Centre Spatial Guyanais E.L.A 2
Dès 1979, le CNES prévoit l' implantation à Kourou d'un second pad de tir Ariane, ELA 2. Les plans sont déjà dans la tête du Pt du CNES, l' endroit est déjà sondé, l' ELA 2 lancera les futures versions d' Ariane dotés de propulseurs d' appoint liquide, en complément de l'ELA 1. Il faut doubler les installations car en cas d' accident sur une aire de lancement, le programme serait retardé de plusieurs années. L' ELA 1 ne peut accueillir que 5 lanceurs par an, le marché étant appelé à se développer avec 10 tir par an pour l' ELA 2. La version d' Ariane 4 avec les propulseurs ne pourra décoller de l' ELA 1, le lanceur étant beaucoup trop haut pour les bras d' alimentation du troisième étage, de plus les boosters devront être allumer avant le décollage ce qui ne peut se faire sur l' ELA 1 les mâchoires retenant le lanceur risquant d' être gravement endommagés. En 1981, il est décidé qu'Ariane 4 sera doter de propulseurs liquides ce qui nécessitera de nouvelles servitudes de lancement pour le remplissage et la pressurisation. Le programme de réalisation de l' ELA 2 est autorisé par l' ESA le 1er août suivant, il coûtera 153 000 000 d' unité de compte soit 1 milliard de F (1984). Les travaux commencent au lendemain de L03 en juin 1981. Le site est à 600 m au Sud de l'ELA 1, à cheval sur la RN1, qui devra être dévié , en passant derrière le nouveau pad. L' aménagement général des installations diffèrent notablement de celui de l' ELA 1. L' assemblage et les premiers contrôles du lanceur ne se font plus sur la tour de lancement. les opérations sont exécutées dans une zone différentes située à 1 km, la zone de préparation des lanceurs. L' architecture reprend celle des pad de tir américains Titan 3. La séparation géographique de la Zone de
Préparation et de la Zone de Lancement est la caractéristique principale de
I'ELA 2. Cette configuration permet de bénéficier d'une grande souplesse
d'utilisation des moyens de lancement, puisqu'un lanceur peut être érigé,
assemblé et contrôlé en Zone de Préparation, alors que le lanceur
précédent, amené érigé sur sa table de lancement mobile en Zone de
Lancement, y subit les dernières opérations de contrôle avant son lancement. C'est Dumez TP (qui deviendra Vinci construction) qui réalise le chantier de l'ELA 2, les 2 zones et la voie ferrée (mandataire solidaire pour l'ensemble génie civil, structures métalliques, moyens de levage, énergie, climatisation), soit 21400 m3 de béton. Le béton du pad de tir, le B60 sèche très rapidement, en 24 heures, il offre une résistance de 42 Mpa. Il tapisse l'intérieur des carneaux résistant à une température de 2000°C pendant 17 secondes (les gaz sortent à Mach 3). Le ciment retenu a été un ciment à 51 % d'alumine, associé à un agrégat lui aussi à haute teneur en alumine. Le chantier a duré 3 ans, de janvier 1981 à janvier 1984.
LES INSTALLATIONS DE STOCKAGE ET DE REMPLISSAGE EN ERGOLS Les installations de production et stockage des
fluides conventionnels (air, azote, hélium) sont communes à l' ELA 1 et l' ELA 2
et ont une capacité de stockage: Les installations de stockage et de remplissage d'ergols (UH 25 et N204 pour les deux premiers étages et hydrogène liquide pour le troisième étage) sont situées à distance de sécurité des aires de lancement et sont reliées au lanceur par un important réseau de canalisations. L' installation de stockage et de remplissage d'oxygène liquide, une piscine de brûlage de l'hydrogène résiduel et un stockage réduit d'azote liquide sont spécifiques à chaque complexe de lancement. Environ 5 000 composants (vannes, clapets, soupapes...) et 20 km de liaisons, permettent la distribution de ces fluides. Parallèlement aux travaux sur l' ELA 2, des
améliorations sont apportées aux installations de préparation des satellites.
Le S1, le bâtiment de préparation des charges utiles situé au centre
technique est d' abord augmenter de 1500 m2. Puis un nouveau hall de 2000 m2 le
S1B lui est ajouté. Cette extension destinée aux charges utiles de grandes
dimensions comme les Intelsat 6 est achevé en mars 1985. L' ELA 2 a lancé une seule Ariane 2 (V20 en novembre 1987) et deux Ariane 3 (V17 en mars 1986 et V25 en septembre 1988). L' ELA 2 aura lancé aussi depuis 1988 les 116 Ariane 4, toute version confondues. Trois ont été des échecs (V36 en février 1990, V63 en janvier 1994, V70 en décembre 1994) soit 97% de succès. il y a eu 10 missions en orbite héliosynchrone (Spot 2 en 1990, ERS 1 en 1991, Topex en 1992, Spot 3 en 1993, ERS 2 en 1995, Helios 1A en 1995, ISO en 1995, Spot 4 en 1998, Helios 1B en 1999 et Spot 5 en 2002) et le reste en GTO. Le plus grand nombre de lancements Ariane 4 effectués sur une année a été 1995 et 1997 avec 11 lancements. L'ELA 2 a lancé lancer 119 Ariane, de mars 1986 V17 à 2003 V159, soit une Ariane 2 (V20), 2 Ariane 3 (V17 et 25) et 116 Ariane 4 (7 AR40, 15 AR42P, 15 AR44P, 13 AR42L, 26 AR44LP et 40 AR44L)
LES MOYENS COMPLEMENTAIRES ARIANE 4 Les Moyens complémentaires Ariane sont les mêmes que pour Ariane 1, mais modernisé pour Ariane 4. La salle Jupiter, au centre technique du CSG assure en temps réel la coordination e l'ensemble des moyens: télémesure, localisation, optique (restitution visuelle d'évènements), trajectoire (restitution, prédiction et visualisation), sauvegarde vol, télécommunications, météorologie, synchronisation du temps, régie opérationnelle et logistique. Le centre technique en 1990 La salle Jupiter 1 remplacée depuis 1996 par Jupiter 2 au centre technique. TELEMESURE La trajectoire d'Ariane 4 avec le réseau de stations TM et leur visibilité. Kourou voit de T-0 à +540s, Natal, de +375 à +785 s, Ascension, de +775 à + 1050 s et Libreville de +1050 s à 470 secondes après l'injection (T+1071 s). Les stations de télémesure TM, au CSG et stations aval permettent d'acquérir sans discontinuité, les signaux de télémesures émis, en bande S (2200-2300 MHz) par le lanceur du décollage à la mise en orbite des charges utiles. Les signaux sont enregistrés sur bandes magnétiques. Ils sont datés, à la millisecondes près en référence au temps TU. Ces signaux servent aussi pour pour le CVI, contrôle visuel instantané et le CVD contrôle visuel différé pour les stations aval. Sur la montagne des Pères, à 20 km de l'ELA 2, la station TM Stella à Galliott assure la couverture globale du vol du L220 et L33 et une partie du vol du H10, en bande S. La station TM Star assure elle aussi la même couverture que Stella en redondance. 3 stations assurent les moyens télémesure en aval du CSG, la station de Natal pour une partie du vol du H10, la station d'Ascension pour la fin du vol du H10 et la station de Libreville pour la fin du vol du H10 jusqu'à 470 secondes après l'injection, les 3 en bande S. Pour les lancements vers le Nord, le CNES utilise à la place des stations Natal, Ascension et Libreville, les stations NASA-DOD de Bermuda et de Wallops Island. Le réseau TM Ariane 4 GTO (en bas à droite: Natal-Ascencion- Libreville) et tir vers le Nord (en bas à gauche: ANTigua - Bermuda- Wallops)
LOCALISATION Les moyens de localisation et de trajectographie au CSG et dans les stations aval permettent la localisation impérative et sans discontinuité du lanceur par les radars, tant que la procédure de télécommande de destruction est applicable par la sauvegarde. Cette localisation est réalisé par des moyens optiques, comme la restitution précise sur 3 points du lanceur sur les 20 premiers mètres, le contrôle de sa verticalité au décollage et sur le début du vol entre 20 et 400 mètres. La localisation permet aussi de restituer la trajectoire du lanceur en salle Jupiter. Sur la montagne des Pères, à bonne distance des moyens TM de Galliot se trouve le radar "Bretagne" 1. Il est positionné à 20 km du lanceur afin d'assurer un déplacement angulaire optimal, sur un point très haut en altitude (60 mètres) avec visibilité des ELA et du lanceur sur ZL (23 m d'altitude). Bretagne 2 à Montabo Cayne est à 60 km de l'ELA 2 et à 66 mètres d'altitude. 2 autres radars "Adour" d' une portée de 600 km sont installés à la station météo à 4 km du pad. Le radar Bretagne 1 de Montabo (Cayenne) et sous sa coupole de protection, il porte jusqu'à 4000 km
Le radar Adour situé à la station météo du CSG, en bordure de la RN1 Les 3 radars situés en aval du CSG assurent le suivit du vol de l'étage H10 jusqu'à la mise en orbite, le radar Adour 1 "Bearn" à Natal au Brésil, les radars AFPQ 15 et TPQ 18 sur l'île de l'Ascension (DOD). Pour les lancements vers le Nord, le CNES utilise en plus les stations NASA-DOD de Bermuda et de Wallops Island. Implantation des moyens localisation et télémesure Ariane 4 La localisation optique se fait aux moyens de de puissantes caméras installées autour de la BLA à Kourou pour suivre le vol du L220 du décollage à l'altitude de 400 mètres, assurer la sauvegarde vol, la verticalité du lanceur en phase de décollage et le vol du L220 et une partie du L33 depuis l'île du Salut à 21 km au large des cotes de l'océan avec le cinéthéodolite. D'autres caméras implantées autour de l'ELA prennent des images avec précision, à grande vitesse de défilement pour le service optique pendant la phase de décollage pour l'allumage du L220, l'ouverture des crochets et la sortie de table, le largage des ombilicaux, l'allumage des PAP et PAL, la phase propulsée du L220, le largage des PAP-PAL, la séparation 1-2, le largage de la coiffe. Le cinéthéodolite de l'île Royale (île du Salut), utilisé sur tous les vols Ariane, lancement vers l'Est ou vers le Nord, sans distinction. La fébrilité de ne plus l'utiliser sur les vols vers l'est a commencé après V501 en 1996, à ce moment là l'utilisation du ciné était aléatoire selon le bon vouloir de la sauvegarde vol. La non utilisation du ciné pour les vols vers l'est est devenue pérenne vers les années 2009 2010.
Cinételescope aux îles du Salut, avec le traqueur et les 2 caméras IR4 personnes sont généralement présentes pour un tir, 2 techniciens sur le ciné et au pupitre et 2 gendarmes. Il sert pour les lancements vers le Nord des Ariane. Utilisé sur les vols Ariane 4, il a permit une fois avec un camera infrarouge et pendant le début du vol L220 de voir le niveau des ergols U et N plus sombre que les gaz de pressurisation (car ils étaient remplis à basse température). Démontage du Ciné télescope en juin 1994 pour remise à neuf par le GIAT établissement de Tarbes. La poursuite est "automatique" (pilotage calculateur de trajectographie) ou sur désignation d'objectif... Avant "transformation" l' opérateur était "embarqué" sur la tourelle mobile, après remise à neuf, à partir d'un pupitre de commande au rez de chaussée. Après transformation, la focale est passé à 3m par adjonction d'un multiplicateur de focale x10.
|