En vertu du protocole passé le 29 novembre
1961 entre le ministre des Armées et le ministre délégué à la Recherche
scientifique, le CNES utilise à ses débuts les installations des champs de tir
militaires le Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux (ClEFS) et le
Centre d'essais et de recherches d'engins spéciaux (CERES) de l'île du Levan.
Le CIELS, créé le 24 avril 1947, dépend de la Direction des Recherches et des
Moyens d'essais. Il se compose de deux ensembles Colomb-Béchar et Hammaguir. Le
premier comporte une base vie et un champ de tir B1, de dimensions modestes et
limité à des tirs de performances réduites. Le second, situé à 110 km de
Colomb-Béchar, installé sur un vaste plateau dénudé, dispose d'une base vie
et d'un champ de tir B2 utilisable pour toute sorte d'engins. Au cours de la
période 1960-1961, plus de 1 500 engins ont été lancés. Les accords d'Evian
du 18 mars 1962 prévoient la possibilité d'utiliser ces installations jusqu'au
1er juillet 1967, ce qui permet d'envisager le lancement des premiers satellites
technologiques mais pose le problème des lancements ultérieurs.
Pour ses besoins propres, le ministère des
Armées décide, le 4 juillet 1962, d'aménager un champ de tir dans les Landes
(Centre d'essais des Landes CEL), sur la côte aquitaine, entre Biscarosse et
Mimizan. Il doit être opérationnel pour juillet 1965. Toutefois, il n'est pas
parfait pour le lancement de satellites à cause de son orientation qui
amènerait à lancer dans le sens inverse de la rotation de la Terre. Le CNES
doit rechercher une base de lancement pour satellites utilisable au début de
1967 au plus tard. Le gouvernement français n'a pas attendu de quitter
l'Algérie pour envisager la création d'une autre base de lancement.
Le 23 mai 1961, le Comité des recherches spatiales remet un rapport concernant
l'implantation en Métropole d'une base de tir pour des fusées de faibles ou
moyennes performances. Sur les trois sites étudiés la presqu'île de Quiberon,
Naouas près de Biscarosse, Le Barcarès près de Perpignan, seuls les deux
derniers paraissent adaptés. Mais le plus important est de choisir le lieu
d'implantation d'une base d'où pourraient décoller des lanceurs de satellites
et de sondes spatiales.
Le 12 juin 1962, le professeur Auger présente au Conseil d'administration du
CNES l'état d'avancement des travaux du Sous-Comité scientifique et technique
du Comité des applications pacifiques de l'espace extra-atmosphérique de
l'ONU, dont les réunions se tiennent à Genève. Un des problèmes majeurs
concerne l'établissement de facilités de lancement dans la zone
équatoriale.
Le 11 septembre, le Conseil d'administration lance une étude très rapide sur
les possibilités de la France dans ce domaine. La question d'une base de
lancement implantée en Guyane française est évoquée car cela intéresse le
ministère de la France d'Outre-Mer. Les membres du Conseil s'inquiètent
cependant des problèmes de logistique que poserait une telle implantation. Le
CNES continue donc à chercher un nouveau site, exclusivement civil, qui
permettrait d'exécuter ses programmes de lancement ainsi que ceux du
CECLES/ELDO.
Le 20 novembre 1962, le Conseil d'administration du CNES étudie le rapport
demandé à la Société d'études et de réalisation de matériels et
d'installations aéronautiques (SERMIAT) sur la possibilité de trouver sur
l'équateur un site de lancement dans une ancienne possession française. Le
meilleur point possible semble Bouaké, situé en Côte-d'Ivoire, à 300 km au
nord d'Abidjan, car il présente de bonnes perspectives tant du point de vue
scientifique que logistique. Le CNES engage alors des discussions avec la
Commission préparatoire européenne de recherche spatiale (COPERS) ainsi
qu'avec le ministère de la Coopération. Les premiers contacts étant peu
encourageants, ce projet est abandonné. Deux autres possibilités sont alors
recherchées un site en Métropole et un site équatorial autre que celui de la
Côte-d'Ivoire.
Le 23 mars 1963, le Conseil d'administration du CNES envisage de consacrer 40
millions de francs à l'achat de terrains et aux études pour une aire de
lancement à Leucate près de Perpignan.
A la fin de 1963, à la demande du ministre de la Construction, une variante est
étudiée l'étang de La Nouvelle près de Narbonne, mais elle n'est pas
retenue.
Parallèlement, en juin 1963, le gouvernement
français envisage de continuer les lancements à Hammaguir en accord avec
l'Algérie.
En septembre, cette solution est définitivement écartée devant les risques
d'instabilité politique de ce pays. Au cours de l'année 1963, une étude
conduite par la Division Equipements sol de la Direction scientifique et
technique du CNES analyse plusieurs sites équatoriaux.
Le rapport, remis au début de 1964, tient compte de plusieurs impératifs
- possibilité de lancements polaires et équatoriaux;
- proximité de l'équateur;
- dimensions suffisantes pour assurer la sécurité des lancements;
- existence d'un port en eau profonde doté de moyens de manutention suffisants;
- existence à proximité d'un aérodrome capable d'accueillir des
long-courriers (piste de 3000 m);
- distance aussi réduite que possible entre la base de lancement et
l'Europe;
- situation politique stable pour ne pas subir les aléas de la politique
locale.
Les 14 sites étudiés :
l'archipel des Seychelles (latitude : 4°37'
Sud ; longitude : 55°27' Est) :
Non retenu du fait de ses dimensions restreintes, de son relief tourmenté et de
l'impossibilité de construire une piste d'aviation de 3000m.
l'île de la Trinité - Trinidad -( latitude : 10° 05' à 10° 50' Nord ;
longitude : 60°55' à 61°55' Ouest) :
Site convenable mais non retenu car le lancement vers le nord est impossible et
la stabilité politique de l'île non garantie.
l'île de Nuku-Hiva Hiva - archipel des Marquises, Polynésie française -(
latitude : 8° 55' Sud ; longitude : 142°23' Ouest) Site favorable mais non
retenu du fait de l'impossibilité de construire une piste de 3000 m .
l'archipel de Touamotu - Ile de Rairoa, Polynésie française -(latitude :
15°00 Sud et 18° 26' Sud ; longitude : 147'38 Ouest) Site convenable mais non
retenu à cause de l'éloignement de l'Europe (20 000 km), l'existence de
cyclones et l'absence totale d'eau douce sur les atolls.
l'île de la Désirade - Antilles françaises -( latitude : 16° 20 'Nord ;
longitude : 61°02' Ouest)Site convenable mais non retenu du fait des cyclones,
de la dimension insuffisante de l'île, l'absence d'aérodrome et de port.
l'île de Marie-Galante - Antilles françaises - (latitude : 15° 33' Nord ;
longitude : 61°13' Ouest) Site non retenu parce qu'il est impossible de tirer
vers le Nord (Guadeloupe à 40 km), à cause des cyclones, de l'absence de port
et aéroport.
Cayenne - Guyane française -(Latitude 4°50' Nord ; Longitude 53° Ouest) :
Site très favorable. Le seul inconvénient important est la faible capacité du
port de Cayenne qui peut cependant être facilement compensée grâce à
l'installation d'un dispositif de déchargement aux Iles du Salut, situées à
environ 15 km, ou à l'amélioration des installations portuaires. L'humidité
ambiante nécessitera des précautions très sérieuses pour la conservation du
matériel mais n'est pas considérée comme un inconvénient majeur.
Djibouti - Côte française des Somalis -(latitude : 11° 35' Nord ; longitude :
43°08' Est) :Site très valable mais non retenu à cause de problèmes de
sécurité.
Australie Darwin - Darwin - (latitude :12°28' sud ; longitude : 130°51' Est) :
Sites séduisants mais non retenus du fait de l'éloignement de l'équateur, du
très grand éloignement de l'Europe, et de l'existence de cyclones.
Trincomale - Ceylan -( latitude -: 8° 35' Nord ; longitude : 81°15' Est :
Site convenable mais non retenu du fait de l'éloignement de l'Europe, de
l'existence de cyclones, du peuplement important et du régime politique
incertain.
Fort Dauphin - République malgache -(latitude : 25° 02' Sud ; longitude:
47°00' Est) :
Site très convenable mais trop éloigné de l'équateur et nécessitant d'y
construire un port en eau profonde ainsi que d'améliorer le terrain d'aviation.
Mogadisque - République de Somalie -(latitude : 02°02' Nord ; longitude :
45°21' Est) :
Excellente situation par rapport à l'équateur mais non retenu car il présente
une grande instabilité politique.
Port-Etienne - République islamique de Mauritanie -(latitude : 20°55' Nord ;
longitude : 17°03' Ouest) :
Site très séduisant mais non retenu car il présente une grande instabilité
politique.
Belem - Brésil -(latitude : 1°27' Sud ; longitude : 48°30' Est) :
Site très convenable mais non retenu du fait d'une mauvaise météo, d'une
sécurité rapprochée assez délicate, de difficultés linguistiques crées par
l'usage du portugais, et du risque d'instabilité politique.
Dans ses conclusions, le rapport établit un
classement en fonction des critères de sélection retenus. Cinq sites sont
envisageables; ce sont, dans l'ordre décroissant d'intérêt, la Guyane,
l'Australie, le Brésil, Tuamotu, la Trinité.
La Guyane arrive largement en tête, ce qui n'étonne pas le général
Aubinière, directeur général du CNES, qui a déjà effectué une
reconnaissance en janvier 1963 "Je pensais que la Guyane était le site le
plus favorable. Je m'y suis rendu seul. J'ai longé la côte, en hélicoptère,
de Cayenne jusqu'à Saint-Laurent-du-Maroni. La Guyane avait à l'époque
mauvaise réputation à cause du bagne et de l'expédition de Kourou au XVIIIe
siècle. Je voulais avoir une opinion personnelle. Je suis reparti convaincu que
c'était possible mais que ça coûterait cher'.
La même année, le 6 février 1964, Pierre Chiquet remet un rapport où il
compare les mérites du Roussillon et de la Guyane pour l'implantation d'une
base spatiale française . La localisation de l'aire de lancement du Roussillon
(43° de latitude nord) s'étend sur une bande côtière large de 500 m à un km
et longue de 10 km, orientée nord-sud entre Leucate et Le Barcarès. Celle de
Guyane est envisagée dans la région comprise entre Kourou et Sinnamary (50 de
latitude nord) où sont disponibles 50 km de côtes sur une profondeur de 18 km.
L'étude aborde trois aspects technique, financier et politique. Sur le plan
technique, le champ deo tir du Roussillon, de latitude élevée, apparaît
limité et sans avenir, alors que la Guyane offre toutes les possibilités d'une
base équatoriale. La sécurité des personnes et des biens lors des lancements
pose des problèmes délicats dans le Roussillon, voire dans d'autres contrées
méditerranéennes, alors qu'elle est beaucoup plus facile à assurer en Guyane.
Les investissements financiers sont évalués
à 100 millions de francs pour le Roussillon et à 260 pour la Guyane. La
différence vient surtout de la distance et des importantes dépenses
d'infrastructures à prévoir en Guyane. Les frais de fonctionnement sont
estimés à 45 millions de francs pour la Guyane contre 15 pour le Roussillon.
Mais, à long terme, le bilan financier est en faveur de la Guyane car l'aire de
lancement du Roussillon ne convient pas à des lanceurs de satellites plus
importants que Diamant. Il faudrait alors envisager la construction d'un autre
champ de tir ou renoncer à des lanceurs plus puissants. De plus, une
implantation dans le Roussillon ne suscite pas l'intérêt d'autres pays ni
d'organisations internationales. Sur le plan politique, l'installation dans le
Roussillon bouleverserait les plans des services d'aménagement du territoire
alors qu'elle ne pose pas de problème en Guyane. Dans ces conditions, le
rapport estime raisonnable de recommander la création de la base de lancement
en Guyane où le potentiel d'évolution est meilleur que celui du
Roussillon.
La Guyane est située entre 2° et 6° de
latitude Nord. Son territoire (90 000 km2) n'est peuplé que de 45 000 habitants
(en 1964). Sa côte orientée Nord-Est/Sud-Ouest permet une grande ouverture
d'axes de lancement au-dessus de l'océan Atlantique. De plus, elle est hors des
zones à risque de cyclones, de secousses sismiques et de raz-de-marée.
Enfin, elle possède une infrastructure relativement simple à adapter aux
besoins du futur Centre Spatial (routes, aérodrome, ports,
télécommunications, etc ..)
La Guyane bénéficie d'une situation
privilégiée et d'atouts majeurs qui font du Centre Spatial Guyanais (CSG) une
base unique au monde.
_ Atouts géographiques : Une très
large ouverture sur l'océan Atlantique rend possible toutes les missions
spatiales, des lancements aussi bien vers l'Est (pour l'orbite géostationnaire)
que vers le Nord (pour l'orbite polaire) avec un minimum de risque pour la
population et les biens alentour.
La proximité de l'équateur (5,3°N)
permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde. La faible densité de la
population 40 000 habitants en 1964 sur un territoire de 91 000 km2 (soit le
1/6ème de la France), fortement concentrée sur la bande côtière.
Possibilité d'installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite
(radars et antennes de télémesure). Site bien ventilé et climat très
supportable malgré sa position équatoriale. Zone à l'abri des cyclones et des
tremblements de terre.
_ Atouts techniques et économiques :
La base de lancement bénéficie
d'atouts externes tels que les infrastructures portuaires, aéroportuaires et
routières. En ce qui concerne la base proprement dite, depuis sa création en
1964, un effort d'investissement important et constant a été réalisé. Cela a
permis d'atteindre une qualité technique des moyens unanimement reconnue.
_ Atouts humains et opérationnels :
Dans tous les domaines d'intervention de la base de lancement, le CNES/CSG et
ses partenaires industriels ont su former des hommes, développer des méthodes,
valider des procédures qui garantissent une excellente maîtrise de l'activité
opérationnelle
Terre française en Amérique
du Sud, la Guyane est un département d'Outre Mer depuis 1946 et se
trouve, de ce fait, intégrée à l'Union Européenne. Sa superficie de
91 000 km2 en fait l'un des départements français le plus vaste,
recouvert à 95 % de forêt Equatoriale. Ses pays limitrophes sont le
Surinam et le Brésil avec comme frontières naturelles respectives les
fleuves Maroni (à l'Ouest), Oyapock (à l'Est) et les Monts Tumuc Humac
(au Sud). De type équatorial, le climat de la Guyane est chaud et
humide et la température moyenne avoisine les 25/27 % avec un taux
d'humidité de 85 %. On y trouve quatre saisons dominantes :
_ la grande saison sèche d'août à
novembre la petite saison des pluies de décembre à février la petite
saison sèche appelée "petit été de mars" de février à
Mars la grande saison des pluies d'avril à Juillet La population de 158
000 habitants (sondage INSEE juillet 1999) est fortement concentrée sur
la bande côtière où l'on trouve les villes les plus importantes.
Du sud au Nord : l'île de Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Kourou,
Sinnamary, Saint-Laurent-du-Maroni....
La Guyane a connu au cours de son
histoire un peuplement qui en fait aujourd'hui une véritable mosaïque
ethnique où se côtoient Amérindiens, Créoles, Noirs marrons
(descendants d'esclaves enfuis), Européens, Haïtiens, Asiatiques,
Brésiliens, Syro-libanais...
Le secteur spatial est la principale activité économique du
département avec 30 % du PIB de l'emploi direct et indirect.
La Guyane est encore un département
rural, avec 11,4 % des actifs occupés travaillant dans l'agriculture,
la sylviculture et la pêche. Le tertiaire représente un poids
considérable, avec 68 % des actifs, pour plus de la moitié dans les
services marchands (commerce, services, transports...), l'autre dans les
services non marchands (fonctionnaires, agents des collectivités
locales...). L'industrie, bien qu'en forte croissance, et le bâtiment,
ne représentent ensemble qu'un emploi sur cinq. La
croissance de l'emploi ne suffit pas à faire face au dynamisme
démographique. Le taux de chômage dépasse ainsi 22%.
- La commune de Kourou :
C'est en 1763 que les Ingénieurs
Mentelle et Trucy dessinèrent, sur la rive gauche du fleuve Kourou, les
plans de la ville destinée à recevoir des colons Métropolitains.
Autrefois occupée par les Indiens Galibis, jusqu'à la fin du XVIIème
siècle, la Commune est aujourd'hui peuplée de plus de 19 000 habitants
(INSEE 1999). Située à 60 kilomètres de la Préfecture Cayenne, la
commune de Kourou s'étend sur une superficie de 2 160 km2.
Le secteur spatial a connu un développement spectaculaire et est devenu
un des moteurs des mutations économiques en Guyane.
Sa notoriété qui s'étend désormais au-delà de l'Europe fait du CSG,
Port spatial de l'Europe, un pôle d'attraction majeur dans l'économie
de la Guyane.
-Aide au développement et aménagement
du territoire :
Les effets induits par l'installation du
Centre Spatial Guyanais ont été particulièrement sensibles au niveau
des infrastructures lourdes (financement d'importants travaux routiers,
portuaires et aéroportuaires, installation d'une centrale électrique,
d'un centre de soins, d'hôtels.. .) Dans le cadre du partenariat
défini dans les orientations du contrat de plan Etat-Région, le Centre
Spatial Guyanais a investi plus de 23 MF au titre de l'année 1998.
-Emploi :
Le Centre Spatial Guyanais est
aujourd'hui l'établissement industriel le plus important du
département employant près de 1700 personnes. Si l'on considère les
emplois induits, l'activité spatiale représente 24 % des emplois du
département (cf. INSEE 1998 ). Le
CSG est le premier centre d'intérêt touristique en Guyane avec les
Iles du Salut.
Il a accueilli :
_ Les visites Grand Public 27 000 visiteurs en 1998 et 27 500 en 1999
_ Le musée de l'espace 20 000 visiteurs en 1998 et 20 100 en 1999
_ Les lancements 21 000 en 1998 et 20 000 en 1999 |
Au début des années 60, la Guyane n'offre
pas encore l'environnement industriel et socio-économique dont le CSG a besoin.
Aussi, parallèlement à la
construction du Centre Spatial, des équipements urbains et collectifs sont mis
en place à Kourou, Cayenne et leurs environs.
Aménagement du port marchand et construction du port de Kourou. Construction du
pont de Kourou Allongement de la piste de l'aéroport de Rochambeau
Amélioration et extension du réseau routier Construction du Centre
Médico-Chrirugical de Kourou
Dès le début des installations du CSG, le
Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) se trouve confronté à la nécessité
de compléter les infrastructures portuaires et aéroportuaires existantes par
des infrastructures de proximité affectées à l'activité spatiale.
1964
Reconnaissance du terrain, études des possibilités
d' aménagement, (accès, eau, énergies et télécommunication).
21 mars Voyage officiel du Général De Gaule en Guyane. Au cours de ce voyage,
il déclare :
" Nous avons à réaliser, vous sur place et la France avec vous, une
grande œuvre française en Guyane, et une grande œuvre dont on s'aperçoive
dans toutes les régions du monde où se trouve le département. Il faut qu'on
le voit et qu'on le sache partout. Nous avons commencé et nous continuerons.
"
Finalement, le choix de la Guyane est
effectué par le Premier ministre, Georges Pompidou, en Conseil restreint, le 14
avril 1964. Le général Aubinière, qui y assistait, se souvient 'Le Premier
ministre, ne voulant pas de champ de tir dans le Languedoc-Roussillon - lequel
risquait de gêner sa politique d'aménagement du territoire - décide la
création d'une base de lancement en Guyane. Il confie alors au CNES la
responsabilité de sa création et insiste pour que soient respectées les
estimations financières . Nous avons maintenu l'enveloppe financière grâce à
la ténacité et à la compétence de Pierre Chiquet (à Paris) et d'Yves
Sillard (sur place). Le respect de cette évaluation, considérée comme
sous-estimée par des services extérieurs, a été pour beaucoup dans la
crédibilité future du CNES'.
Une première tranche de 350 000 000 de f est débloquée. le CNES obtient
après quelques expropriation une zone de 60 km de long et 20 de large le long
de la coté, 1200 km2 de forêt vierge, sauvage et marécages. Le choix de la
zone Nord de la Guyane est dicté par le fait que le Sud possédait des
terrains fertiles et des gisements de bauxite en exploitation prochaine.
L'intérêt d'un champ de tir équatorial pour
des lanceurs plus importants que Diamant ne tarde pas à se confirmer. En effet,
le 24 septembre 1964, le Conseil d'administration du CNES souhaite que le CSG
accepte d'effectuer des lancements pour le compte d'organisations
internationales ou d'autres Etats.
1965
Le 8 janvier 1965, le gouvernement français
accepte l'implantation des moyens nécessaires à la préparation et au
lancement de fusées étrangères. L'annonce faite par le Surinam, pays situé
au nord de la Guyane, qu'un champ de tir de fusées-sondes va être créé dans
la zone équatoriale, précipite la décision française.
Début des études d' implantique du centre
technique des ensembles de lancement des fusées sonde et Diamant.
Le CNES s' installe à Cayenne en début d' année. La route principale RN
1 est ainsi élargie, le CSG engage donc, suite à une décision préfectorale, la construction de la
zone portuaire de Pariacabo, comprenant un appontement et un ensemble
d'installations.
En mai 1965, le président du CNES informe le
Comité mondial de la recherche spatiale (COSPAR) que les organisations
internationales et les nations étrangères peuvent utiliser le CSG. Les
demandes doivent être adressées par la voie diplomatique au ministère des
Affaires étrangères.
Dès novembre 1965 débutent les travaux rendant l'appontement
de Pariacabo opérationnel en 1966. Le Centre National d'Etudes Spatiales, avec
l'accord de l'Etat, assure le financement la gestion et la maintenance des
installations. L'appontement de
Pariacabo est de statut privé, sans vocation commerciale. Placé sous
l'autorité du Directeur du CSG, il est destiné à satisfaire en priorité les
besoins liés à la base spatiale. Le
MN Toucan et le Colibri sont les deux bateaux qui accostent car ils assurent le
transport des étages du lanceur.
Septembre, début de la construction du port de Kourou où le premier bateau
accoste le 23 mai 1966. Les travaux pour l'extension et l'édification de la
ville de Kourou peuvent être menés de front.
A la fin d' année, le CNES déménage aux
Roches à Kourou.
1966
Les 7 et 8 juillet 1966, le Conseil du
CECLES/ELDO accepte la proposition française de contribuer à la construction
de la Base équatoriale du CECLES/ELDO (BEC) destinée au lanceur Europa-II dont la mission est de placer un satellite sur une
orbite de transfert géostationnaire de 36000 km d'altitude. Europa II devra
être lancé d'un site équatorial afin d'atteindre cet objectif. Cette
décision a été prise à partir de trois études sur le choix d'une hase de
lancement équatoriale une plate-forme marine flottante du type San Marco
proposée par l'Italie, le site de Darwin par l'Australie, le CSG par la France.
1967
15 septembre, le chantier du centre spatial et
de la ville de Kourou compte 2322 travailleurs (1153 guyanais, 679 sud
américains et 490 européen).
La station de poursuite de satellite et la station météo sont mis en service
en fin d' année.
1968
Les premiers techniciens qui
lanceront les fusées arrivent à Kourou.
Début des travaux des installations Diamant.
9 avril, l'Ensemble de Lancement de
Fusées Sondes est opérationnel, même si le centre de contrôle et la salle
sauvegarde, non achevés, obligent le directeur d'opérations et le responsable
sauvegarde à cohabiter dans le bâtiment météorologique.
Le 9 premier tir de la fusée-sonde Véronique AGI (Année Géophysique
Internationale) depuis Kourou. L'un des buts de la mission est de qualifier le
système de récupération de la pointe de la fusée.
Le lancement doit également permettre de tester les nouveaux moyens
opérationnels du Centre Spatial (météo, localisation, sauvegarde). Le 9 avril
marque l'entrée effective du Centre Spatial en activité opérationnelle.
L'Ensemble de Lancement
Fusées-Sondes, implanté à environ 7 km du Centre Technique, est
composé d'un centre de lancement, de deux halls d'assemblage et de
quatre plates-formes de lancement constituant l'essentiel des moyens
nécessaires à la préparation des fusées-sondes et au déroulement
des chronologies.
Les fusées sondes sont équipées de
nombreux capteurs de pression, température, vitesse du vent et
permettent de mesurer le milieu thermodynamique rencontré par le
lanceur au cours de sa traversée de l'atmosphère..... De 1968 à 1981,
ce sont 412 fusées et ballons qui se sont élancés de ce site. Le
lancement de fusées Super-Arcas, 16 au total, s'est poursuivi au CSG
jusqu'en 1992 en accompagnement des lancements Ariane. (notamment après
le lancement de chaque nouvelle version d'Ariane 4)
Des fusées sondes super-loky sont
également utilisées dans les programmes AR5 afin de connaître la
densité et la direction des vents à une altitude de 60 km, niveau de
séparation des deux gros boosters d'Ariane 5, pour les vols de
qualification.
Depuis, l'ensemble de lancement Fusée
sondes est utilisé par les équipes EPCU (Ensemble de Préparation des
Charges Utiles) sous la configuration de bureaux, ateliers et
laboratoires. En parallèle, le site peut être prêté à des
associations ou clubs scientifiques à l'occasion d'expériences de
lancements de mini-fusées (par exemple le GAREF AEROSPATIAL pour le
lancement de la fusée Atalante le 13 février 1998). |
Aéroport de Rochambeau dans les
années 1968 Arrivée du premier Boeing intercontinental d'Air France le 1er
avril 1968 à Rochambeau.
L'aéroport a été agrandi afin de permettre
l'atterrissage de gros porteurs, comme le Boeing 707. Elle a été rallongé
jusqu'à 3200 mètres. Avec 2 DC 4 par semaine, l'aéroport accueille
désormais 2 B707 par semaine et une Caravelle.
Octobre, livraison des sites télémesure,
ouverture de l' hôtel des Rocheset, du supermarché et aménagement des premières
équipes CNES dans les bâtiments du centre technique. La décision de
construire un pad de tir pour le lanceur Europa est officielle. Elle coutera 120
millions de F.
Novembre, 3000 personnes de 17 nationalités
travaillent pour construire le CSG. Kourou abrite 6000 habitants; ils étaient
300 autochtones en 1954.
24 décembre, ouverture du pont de Kourou, qui
remplace les bacs et met la ville de Kourou et Cayenne à quelques heures de
voitures.
Transport du 1er étage de la
fusée Europa dans les années 1970.
1969
Début des travaux pour le lanceur Europa,
livraison complète des installations du centre technique, des
cinéthéodolites, de l' îles Royale et le Petit Blond (montagnes des Pères),
du site d' ergol et du site Diamant à 4 km du site des fusées sondes.
En août, l'Ensemble de Lancement
Diamant est achevé.
LES
INSTALLATIONS DE TIR DIAMANT |
Sur ce site, l'idée de base
est de regrouper hall d'assemblage du lanceur et tour de montage,
reliés par un sas de liaison, avec le local abritant le banc de
contrôle. Ceci afin d'améliorer le rendement des équipes et de
réduire la durée de la campagne de préparation du lanceur.
Les accès au lanceur érigé sur la
table de lancement sont facilités par des plates-formes articulées
solidaires de la tour de montage. Cette dernière et le sas de liaison
sont reculés d'environ cinquante mètres pour permettre le lancement.
Cette conception est néanmoins caractérisée par la vulnérabilité
des bâtiments et équipements situés à proximité du pas de tir.
Le programme Diamant ont été une
incontestable réussite : 10 succès sur 12 lancements (dont 5 à partir
du CSG). Cette maîtrise du développement des lanceurs Diamant a permis
au CNES de se familiariser avec la technologie des lanceurs. Il a
permis, non seulement d'importantes expériences scientifiques mais
également la mise en place de structures nouvelles hissant la France au
rang de troisième puissance spatiale et pivot de la construction de
l'Europe Spatiale. La volonté politique française est réellement
confortée sur le chemin du programme Ariane.
Le programme Diamant ayant été
abandonné, le site est désaffecté en 1976. Depuis le mois de
décembre 1998, ce site est à nouveau utilisé avec l'installation
d'une station de transit des déchets industriels. Trois bâtiments ont
été mobilisés pour le stockage des Déchets Industriels Spéciaux
(DIS) qui sont pré-triés, étiquetés et préparés en vue de leur
expédition pour traitement. Le site est également utilisé pour le
stockage des propulseurs d'appoint d'Ariane 4 après leur récupération
Le hall d'assemblage est situé en zone
arrière à plus de 100 mètres du pas de tir. Le banc de contrôle est
éloigné et placé dans des locaux blindés ou directement dans le
centre de lancement semi-enterré, protégé par un remblai de terre et
situé à environ 250 mètres de la table de lancement. C'est
malheureusement avec l'échec de l'unique lancement d'Europa II F11, que
ces moyens sol seront qualifiés |
1970
Mise en service du radar de Montabo,
10 mars lancement de la première Diamant
Pad de tir Diamant
1971
Au printemps, le VRME Véhicule
de Référence Multi Etage Europa 2 se dresse sous le ciel de Kourou. Cette
maquette représentant le lanceur au complet est composé d' élément non
qualifié pour le vol. Seul le premier et le troisième étage seront remplit de
carburant pour l' essai statique, le second Coralie sera remplit d' eau et le
quatrième vidé. Le test statique sera l' occasion de valider l' ensemble de
lancement Europa de Kourou avec l' érection des différents étage, l'
assemblage et le contrôle complet du lanceur, les opérations de décompte
aboutissant à l' allumage des moteurs Rolls Royce RZ 2 mark 2 pendant 20
secondes.
L' essai statique du VRME a
lieu le 8 mai, le premier étage est allumé durant 20 secondes et donne entière
satisfaction.
Octobre, J-22, le lanceur
F11 est assemblé sur la table de lancement de la BEC.
27-29 octobre, remplissage des étages et répétition de la chronologie de
lancement.
31 octobre, une première tentative de tir statique est annulé à la dernière
seconde.
1er novembre, un tir
statique du F11 est réalisé durant 3 secondes. Le décompte peut démarré.
H-4 h 45, la tour de montage est retirée
H- 3 h 45, remplissage en LOX du première étage.
H- 5 mn, séquence automatique.
5 novembre, le lanceur
Europa 2 décolle de Kourou. Le vol termine par une explosion de la fusée 150
secondes après. A 107 secondes, le lanceur ne se comporte plus comme prévu. En
effet, la télémesure indique un arrêt total des signaux de pilotage (suite à
une décharge électrostatique de la coiffe chargé par l' air ambiant frotté
la centrale inertielle tombe en panne). Vers 150 secondes il y a un arrêt de
propulsion et l' étage Blue Streak explose. 10 secondes plus tard c'est au tour
de Coralie d'exploser. Au bout de 04' 44" les restes d'Europa-2 s'abîment
dans l'atlantique à 485 Km de son point de départ.
Le Centre de soins de Kourou
s'étoffe d'une maternité
1973
Juillet, début des travaux de modification de
l' ELA 1 pour Ariane
Le 11 septembre, drapeau en tête, le
régiment le plus décoré de la Légion Etrangère débarque en Guyane, sur
cette terre française d'Amérique du Sud qui va constituer le décor de ses
activités jusqu'a la fin du XXe siècle. Kourou,
nouvelle garnison du régiment vit depuis à l'heure des "Képi Blanc"
qui font partie de son image comme la fusée Ariane. Le régiment a pour mission
d'assurer la sécurité des installations du C.S.G. (Centre Spatial Guyanais).
Ses activités se manifestent par ailleurs par sa présence à la frontière brésilienne
ou face au Suriname, par des patrouilles fluviales, par des
missions profondes en forêt, sans oublier les travaux d'infrastructure et
d'aides humanitaires.
1975
Début des travaux de transformation du
site Europa II pour le programme Ariane.
ELA 1 en 1976
1978
Livraison de l'Ensemble de Lancement Ariane
n°1 (ELA 1).
Vue aérienne ELA 1 au début des années 80
La station de poursuite Leblond et
une salle de lancement.
Dessous, le centre technique.
La ville de Kourou vue aérienne
avec au fond la pointe des roches et l' embouchure du fleuve Kourou
1979
Premier lancement depuis l' ELA
1, L01 le 24 décembre.
Les Industriels de la Communauté Industrielle
et Spatiale de Guyane (CISG) regroupent les entités suivantes : CNES,
Arianespace, EADS LAUNCH VEHICLES, Air-Liquide Spatial Guyane, Regulus,
Europropulsion, plus la SNECMA en tant que membre observateur, qui ont la
responsabilité légale d'un établissement au CSG et qui sont des donneurs
d'ordre vis-à-vis d'autres entreprises contractantes.
Le CNES (Centre National d'Etudes Spatiales),
établissement public à caractère industriel et commercial, assure la
maîtrise d'œuvre du développement des lanceurs Ariane, de la réalisation des
installations au CSG, coordonne les opérations de l'exploitation de la Base de
lancement et de l' EPCU et est responsable de la sauvegarde des personnes, des
biens et de l'environnement au CSG. Plus particulièrement, le CNES/CSG a les
missions suivantes :
Assurer l'organisation et la coordination
générale des opérations sur la base spatiale, Fournir le soutien technique et
logistique à la préparation des lanceurs et des satellites, Acquérir et
traiter, avec le concours des stations aval, les mesures relatives aux
lancements (trajectographie, télémesure), Assurer la sauvegarde des personnes
et des biens, ainsi que la protection de l'environnement lors des opérations à
caractère dangereux et pendant les lancements. Le CNES dispose, pour remplir
ces missions, de moyens dont il est propriétaire sur l'emprise du Centre, ainsi
que de certaines installations de l'ESA placées sous responsabilité CNES :
Ensemble de Préparation des Charges Utiles (EPCU) et Stations aval.
Ces moyens sont les suivants :
Le Système de Localisation et
Trajectographie, qui a pour mission essentielle de déterminer la position et la
vitesse du lanceur en vol et de fournir en temps réel ces éléments au service
Sauvegarde Vol du CNES/CSG, aux responsables de la Base de lancement et à
l'opérateur Arianespace.
Le Système de télémesure, qui a pour
mission de recevoir, enregistrer et traiter la totalité des informations
transmises par le lanceur en vol pour les mettre, en temps réel ou en temps
différé, à la disposition du service Sauvegarde Vol du CNES/CSG, de
l'opérateur de lancement Arianespace et de l'autorité de conception CNES/DLA
(Direction des lanceurs). Pour les lancements vers l'est, cinq stations de
réception sont mises en œuvre par le CNES/CSG pour assurer cette mission :
Kourou (Guyane), Natal (Brésil), Ascension (Ile d'Ascension), Libreville
(Gabon) et Malindi (Kenya).
Le Système de Télécommande de Destruction,
qui a pour mission de neutraliser le lanceur à tout moment de sa phase
propulsée s'il franchit les limites de sauvegarde établies pour le vol avant
qu'il ne constitue un danger pour les populations proche et éloignée. La
Sauvegarde Vol du CNES/CSG utilise ces trois systèmes pour évaluer en temps
réel le comportement du lanceur et le neutraliser si nécessaire.
Les Moyens de prévision météorologique Le
Centre de Contrôle Jupiter, à partir duquel sont coordonnées les opérations
de préparation du CSG lors des chronologies finales de lancement, et qui
intègre la totalité des données contribuant à la décision de lancer. Les
moyens de Sauvegarde Sol et de Sécurité-Protection L'Ensemble de Préparation
des Charges Utiles (EPCU) De nombreux moyens complémentaires (optronique et
régie, télécommunications, informatique, maîtrise de configuration,
production et distribution d'énergie électrique, de climatisation, transports,
etc…)
1981
Début des travaux de l' ELA 2
destiné aux lancements d' Ariane 4.
1988
Novembre, début des travaux de
l' ELA 3 destiné aux lancement des Ariane 5.
1989
Juillet V 32 est le dernier
lancement depuis l' ELA 1. Le pad a lancé 11 Ariane 1 entre 1979 et 1986, 5
Ariane 2 et 3 Ariane 3 été ferme en juillet 1989
1991
Démantèlement de la tour de
service de l' ELA 1 en juin.
Carte du CSG et de ses
installations, documents sur les consignes de sécurité lors de lancement pour
V79 (Frédéric Servian)
1996
Mise en service de l' ELA 3 avec
le vol V88 Ariane 501.
2001
Le CSG réceptione l'ensemble de
préparation des charges utiles S5.
2002
2 mai, MM. Jean-Jacques Dordain, Directeur des
Lanceurs à l’Agence spatiale européenne (ESA) et Gérard Brachet, Directeur
Général du CNES ont signé à Kourou, le contrat relatif au financement des
frais fixes des « installations et moyens CNES/CSG ». Le montant total de ces
frais fixes s’élève à 617,4 millions d’Euros pour une période de cinq
ans, de 2002 à 2006.
Ce contrat fait suite à la décision de
financement du Centre spatial guyanais, adoptée le 15 novembre 2001 à
Edimbourg par le Conseil de l’ESA au niveau ministériel, couvrant les 2/3 des
frais fixes, pour un montant de 411,6 millions d’Euros, l’autre tiers étant
financé dans le cadre du budget national du CNES, portant ainsi la contribution
totale de la France à 56% de l’ensemble de ces frais fixes.
Cette décision de financement, assuré par
tous les Etats-membres de l’ESA, traduit bien l’importance qu’ils
attachent à l’ensemble du secteur des Lanceurs et leur solidarité dans ce
domaine.
Le Centre spatial guyanais, Port spatial de l’Europe,
en est d’ailleurs un élément majeur : Il permet en effet à l’Europe d’avoir
un accès autonome à l’Espace et contribue à optimiser la compétitivité de
l’ensemble du système Ariane ; compétitivité développée grâce aux
efforts fournis par l’ensemble des partenaires présents sur la Base pour
réduire les coûts tout en consolidant la qualité des prestations techniques.
Ce contrat établit les modalités techniques
et financières de l’utilisation des « installations et moyens CNES/CSG »
tels que définis dans l’Accord entre le Gouvernement de la République
française et l’ESA signé le jeudi 11 avril 2002 à Paris.
Le terme « installations et moyens CNES/CSG
» désigne les installations et moyens du CNES situés au CSG ainsi que les
installations et moyens de l’ESA mis à la disposition du CNES pour l’exécution
du présent Contrat (les stations aval et les Ensembles de préparation des
charges-utiles-EPCU- dont le CNES assure l’exploitation). Par contre, les
Ensembles de lancement Ariane (ELA) mis à la disposition d’Arianespace par l’ESA
pour les opérations de lancement en Guyane ne sont pas pris en compte dans ce
contrat.
Rappelons d’autre part que c’est
Arianespace qui prend en charge les frais variables en fonction du nombre de
lancements effectués.
Gérard Brachet a marqué sa satisfaction de
voir que « L’Europe possède avec le Centre spatial guyanais l’une des
bases de lancement les mieux équipées et les plus performantes au monde. Le
service rendu aux utilisateurs est considéré par tous comme remarquable. Enfin
son coût de maintien en conditions opérationnelles est bien inférieur à
celui des bases américaines financées par le Département de la Défense et va
décroître de plus de 15% de 2002 à 2006 grâce aux gains de productivité
déjà identifiés ».
« Le processus d’européanisation engagé
lors des contrats précédents se poursuivra grâce à la coopération entre les
équipes de l’ESA et du CNES » a pour sa part déclaré Jean-Jacques Dordain
à l’issue de la cérémonie de signature « en particulier dans le domaine de
la politique industrielle, avec comme objectif d’obtenir pour chaque
Etat-membre de l’ESA un retour industriel satisfaisant à l’issue de cette
période 2002-2006 ».
Jusqu’au 31 décembre 2001,
le Cnes et Arianespace étaient liés par le « Protocole Cnes/Arianespace », expirant à cette date. Cet accord prévoyait (dans
les grandes lignes) qu’en contrepartie du paiement à l’Agence et au
Cnes d’une redevance annuelle, Arianespace devait bénéficier, de la
part du Cnes/CSG, de l’accès aux ensembles de lancement (ELA) mais
aussi de supports opérationnels ainsi que de prestations diverses. Il s’agissait
de prestations dites « standards » ou « optionnelles » telles que l’optique
ou la vidéo, le suivi et la fourniture de télémesures, un support à
la préparation des satellites, la sauvegarde… et encore des
prestations dites « permanentes » de services, de logistique et de
maintenance. Ce triptyque contractuel constituant un vaste ensemble
désigné couramment sous le terme des « Accords Kourou ». Le contrat
dit ACIA (Activités à Caractère Industriel pour Arianespace) venait s’ajouter
à ce dispositif avec des prestations de type maintenance (systèmes
électriques, climatisation, laboratoire, moyens de transport et de
manutention…) et des prestations de logistique et de service, telles
que le traitement des déchets industriels par exemple. Il prévoyait
également des prestations de supports pour la mise en œuvre opérationnelle
des systèmes sur les ELA et qui sollicite de nombreuses équipes pour
les aspects énergie, climatisation, laboratoire, transports…
décrites dans le Plan d’opération d’Arianespace.
Le calcul de la
redevance était assez compliqué et fluctuait fortement d’une année sur l’autre
car il reposait sur plusieurs paramètres liés au nombre de lancements, aux
satellites et aux résultats d'Arianespace. Le Cnes devait également faire la
part des prestations dues au titre de la redevance et des prestations payables
par Arianespace. Cela donnait des contrats structurellement très composites et
difficiles à borner.
Désormais deux contrats distincts
régissent les relations entre le Cnes et Arianespace : le Contrat de support
industriel (CSI), qui remplace l’ancien contrat ACIA et le Contrat de support
opérationnel (CSO), qui reprend les prestations standards et optionnelles. Ce
dernier concerne les prestations liées aux campagnes de lancement et
réalisées par les services du Cnes/CSG dans le périmètre et avec les moyens
du Cnes/CSG (station météo, stations aval, EPCU…). Le contrat de support
industriel concerne les prestations qui s’exercent sur les ensembles de
lancement, donc avec des moyens Arianespace ou Esa mais sous l’autorité
technique d’Arianespace. Dans les deux cas, on distingue les prestations
fixes, qui ne dépendent pas du nombre de lancements effectués, des prestations
variables directement liées aux campagnes de lancements. Ces deux contrats sont
financièrement assumés à 100 % par Arianespace. |
2003
V158 est le dernier lancement
réalisé depuis l' ELA 2.Le pad a lancé aussi depuis 1988 les 114 Ariane 4,
toute version confondues. Trois ont été des échecs (V36 en février 1990, V63
en janvier 1994, V70 en décembre 1994) soit 97% de succès. il y a eu 10
missions en orbite héliosynchrone (Spot 2 en 1990, ERS 1 en 1991, Topex en
1992, Spot 3 en 1993, ERS 2 en 1995, Helios 1A en 1995, ISO en 1995, Spot 4 en
1998, Helios 1B en 1999 et Spot 5 en 2002) et le reste en GTO. Le
plus grand nombre de lancements Ariane 4 effectués sur une année a été 1995
et 1997 avec 11 lancements.
2004
Le CSG lance 3 Ariane 5, le vol
V158 avec la sonde Roseta et 2 vols commerciaux V163 et 165. Ce sera la dernière
utilisation de la version G+ d'Ariane 5.
2005
Le CSG s'agrandit avec la
construction d'un pad de tir pour le lanceur Soyouz sur un terrain au Nord du
centre, sur la commune de Sinnamary. Un accord de coopération russo-européen a
été signé en 1996 quand à l'utilisation du lanceur russe depuis Baikonour et la
Guyane. l'Europe peut lancer des Soyouz depuis le CSG et offrir ainsi à des
charges alternatives à Ariane 5 l'orbite GTO.
Avec le tir V164, Ariane reprend du service après l'échec de 2002.
De 2005 à 2007, le CSG poursuit ses lancements avec Ariane 5. 5 vols sont
réalisés avec succès en 2005 pareil en 2006 et 7 en 2007.
2008
Le lancement de l'ATV, le cargo à
destination d'ISS est réalisé avec une Ariane ES doté d'un étage supérieur à
propergols stockables.
2009
La dernière Ariane 5 GS est lancé
en décembre avec le satellite Helios 2B
2011
Le vol V200 marque le 200e vol
d'une Ariane depuis 1979, le 16 février (ATV 2). Premier tir d'un lanceur Soyouz
depuis la Guyane le 21 octobre (Galiléo).
2012
Premier lancement du petit
lanceur à poudre Vega le 12 février depuis l'ancien pad d'Ariane 1, l'ELA 1
devenu ZLV. VA208 marque le 50e tir consécutif avec succès d'une Ariane 5.
Ariane emporte pour ce vol 10200 kg, soit 130 kg de plus que le vol V201.
2013
Le CSG lance 4 Ariane 5 ECA, un
Vega et 2 Soyouz.
2014
Le dernier cargo ATV à
destination d'ISS s'élance du CSG le 29 juillet (VA219). L'ATV est la plus
lourde charges envoyés en orbite depuis le CSAG. 4 lanceurs Soyouz et un Vega
sont également lancés.
2015
3 lanceurs Vega, 3 Soyouz et 6
Ariane 5 quittent le CSG, soit 12 lancements.
2016
11 lancements sont réalisés, 7
Ariane 5 (dont une ES pour Galiléo), 2 Soyouz et 2 Vega, soit 27 satellites
placés en orbite (61 tonnes). Ariane 5 réalise 75 lancements consécutif avec
succès depuis avril 2003, battant le record d'Ariane 4 (74 lancements).
2017
11 lancements sont réalisés, 2
Soyouz, 6 Ariane 5 (dont une version ES pour Galileo) et 3 Vega.
2018
Le CSG fête ses 50 ans depuis le
premier tir de la fusée sonde Véronique en novembre 1968.
Le CSG, c'est depuis 1968 9 pad de tir, plus celui d'Ariane 6 en construction.
L'ELA 1 d'Ariane 1 a été recyclé pour le lanceur Vega.
Arianespace a depuis sa création en 1980 lancé 462 satellites depuis le CSG.
Le CSG a lancé 208 lanceurs de satellites depuis 1968, 8 Diamant, 1 Europa, 11
Ariane 1, 11 Ariane 3, 6 Ariane 2, 116 Ariane 4, 98 Ariane 5, 18 Soyouz et 11
Vega.
353 fusées sondes ont été lancé du CSG de 1968 à 1992, Véronique, Eridan, Super
ARCAS, Bélier, Dragon, Vesta, Nike Cajun, Dauphin, Centaure, Super Loki, Skua et
M100.
Les
directeurs du CSG
_ Guy Kramer 1966-69
_ Yves Sillard 1969-71
_ Bernard Deloffre 1971-73
_ Henri Bortzmeyer 1973-75
_ Jean Gruau 1975-77
_ Albert Vienne 1977-80
_ Pierre Bescond 1980-82
_ Marius Lefèvre 1982-85
_ Andre Remondière 1986-1991
_ Michel Mignot 1992-2000
_ Pierre Moskwa 2000-2003
_ Jean Louis Marcé 2003-2007
_ Joel Barre 2007-2012
_ Bernard Chemoul 2012-2016
_ Dider Faivre 2016-2019
_ Marie-Anne Clair 2019 |
Quelsues directeurs, de g à dr: Mignot,
Deloffre, Bescond, Vienne, Sillard, Gruau, Kramer, Remondière et
Lefèvre. |
Pour la période décembre 1979 à juin 2021, seul Jean
Louis Marcé, Joël Barre et Bernard Chemoul n'ont connu aucun échec.
Celui qui en a connu le plus, c'est Michel Mignot
(Qt4), mais c'est aussi lui qui a fait la plus longue période à ce
poste.
Pour la période 1966-1979, Bernard Deloffre et Hubert Bortzmeyer ont
subit les échecs d'Europa II F-11 et Diamant B No. 4.
Ceux qui ont connu des grèves avec report de lancement
pour L04 (P. Besson), V29 (A. Remondière), V186 et VA204 (J. Barre),
VA236 (D. Faivre)
Marie-Anne Clair est la première femme Pt du CSG |
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