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L'ESPACE SOVIETIQUE

LE SOYOUZ T

Pendant les années 1970, une série de test de vaisseau dérivé du Soyouz est réalisée sous l'étiquette Cosmos. 
En 1974, Cosmos 670 est lancé de Baikonour le 6 août sur une orbite 209-292 km. Puis le 29 septembre 1975 sui Cosmos 772 (196-300 km), le 29 novembre 1976, Cosmos 869 (196-290 puis 300-310 km), le 4 avril 1975, Cosmos 1001 (vol de 11 jours) et enfin le 31 janvier 1979, Cosmos 1074 mis sur orbite à 197-240 km initialement. Il restera 2 mois dans l'espace changeant d'orbite pour atteindre une altitude maximale de 363-384 km.  

Apparemment cinq Cosmos sont "assignés" à ces vols d'essai. Mais il semblerait que seul Cosmos 869, 1001 et 1074 soit des Soyouz T. Pour les deux autres c'est moins certain.

C'est en 1979 qu'il devient clair qu'un nouveau type de Soyouz va voler prochainement et prendre la relève des Soyouz "classiques". Ce Soyouz classique est dérivé du Soyouz première génération qui a volé entre 1967 et 1971. Après l'accident de Soyouz 11, le nouveau est modifié pour ne transporter que deux cosmonautes vétus de leur scaphandre et équipement de survie. Destiné au transport d'équipage vers la station Saliout, il n'a plus de panneaux solaire, étant seulement alimenté par des batteries rechargées lorsque le vaisseau est attaché à la station. L'espoir de transporter un équipage de trois cosmonautes n'était toujours pas mort.

En 1976, une interview du cosmonaute Pavel Popovich confirme ce fait et le livre de Feoktistov en décrit les principales caractéristiques: une masse de 6850 kg, dont 1100 pour le module orbital, 3000 pour celui de descente et 2750 pour le module moteur. La longueur est de 6,98 m comme un Soyouz de base. Les deux ailes solaire lui font une envergure de 10,6 m.

Le Soyouz T (triplace) est modernisé (radio-télémesure, télécommande) et équipé d'un nouvel ordinateur Argon permettant d'automatiser certaines taches comme les RV avec la station. Cependant, l'équipage peut à tout moment reprendre les commandes manuelles.

Sa durée de vie orbitale en solo est de 4 jours et 100 attaché à Saliout. 

Le moteur est nouveau (KTDU 426) utilisant les mêmes réservoirs pour alimenter le système de contrôle d'attitudes et le moteur principal. La poussé est réduite à 315 kg, mais 14 moteurs auxiliaires de 14 kg de poussée et 12 de 2,5 kg complètent le système. Le système n'a pas toujours bien fonctionné durant les premiers amarrages avec Saliout 6, le transfert de carburant entre les différents moteurs ne se faisant pas.

Les premiers détails du nouveau vaisseau sont donné à l'occasion du vol du français Jean Loup chrétien dans Soyouz T6 en 1982. Il transporte 700 kg de carburant (+ 200 kg). Chaque panneau solaire (dérivée de ce utilisés sur ASTP) mesure 4,14 m sur 1,4 m (11,5 m2).


soyouz T dessin.jpg (104937 octets) soyouz T module descente dessin.jpg (49569 octets)
1 Module orbital
2 Panneaux solaires
3 Module de service redessiné avec plus d'équipement électrique concentré à l'avant
4 Réservoirs carburant moteur alimentant le moteur principal et ceux d'orientation
5 Module de descente redessiné pour loger trois cosmonautes en scaphandre  
1Ecoutille vers le module orbital
2 Panneaux principal
3 Périsocpe
4 Panneau de commande
5 Condenseur échangeur de chaleur
6 Siège ingénieur de vol
7 Siège commandant de bord
8 Analyseur de gaz
9 Régénérateur d'oxygène
10 Absorbeur de CO2
11 Système de mélange des gaz 
12 Panneau de contrôle
13 Siège ingénieur
14 Ecoutille de récupération
15 Parachute
16 Rétro-fusées sol
17 Radar d'atterrissage

La console centrales du Soyouz T. CLIQUEZ SUR LES ZONES "REACTIVES" POUR AVOIR DES IMAGES EN GRAND

La console centrale du Soyouz T. Le périscope est en dessous.

Le commandant de bord est au centre, l'ingénieur de vol à gauche, le troisième homme à droite. Ils sont assis sur des siéges inclinés à 80° munis de puissants amortisseurs.

Les systèmes de bord sont automatisés au maximum, seules les valeurs alarmistes sont indiquées à l'écran. 

Sur le tableau de bord, les indicateurs sont passés de 36 à 3, chacun comportant 15 voyants placés l'un dessus l'autre dans le champ visuel du commandant. Les voyants rouge sont au dessus pour signaler les alarmes.

 L'écran central qui remplace une vingtaine d'instruments permet grâce à un clavier de faire apparaitre toutes informations nécessaire au vol (données, graphiques et images TV).

Le "globe" est à droite sur le tableau de bord de la cabine. Cet appareil déja installé dans le Vostok permet de savoir où le vaisseau se trouve longitude, latitude garce à la rotation d'une mappemonde qui suit son mouvement. On y voit aussi le terminateur, l'angle d'atterrissage et le nombre de révolution déja effectuées. Cet appareil n'a pas changé depuis 1961 car il a toujours donné satisfaction.

La "pendule" permet de compter les heures (de 0 à 24). Trois chronomètres y sont associés. Installé au bas du tableau de bord dans la partie centrale, il est maintenant en haut à gauche.

Les opérations de poursuite jusqu'à l'amarrage avec le Saliout dure 2 jours. Quatre corrections d'orbites sont ainsi programmées. L'ordinateur du Soyouz a une mémoire de 32 K et une capacité de 16 000 mots de 16 bits chacun, le bloc de 16 bits est l'unité de mesure des ordinateurs soviétiques au centre de Kalinine.

Ne disposant pas de station de poursuite sur tout le globe terrestre, les soviétiques se contentent de stations principalement disposées sur leur vaste territoire situé à haute latitude. L'orbite des Saliout Soyouz inclinée à 51,6° permet de survoler ce territoire toutes les 9 révolutions. Ces survols autorisent de nombreuses liaisons radio malheureusement courtes (3 heures par jour).

Ce faible nombre de stations implique une poursuite lente étendue sur 16 à 18 révolutions (33 pour les véhicules automatiques). Chaque passages permet de mesurer depuis le sol les paramètres du Soyouz, de les communiquer à l'équipage puis de réaliser les corrections nécessaires. Depuis l'orbite d'injection, le delta V est de 70 m-s pour gagner l'orbite de la station à 340 km. 90 m-s sont nécessaire pour revenir sur terre soit 160 m-s, exigeant la consommation de 330 kg de carburant. A cela s'ajoute la consommation des moteurs de contrôle d'attitude utilisés pour l'approche finale. Avec les anciens Soyouz, la quantité de carburant embarquée était de 500 kg, elle passe à 750 avec le Soyouz T. La manoeuvre d'approche est réalisé sans l'assistance du sol en tenant compte des calculs de l'ordinateur: Saliout constitue la référence dont l'ordinateur connait à tout moment ses coordonnées orbitales, en se repérant par rapport au Saliout et à l'espace, le Soyouz calcule ses propres coordonnées. A partir de là, il calcule ses changements d'orbite. Le point visé ne pas la station proprement dit mais un point au dessus ou au dessous. Le point faible du système est l'ordinateur, unique à bord. 

 

Pour le retour sur terre, le Soyouz T largue son module orbital avant de donner l'impulsion de freinage, ce qui permettra éventuellement de "stocker" en orbite haute ces modules et d'autre part permet de réduire la masse de carburant nécessaire à cette opération (100 kg au lieu de 120).

La cabine de rentrée est aussi équipé de panneaux éjectable sur les hublots qui permettent maintenant de voir à l'extérieur sans être gêné par la suie déposé par la rentrée dans l'atmosphère. Comme pour les précédentes versions, le retour est classique avec l'éjection du couvercle protégeant le parachute, son déploiement pour ralentir la cabine. Le bouclier thermique est largué avant le déclenchement des rétro-fusées à 1 m du sol pour adoucir le contact avec le sol. Posé au sol, la cabine n'en est pas moins active. A l'arrière, des couvercles protecteurs sont éjectés pour assurer le déploiement des antennes. 

Si d'aventure, l'équipage ne pouvait sortir de la cabine et que vous vous trouviez à proximité, assurez vous d'abord que les antennes de communication se sont déployées, restez à une distance de 45 m. La partie haute peut rayonner des radiations dangereuses dans un rayon de 5 m. Pour communiquer avec l'équipage, utilisez soit la radio (121,5 MHz) soit des signaux frappés contre les hublots (attention de ne pas les briser). Sachez que l'équipage peut rester 15 heures dans la cabine. Trois clefs situées à l'arrière du vaisseau permettent d'ouvrir l'écoutille devant et sortir les cosmonautes. Si nécessaire, 5 à 5 personnes peuvent redresser la cabine droite si l'équipage le demande. restez éloigner de la cabine, d'autres antennes peuvent alors se déployées. Sachez d'extraire l'équipage dans cette position nécessite un escalier ou un véhicule garé à proximité. Les cosmonautes seront sortie un après l'autre bien entendu, en commençant par celui occupant le siège central. Après l'extraction de l'équipage il faudra sécuriser le site et garder la cabine en attendant les officiels. Attention de ne rien enlever de dedans.

Dans le cas d'un amerrissage, la situation est plus compliquée. Le mieux est que l'équipage sorte de la cabine d'eux même si leur condition de santé le permet. Dans le cas contraire, il faut sécuriser la cabine en l'attachant contre son bateau. Si vous êtes équipé d'une grue, vous pouvez attacher la cabine au système qui tenait les parachutes et la soulever pour la mettre à bord. Attention, un Soyouz pèse 2 tonnes !

soyouz T consignes retour.jpg (101806 octets) Les consignes pour le retour sur terre:
1/ Ne pas rester près de l'arrière de la cabine (rayon de 45 m).
2/ Récupérer la clef.
3/ La mettre dans le trou.
4/ Ouvrier l'écoutille.
5/ Sortir l'équipage dehors.
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L'écoutille avant de la cabine

Avec le Soyouz T, les soviétiques possèdent maintenant un véhicule capable de tourner autour d'un Saliout en orbite haute pour l'inspecter attentivement. Le système de RV avec la station a été changé Igla

Au niveau du lanceur A2, le système d'éjection a été modifié.  

Le  premier Soyouz T est lancé le 16 décembre 1979 à 12 h 30 TU depuis Baikonour. Inhabité, il s'amarre à Saliout 6 le 19 à 14 h 02. Durant 96 jours, il reste attaché à la station. 
Le 24 décembre, il s'en détache et reste 100 jours dans l'espace afin de tester l'endurance du vaisseau. Deux journées sont utilisées pour réaliser des manoeuvres orbitales.
Soyouz T1 atterrit le 26 mars 1980.

 

SALIOUT 6 partie 2
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MIR