour l'assemblage mécanique au lanceur. Un pont roulant de 25 t permet toutes les manutentions.
 

   

Plateforme 8, hissage des charges utiles

       

La tour de montage de l'ELA 1. Les modifications réalisées par rapport à Europa sont en noir. La salle blanche" en PF8 au sommet de la tour avec le haut du 3e étage, le SYLDA (système de lancement double) et le satellite.

   

A partir du vol L04, le haut de la tour est couvert protégeant le lanceur des intempéries. On voit très bien les portes sur le devant qui isoleront le lanceur pour sa préparation finale.

La zone d'érection, située à l'avant du massif, permet l'accès des différents étages et charges utiles du lanceur et leur manutention pour être ériger sur la plateforme, à l'aide du pont roulant de la tour de montage.

Le mat ombilical, situé en arrière du massif et à 6,20 m de l'axe du lanceur, est constitué d'une robuste structure métallique capable de supporter les effets de souffle au moment du lancement. Il sert de support aux liaisons et bras ombilicaux ainsi qu'aux gaines de cibles, aux tuyauteries et coffrets ombilicaux.

LES INTERFACES ARIANE 1

Les équipements et bâtiments périphériques comprennent principalement:
_ Deux installations de dépotage, stockage et transfert des ergols toxiques UDMH et N204, éloignées de plus de 150 m de toute installation pour respecter les distances de sécurité. Ces installations de stockage d'ergols toxiques comprennent deux réservoirs de 115 m3 pour l'UDMH et deux réservoirs de 115 m3 pour le N204. Ces capacités permettent d'effectuer deux pleins du premier et du deuxième étages.
_ Deux installations de stockage et de transfert des ergols cryogéniques, hydrogène liquide (LH2) et oxygène liquide (L02), situées respectivement â 100 m et à 35 m des autres installations. Ces installations de stockage comprennent deux réservoirs de 20 m3 pour L02, deux réservoirs de 100 m3 et une remorque conteneur de 40 m3 pour LH2. Ces capacités permettent d'effectuer cinq pleins du troisième étage. Pour des raisons de sécurité (risque d'explosion) l'installation de stockage du LH2 est en partie protégée par des remblais.
_ Une installation de stockage d'azote liquide (N2) et de production d'azote gazeux haute pression. Cinq réservoirs assurent le stockage de 300 m3 d'azote liquide ;
_  Une installation de production et de stockage d'eau glacée nécessaire à la climatisation de l'ensemble des installations ;
_ Une installation d'évaporation d'hélium liquide
_ Un bâtiment servitudes 
_ Un bâtiment sécurité comprenant un poste de garde et un échelon permanent de protection incendie pour tout l'Ensemble de Lancement.

Stockage de l'UDMH, à coté du pad

Le Centre de Lancement situé à 200 m du massif est un ouvrage fortement blindé, du type blockhaus, capable d'assurer une protection efficace du personnel et des équipements de contrôle pendant les opérations de préparation finale, remplissage, et de lancement. Cette protection vise à couvrir les risques d'explosion rapprochée, d'impact, en cas de destruction en vol du lanceur, des fragments d'étages et en particulier des moteurs, de présence de gaz toxiques autour de l'ouvrage.

Le Centre de Lancement abrite les équipements de contrôle et de commande qui permettent d'assurer la supervision des opérations de préparation du lanceur après érection. Dans cet ouvrage circulaire enterré sont menées les opérations de sécurité, de remplissage et de mise en oeuvre du lanceur avant son décollage.

En fond de salle, c'est à dire à l'entrée de la salle, sur l'estrade, on trouve les pupitres du COEL, le chef des opérations de lancement à gauche et et de la sauvegarde à droite. Au dessus de ces pupitres, 8 moniteurs de télévision, 4 pour voir tout se qui se passe au dehors du CDL et 4 autres pour les paramètres des pupitres (un avec déroulement du programme le second pour les résultats). Au dessus l'horloge du décompte de la chronologie.

Alexandre Merdrignac, COEL du vol L01 aux commandes.

   

Sur la 1ère rangée, les pupitres Systèmes Electriques à gauche et les 2 pupitres calculateurs. Le "dialogue" avec Ariane se fait par l'intermédiaire de 2 calculateurs, K1 et K2. K1 avec son clavier et ses boutons poussoirs permet d'appeler tous les programmes du système électrique du lanceur: émetteur, télémesure, centrale inertielle, pilotage, séquentiel, sauvegarde, pyrotechnie... Ces programmes sont automatiques et permettent d'effectuer tous les contrôles que l'on désire ainsi que le décollage. Sur ce tableau de commande se trouve le fameux bouton rouge, qui en fait est vert. Le rouge signifiant danger et le vert autorisé. K2 contrôle les fluides. Il permet le remplissage en ergols du lanceur. La plus grande partie du calculateur contrôle l'étage H8. K2 assure les vidanges, même en cas de tir avorté. 2 groupes de 2 moniteurs TV permettent de suivre les paramètres.

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Un banc de contrôle Ariane en cours d'intégration chez ETCA avant sa mise en poste dans le CDL1. C'est le K1 équipé de calculateurs Mitra 15, 64 k mémoire. Sur l'image centrale, les pupitres K1 (PESE à gauche) et K2 (PESF à droite).

Devant les K1 et K2 se trouvent la seconde rangée avec les 8 pupitres respectifs des différents fluides utilisés par Ariane sur les étages stockables (UDMH et N2O4) L140 et L33 à gauche, pupitre azote au milieu, Hélium et étage Cryo (LOX et LH2)  H8-H10 à droite. En chronologie, ils s'animent à tour de rôle afin de suivre à chaque instant sur leurs synoptiques le chemin parcouru et les niveaux atteints par les différents fluides dans le lanceur.

Gaston Rabeau devant les pupitres fluides au CDL 1. "J'ai été chargé de faire le suivi et la recette des pupitres Fluides et sols chez la société CASA à Madrid, sous les ordres de Michel Laigre SDS. Nous étions en 1976. Je travaillais chez COMSIP automation et j’ai fait de nombreux voyages entre Evry (siège du CNES) et Madrid. Du très beau travail avec nos amis Espagnols. C'est pour cela que  je connaissais aussi bien le banc de contrôle Sol .. le soir du 24 décembre 1979."

En première ligne, devant de salle, la 3e rangée pupitres, plus petite, ci dessous, de gauche à droite, les pupitres "sol", servitudes air, ventilation lanceur, énergie, alarme U, N, compresseurs remplissage He... et à droite, le petit, le pupitre "régie", avec les moyens optiques, gestion des conférences audio et caméra. Au dessus, 4 moniteurs TV et les horloges du décompte. La personne debout, c'est l'assistant ELA.

Sur le coté de la salle, 2 pupitres sont alloués aux contrôleurs responsables des satellites embarqués.

Vue générale du CDL1 avec ses 3 rangés de pupitres, la 4e est devant cachée. Le COEL, chef de l'ELA1 est à droite debout avec le pull rayé, en l'occurrence Jean Marc Agasse, "Sam" pour le vol L5.

Pupitre COEL 6951, V12

Au niveau inférieur se trouve une salle de réunion, des chambres, une salle de restauration avec four micro-ondes et frigos.

   

Différentes caméras sont disposées sur le pad de tir et la zone ELA 1 pour suivre le lancement. Elles filment en plan large ou serré l'allumage des moteurs, la déconnection des bras et des ombilicaux et la sortie de table.

La zone d'assemblage constitue la base "arrière" de l 'aire de lancement. Elle comprend principalement
_ un hall d'assemblage destiné à recevoir les étages d'Ariane à leur arrivée en Guyane, pour une inspection visuelle et leur préparation  à l'érection. il a servit dans les années 1970 pour le lanceur ELDO Europa;
_ un bâtiment magasin pour le stockage des rechanges site et lanceur;
_ un bâtiment bureaux;
_ un bâtiment documentation.

La zone d'assemblage constitue principalement une base arrière logistique. Les moyens de la zone support ergols et l'usine d'azote/oxygène liquides constituent les installations annexes qui complètent l'ensemble de lancement.

Le HA, hangar d'assemblage Ariane 1 sert aujourd'hui pour les sous traitants du lanceur Vega.

La Zone support ergols comporte deux installations de stockage principales, deux garages pour les remorques d'avitaillement ainsi qu'un laboratoire d'analyse des ergols qui est essentiellement utilisé comme support logistique ( stockage de conteneurs, etc. ).

L'usine de production d'azote et d'oxygène liquides, située dans la zone industrielle de Kourou, assure la production de ces deux produits cryogéniques pour les besoins de la base.

 

   

   

L'ELA1 en 1984 avec la zone de lancement, le HA, hangar d'assemblage, le CCU et le CDL1

Avec la construction de l'ELA 2 pour Ariane 4, il a fallu barrer la RN 1 menant vers St Laurent  car le complexe se retrouvait à cheval sur la route avec la zone de lancement près de la RN 1, à coté du périmètre extérieur de l' ELA 1 et à l' opposé, intégré avec la zone de préparation CU, la zone de préparation lanceur. La RN 1 bifurque à gauche quelques kilomètres avant l' ELA 1 et contourne l' ELA 2 en passant derrière la zone de préparation CU vers Sinnamary. Le centre spatial a été ainsi complètement isolé avec ses propres routes d' accès.

L' ELA 1 a lancé 11 Ariane 1 entre 1979 et 1986 et 5 des 6 Ariane 2 et 3 des 11 Ariane 3 (dont la dernière V32). A la suite de l'échec de V18, il a y eu 475 jours entre 2 lancements.

Pour lancer les Ariane 2 et 2, l' ELA ne subit pas de modification important. Le troisième étage étant plus haut mais sa base reste toujours à la même hauteur pour le remplissage. Les boosters de la version AR 3 ne sont allumés que lorsque le lanceur est à une dizaine de mètres de la table afin de ne pas l' endommager. Les travaux d'aménagements et de modification de la base pour  ces versions de lanceur ont démarré fin 1981.

_  1  L-01   Ariane-1  24 décembre 1979   CAT 1
_  2  L-02   Ariane-1  23 mai 1980 Echec Firewheel / Firewheel Subsat 1, 2, 3, 4 / Amsat P3A / CAT 2
_  3  L-03   Ariane-1  19 juin 1981   Meteosat 2 / Apple / CAT 3
_  4  L-04   Ariane-1  20 décembre 1981   MARECS 1 / CAT 4
_  5  L-5     Ariane-1  10 septembre 1982 Echec MARECS B / Sirio 2
_  6  L-6     Ariane-1  16 juin 1983   ECS 1 / Amsat P3B (Oscar 10)
_  7  L-7     Ariane-1  19 octobre 1983   Intelsat-5 7
_  8  L-8     Ariane-1   5 mars 1984   Intelsat-5 8
_  9  V-9    Ariane-1  23 mai 1984   Spacenet 1
_ 10  V-14  Ariane-1   2 juillet 1985   Giotto sonde interplanétaire vers la cométe de halley
_ 11  V-16  Ariane-1  22 février 1986   Spot 1 / Viking

_ 12  V-18   Ariane-2  31 mai 1986 Echec Intelsat V F14
_ 13  V-19   Ariane-2  15 septembre 1987   ECS 4 / Aussat K3
_ 14  V-21   Ariane-3  11 mars 1988   Telecom 1C
_ 15  V-24   Ariane-3  17 juin 1988   Insat 1C / ECS 5
_ 16  V-26   Ariane-2  27 octobre 1988   TDF 1
_ 17  V-28   Ariane-2  26 janvier 1989   Intelsat V F15
_ 18  V-30   Ariane-2   1 avril 1989   Tele X
_ 19  V-32   Ariane-3  11 juin 1989   Olympus
Intégration d'un PAP sur l'ELA1

Après 25 tirs, L'ELA1 a été fermé en juillet 1989 et le portique de montage a été démantelée le 21 juin 1991.

   

Les vérins utilisés pour faire basculer la tour...

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Destruction de la tour de service et planche philatélique commémorative. Photos Cnes

   

Pour les 20 ans d'Ariane L01, en décembre 1999 sur l'ELA1

Avec le développement du nouveau lanceur Vega par la France et l' Italie, l' ELA 1 va renaître de ces cendres. En 1999, Arianespace envisageait de lancer le petit lanceur de l' ELA 3, mais l' arrêt des Ariane 4 et la complexité des nouvelles versions du lanceur Ariane 5 a fait reculer ce choix. L' adaptation du Véga sur une table Ariane 5 était trop complexe. L' ELA 2 qui ne servira plus après les Ariane 4 se révèle tout aussi inadaptée (trop grand et servitudes inadaptées). Vega sera donc lancé de l' ELA 1 avec une configuration mat ombilicale fixe et tour de service mobile. le chäteau d' eau et la plateforme en béton sont toujours là, il faudra boucher un des deux carneaux d' évacuation des gaz inadaptés pour un lanceur à poudre. Le centre de lancement par contre sera celui d' Ariane 5, le CDL 3 dont on aménage les bureaux dans cette optique. Le premier lancement est espéré pour 2004-2005.

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Ce qui reste de l' ELA 1 en 2001

Démantèlement de la table Ariane 1 en 2005

Dans les années 2010, l'ELA 1 est reconfigurée pour le lanceur à poudre Vega et devient l'ELV, l'ensemble de lancement Vega.

 

ELA 1 EPCU ARIANE 1
ELA 1 MCA