LA STATION SALIOUT 3 (Almaz 2)
Septembre 1973, les vols pilotés soviétiques reprennent avec Soyouz 12 pour une mission de deux jours. En décembre, Soyouz 13 réalise un vol en préparation de la mission commune Apollo Soyouz prévu en 1975. La deuxième station spatiale militaire du programme Almaz OPS 2, officiellement baptisée Saliout-3 est lancé 6 mois après Saliout 2 le 25 juin 1974 en fin de nuit. Son objectif est "clairement" scientifique dans le prolongement de ce qui a été fait sur Saliout 1 en 1971. A la place des 4 petits panneaux solaires, la nouvelle station en possédait trois plus grand sur le module central. Elle évolue sur une orbite 268-272 km. Soyouz 14 est lancé le 3 juillet suivant à
18 h 21 avec à bord Pavel R.
Popovitch et Youri P. Artyoukhine (ingénieur militaire). Au cours d'une mission de 15
jours dans Saliout 3,
l'équipage observe la terre grâce à 4 caméras montées sur la station
(résolution de 30 cm). Le 8 juillet, l'agence TASS publia un communiqué indiquant que la Saliout-3 est opérationnelle, que les cosmonautes y étudient la Terre, les radiations solaires et la polarisation de la lumière du soleil. Leur confort intérieur comprend un réfrigérateur, une télévision, un magnétophone et une bibliothèque de cassettes, un appareil d'exercice et une table pliante pour écrire. En dehors de ces indications, les rapports sur ce que l'équipage fait réellement sont rares. Les seules expériences dévoilées ont trait à l'utilisation d'un spectrographe pour examiner les effets des aérosols sur l'atmosphère, à l'observation au télescope solaire, à la culture de bactéries et au recyclage de l'eau. A l'aube du 19 juillet, au 16ème jour de la mission, Popovitch et Artioukine regagnent Soyouz-14 et, à 9 h 03, ils se détachent de la station. Ils sont de retour sur Terre, à l'heure du déjeuner, après avoir atterri à moins de 200 mètres du point d'impact prévu. Tout s'est déroulée à merveille et l'Union soviétique peut enfin célébrer la première mission d'occupation d'une station orbitale totalement réussi avec un vol de 15 jours, 17 h 30 mn. Mais la réussite va être de courte durée. Popovitchiv à bord de Saliout 3 Soyouz 15 est lancé le 26 août suivant à 19 h 58 avec à bord deux "bleu" militaire Gennadi V. Sarafanov et Lev S. Demine. Un communiqué annonce que la mission se déroule sans problème. La station Saliout 3 a été approché et à la 22eme révolution, le vaisseau est revenu sur terre après un vol de 2 jours 12 minutes. Très vite, il apparaît qu'en fait Soyouz 15 devait tester un nouveau système d'amarrage et que la manoeuvre de RV avec Saliout a échoué à 100 m de distance lorsque l'équipage reprend les commandes en manuel. Comme la durée de vie du Soyouz est de 2 jours, la mission est avortée. Le 26 septembre, Moscou annonce la fin de la mission Saliout 3, une capsule de donnée a été récupérée trois jours avant en URSS. La station reste quelques mois orientée vers la terre pour des liaisons TV avant de se désintégrer le 24 janvier 1975. Une troisième mission était peut être prévue avec Soyouz 16, mais ce dernier a été assigné sur une mission de répétition pour le vol commun ASTP.
Jusqu'en 1998, la station Saliout 3 Almaz est restée très mystérieuse. Lorsque la maquette d'entrainement exposée à Moscou au Aviation Institute a été ouverte aux occidentaux, la surprise fut de découvrir que Saliout 3 était une machine de guerre !! Un canon de 23 mm était monté sur le coté de la station pour se défendre contre les armes US. Le contrôle se faisait par l'intermédiaire d'un périscope qui retransmettait l'image sur le tableau de bord principal. Afin de contre balancer la réaction du tir au canon, la station était équipée d'un système de moteur manoeuvre qui étaient mis à feu au même moment. Apparemment
des expériences de tir ont eu lieu avec ce canon mais sans aucun
cosmonautes à bord. Sur la seconde station Almaz (Saliout 5), aucun
canon n'a été monté peut être parce que les Américains n'ont durant
cette période (1975-1981) envoyé aucun hommes et vaisseaux habités
autour de la terre. Certes des armes seront embarquées à bord de la
station MIR à partir de 1986, non pas pour éviter une mutinerie mais
probablement prévenir de tout atterrissage en des lieux moins hospitaliers.
Lors du retour de Voskhod 2 en 1964, l'équipage n'a pu être
récupéré qu'après 2 jours d'attente dans une forêt. Les deux
cosmonautes ont du s'enfermé dans leur cabine afin d'éviter une horde
de loup. |